BM : Pour s’enrichir, le Maroc doit se démocratiser et s’égalitariser

Lundi 2 Avril 2018

New York : La Banque Mondiale – BM pointe les faiblesses du Maroc, en matière de capital immatériel. Les caractéristiques prioritaires de ce dernier, dans le cas du royaume, doivent être la démocratie, la gouvernance et l’égalité homme – femme.


Les nations possèdent généralement quatre classes de richesses :

- Le capital produit (industries, services, commerces…)
- Le capital naturel (matières premières, fonciers…) 
- Les avoirs extérieurs (créances et engagements monétaires sur l’extérieur..)
- Et le capital immatériel.

Dans un nouveau rapport traitant des potentiels de croissance des richesses dans le monde, le Groupe Banque Mondial - BM, a consacré un chapitre entier, à une étude de cas sur le Maroc.

Ce rapport est intitulé ‘The Changing Wealth Of Nations 2018 - Building a Sustainable Future’. Il a été rédigé par trois experts de la BM, Glenn-Marie Lange, Quentin Wodon et Kevin Carey.


Les trois experts ont pointé les faiblesses qui font que le royaume peine à rejoindre la tranche supérieure du groupe des pays à revenus intermédiaires, et pourquoi son émergence demeure entravée.

Pourtant, souligne BM, le Maroc a enregistré une forte croissance de la richesse par habitant, entre 2005 et 2014.

UN MANQUE DE CAPITAL HUMAIN

Selon BM, la faiblesse du capital immatériel au Maroc, engendre une inquiétante faiblesse de son capital humain, lequel se trouve être le principal moteur de développement et la condition sine qua non, pour tout enrichissement véritable et durable de la nation marocaine.

Dépourvu de pétrole, gaz ou toute autre richesse naturelle en abondance, le Maroc ne peut se développer que grâce à ses ressources humaines. Et ces dernières ont besoins, pour que leur plein potentiel, puisse éclore, de droits, de libertés et de bonne gouvernance.

BM a souligné que la part du capital humain dans la richesse globale du Maroc, se trouve être l’une des plus faibles dans sa région. Seulement 41%, contre  55% en Tunisie ou en Jordanie et 65% au Liban.


UNE FAIBLE CONDITION DE LA FEMME 

Le capital immatériel pâti également au royaume d’une très faible condition de la femme. 

Si la parité entre les sexes a été atteinte sur le papier, dans la constitution, et dans les textes de lois, en réalité la situation est autre, relève BM.

L’égalité entre homme et femme est un chantier prometteur, dans lequel le Maroc doit s’engager, avec des mesures concrètes et la richesse à gagner sera énorme. Elle augmenterait de plus d'un tiers, promet la Banque Mondiale.

MAUVAISE GOUVERNANCE, DEMOCRATIE FAIBLARDE  

Un autre aspect du capital immatériel dans lequel le Maroc souffre et doit se sortir d’une situation à son désavantage, c’est la gouvernance. 

Globalement mauvaise au Maroc, elle est la principale cause des niveaux assez bas de la stabilité politique et de la confiance des citoyens.

Selon BM, le Maroc doit impérativement réformer, en profondeur, son administration, en allégeant ses procédures et en la nettoyant des corruptions.

Le royaume doit aussi œuvrer à renforcer sa stabilité politique, et à regagner la confiance de ses citoyens par une évolution démocratique franche. 

PROMIS !! EN 2040 !

BM, en fin, a souligné que le royaume conscient de ces défis, a concocté une stratégie de réformes pour 2040.

Les éléments décris dans cette stratégie sont prometteurs, estime BM, et pourraient faire une différence significative. 

La stratégie privilégie non seulement des réformes macroéconomiques, mais aussi la mise en place des conditions d’une réelle croissance du capital humain, basées sur l'éducation et la formation continue de la main-d'œuvre, des réformes du marché ainsi que des efforts visant à accroître l'égalité des sexes. 

Tout aussi importantes, seront les réformes institutionnelles et de gouvernance, qui prévoient la création d’une administration moderne, l’amélioration de l'investissement public, de la gestion des finances publiques, et la consécration des principes de reddition des comptes pour les responsables et le droit à l’accès à l'information pour les citoyens.


Larbi Amine - LeMag