APF: plaider efficacement la cause de l’Afrique

Vendredi 24 Juin 2022

Le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, a mis l’accent,  jeudi à Rabat, sur la nécessité pour les parlementaires africains d’agir comme un bloc soudé pour défendre la cause de l’Afrique.
“Il est plus que jamais nécessaire d’agir comme un bloc soudé qui parle d’une seule voix et qui est capable de peser sur la scène internationale”, a affirmé M. Talbi Alami en ouverture des travaux de la 28ème Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), ajoutant que “notre unité en tant que parlementaires membres de l’APF et en tant qu’Africains nous permettra de plaider efficacement la cause de l’Afrique, en prêchant la solidarité mondiale contre les nationalismes étriqués, et en mettant fin à l’exclusion de certains peuples ou régions des bienfaits du progrès”.
L’APF a le mérite de mettre ensemble les parlementaires de l’espace francophone et de leur offrir un espace d’échange sur ce qui les fédère et de rapprocher leurs points de vue, a-t-il poursuivi, ajoutant que “cette recette authentique nous permet depuis 1967, d’être les porte-voix du droit à la différence, de la coexistence pacifique, de la solidarité, et des droits humains dans leur acception la plus large, à partir d’un référentiel linguistique commun”.
Le président de la Chambre des représentants a ajouté qu’il est demandé plus que jamais auparavant, de faire montre d’une solidarité à toute épreuve, compte tenu du contexte dans lequel se tient cette session, et qui est marquée par une triple crise sanitaire, économique et climatique qui se répand aux quatre coins de la planète.
Le spectre de cette crise met en péril l’humanité tout entière, en particulier sa frange la plus vulnérable, dont une grande partie se trouve en Afrique, a-t-il dit.
Il serait illusoire de parler de stabilité et de développement si l’environnement africain n’est pas débarrassé des nombreux et pressants défis qui le caractérisent, qu’il s’agisse de la menace du terrorisme et de l’extrémisme violent, de la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement ou des divers impacts du réchauffement climatique, a estimé M. Talbi Alami qui a jugé “illusoire” de parler de stabilité et de développement si l’environnement africain n’est pas débarrassé des nombreux et pressants défis qui le caractérisent.
La Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), a-t-il poursuivi, représente un outil efficace pour tirer le meilleur des potentialités du continent, ajoutant que sa mise en œuvre effective conduira à intensifier le commerce intra-africain et à stimuler une croissance robuste apte à favoriser l’emploi de la jeunesse et l’émancipation des femmes, relevant que les parties prenantes de la ZLECAF doivent conjuguer leurs efforts pour poursuivre et parachever son opérationnalisation.
Il a, dans ce sens, souligné que l’égalité entre les femmes et hommes est un moteur du développement et une condition essentielle de la mise en place de sociétés pacifiques, inclusives et résilientes, et ce conformément à la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a placé la parité et la représentation des femmes aux postes de décision en tête des priorités de ses grandes réformes.
Mettant l’accent sur la priorité de l’urgence écologique de l’Afrique, M. Talbi Alami a souligné que l’Afrique est le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre dans le monde, et pourtant son développement socio-économique est sérieusement menacé par la crise climatique.
Il a relevé, dans ce sens, que les impacts des changements climatiques en Afrique viennent rappeler l’urgence de participer au combat titanesque contre le réchauffement climatique et la mise en œuvre de stratégies responsables et durables à même de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le Maroc, qui a accueilli la COP 22, poursuit son engagement indéfectible pour la protection de l’environnement, a-t-il rappelé, soulignant que des objectifs très ambitieux ont été fixés et des progrès significatifs ont été réalisés, en termes de développement des énergies renouvelables.
M. Talbi Alami a également appelé à rester optimiste et essayer de voir cette crise multidimensionnelle comme une opportunité pour redonner un sens au multilatéralisme et à la solidarité internationale, des principes qui sont au cœur de l’action de la Francophonie.
L’ordre du jour de cette Assemblée de deux jours comprend la discussion et l’examen de sujets intéressant la démocratie, la Zone de libre-échange de l’Afrique (ZLECAF), la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale, l’implication effective des parlementaires de l’Afrique francophone dans les questions de l’environnement et du changement climatique, ainsi que la situation politique, sociale et sanitaire dans les pays de l’espace francophone d’Afrique.
Les participants examineront également le rapport d’activités de l’Assemblée régionale et la réorganisation des postes de responsabilité de la région Afrique dans les instances de l’APF en prélude à la 47e Session de Kigali (juillet 2022).
L’Assemblée parlementaire de la Francophonie a été créée en mai 1967 au Luxembourg, en tant que forum de discussion, de présentation de propositions et d’échange d’informations et d’expériences. Elle comprend plusieurs sections réparties sur les cinq continents.
Le Parlement marocain a rejoint l’Assemblée parlementaire de la francophonie en 1979 et a abrité les travaux de certaines Assemblées régionales Afrique (19ème en 2011, 25ème en 2017 et 27ème en 2019).

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