Alger affolée par la politique charbonnière de l’Union Européenne

Mercredi 22 Octobre 2014

Paris : Un haut responsable algérien a déploré hier à Paris, la ‘‘politique énergétique de l’Union Européenne... paradoxale et déstabilisante’’.


En effet, Ali Hached, un conseiller du ministre algérien de l’Energie et ex vice-président de Sonatrach, a laissé exprimer, lors du 19eme Sommet international sur le gaz et l’électricité, qui s’est tenu, hier 21 octobre, à Paris, la détresse des autorités algériennes, face au développement en Europe, de la filière charbonnière notamment via un système de subventions, ce qui conduit à une chute fracassante des exportations du gaz algérien, lesquelles forment avec la rente pétrolière, l’unique ressource du pays.


Selon, l’agence espagnole EFE, citée par le site francophone Maghreb Emergent et par le journal londonien Al Quds Al Arabi, le conseiller du ministre algérien de l’énergie a laissé poindre, à Paris, le sentiment de crainte des autorités algériennes, qui redoutent des déstabilisations généralisées au cas où ses rentes petro-gazières s’atrophieraient encore plus.

Ali Hached a déclaré lors du sommet d’hier, que le gaz algérien est actuellement et durablement pénalisé, au point, dit-il, que ‘‘certaines centrales sont appelées à fermer faute de rentabilité’’. Il a ajouté que ‘‘l’Union européenne favorise ces derniers temps le charbon au détriment du gaz, en dépit des préjudices que ce dernier cause à l’environnement’’.

Perte du marché européen
Par ailleurs, rapporte les mêmes sources, des experts réunis pour une conférence sur l’industrie du gaz en Algérie, à Oran les 12 et 13 octobre derniers, avaient sonné l’alarme, que l’Algérie va à perdre le marché gazier européen, d’ici 2030.

Le pays nord-africain, atteint depuis sa création, du syndrome hollandais , couvre actuellement le marché gazier de l’UE à hauteur de 25%. Mais, cette part de marché, réduit dangereusement à cause de multiples raisons, notamment, le développement du gaz de schiste américain et les nouvelles découvertes des gisements en Off Shore dans plusieurs régions dans le monde.

A ces facteurs réducteurs des rentes algériennes, vient s’ajouter l’orientation stratégique nouvelle de l’Europe, laquelle voulant s’affranchir de la domination énergétique russe, s’est tournée vers un bouquet énergétique remodelé, s’appuyant, plus lourdement, sur le charbon. L’Europe y a consacré une subvention à hauteur de 10 milliards d’euros en 2012.

A rappeler que l’économie algérienne, dépend à hauteur de 97%, des rentes petro-gazières et que leurs réductions, seraient synonymes de déstabilisations socio-sécuritaires graves dans le pays.


Larbi Amine