Afrique du Sud: La corruption s'est aggravée durant le mandat de Ramaphosa (enquête)

Jeudi 16 Septembre 2021

Johannesburg - La corruption qui gangrène l'Afrique du Sud depuis plusieurs années s'est aggravée durant le mandat de l'actuel Président Cyril Ramaphosa, a révélé mercredi une enquête menée par le réseau de recherche panafricain Afrobaromètre.


«Les Sud-africains pensent que la corruption s'aggrave et qu'une grande partie des élus et des fonctionnaires sont impliqués dans des activités de corruption», a souligné l'équipe d'Afrobaromètre, dirigée par l'Institut de la justice et de la réconciliation basé en Afrique du Sud.

Selon cette enquête qui a porté sur 1.600 Sud-africains entre mai et juin 2021, «64% des personnes interrogées déclarent que la corruption a augmenté au cours de l'année écoulée, tandis que 49% disent qu'elle a beaucoup augmenté».

«Les institutions de l'État sont largement perçues comme corrompues. Plus de la moitié des citoyens affirment que "la plupart" ou "tous" les fonctionnaires sont impliqués dans la corruption au sein de la police (56%), du bureau du président (53%), des conseils des gouvernements locaux (51%) et du Parlement (50%)», précise le rapport.

Il constate également que sept Sud-africains sur dix estiment que le gouvernement a «plutôt mal géré» ou «très mal géré» la lutte contre la corruption.

Par ailleurs, poursuit-il, «trois Sud-africains sur quatre (76%) déclarent que les citoyens risquent des représailles ou d'autres conséquences négatives s'ils signalent des incidents de corruption, soit une augmentation de 13 points de pourcentage par rapport à 2018».

M. Ramaphosa qui a fait de la lutte contre la corruption l'un des principaux thèmes de sa campagne électorale, a souligné récemment que les institutions de l'Etat en Afrique du Sud ont été affaiblies par la corruption qui a régné durant les dernières années.

Il a précisé lors de son témoignage devant la Commission judiciaire d’enquête sur la corruption que le phénomène de «la capture de l'Etat», qui renvoie à la corruption généralisée qui avait rongé le pays durant la dernière décennie, a eu un «effet toxique» sur les structures de l'Etat.

La Commission d'enquête a été mise en place en 2018 pour jeter la lumière sur le phénomène de la «capture de l’État» qui réfère aux vastes détournements de fonds publics par des hommes d'affaires, des politiciens et des fonctionnaires durant les deux mandats de l'ex-président Jacob Zuma (2009-2018).

MAP