ACSS / Pentagone : Le ‘Maroc inutile’, un incubateur d’instabilité ?

Mardi 27 Mars 2018

New York : ‘’Le Roi Mohammed VI a élevé le développement économique des zones périphériques marginalisées, dans le Rif et au Sahara, au rang de priorité de sécurité nationale.’’


Ainsi a indiqué l’organisme du département de la défense américaine, spécialisé dans les questions africaines, ‘The Africa Center For Strategic Studies – ACSS’.

Dans une note d’analyse, intitulée ‘The Maghreb’s Fragile Edges’ et rédigée par Anouar Boukhars, professeur agrégé de relations internationales au ‘McDaniel College’ de Westminster, Maryland, ACSS a expliqué que près d'une décennie après les soulèvements arabes, les régions périphériques du Maroc, surnommées ‘Maroc inutile’, du temps de la colonisation française, sont de plus en plus dangereusement en ébullition. 

Ces régions marquées par une histoire de négligence de l’Etat, avec des taux de pauvreté aggravée, plus du triple que ceux des zones urbaines. 

‘’Ces frontières du mécontentement se transforment en incubateurs d'instabilité.’’

UN ‘GRAND JIHAD’ ECONOMIQUE DU ROI

Pour l’organe de la défense américaine, qui relève de la ‘National Defense University’ à Washington et qui est financé par le congrès US, pour faire face aux multiples dangers que représentent ces zones périphériques grondantes du royaume, tant pour la stabilité du pays et de son unité que pour l’avenir de la monarchie, le Roi Mohammed VI a érigé leur développement, au rang de priorité de sécurité nationale. Son arme dans ce combat est l’économie.

Ainsi, herculéens sont les travaux que le Roi Mohammed VI a lancé dans le nord et dans le sud de son royaume.

Dans le Rif occidental, le Maroc a lancé une vaste zone industrielle, desservie par un réseau des plus modernes, d’infrastructures, portuaires, aéroportuaire, routières et ferroviaires.


Dans le Sahara, le royaume s’est doté d’un ambitieux programme de développement de plus de 1.8 milliards de dollars, prévoyant des infrastructures modernes et des investissements productifs créateurs d’emplois.

MAIS EST-CE SUFFISANT ?    

Selon ACSS, si le Roi a mis le train du royaume sur le bon rail, le chemin n’en demeure pas moins, long, difficile et miné d’aléas.

En témoigne les récents éclats de colères dans la zone centrale du Rif, encore peu concernée par les développements que connait le Rif occidental, ceux dans l’oriental frontalier de la très instable et non moins belliqueuse Algérie et la situation très fragile dans le Sahara, qui est, plus que jamais, menacé par les 

‘’organisations extrémistes violentes et les réseaux criminels opérant dans les pays sahéliens voisins.’’

Pour The Africa Center For Strategic Studies, du fait de la marginalisation politique et socio-économique des communautés de ces zones périphériques, de nombreux jeunes de ces régions sont devenus, 

‘’profondément frustrés, fâchés et hostiles à l'autorité de l'État’’.

Les réponses sécuritaires ou seul le développement économique, ne peuvent être des solutions pleinement et durablement efficaces. Il faut une solution politique globale qui soit à même d’enrayer les moteurs sous-jacents de cette instabilité. 

A défaut d'une vraie percée démocratique, conclut ACSS,

‘’Cette déconnexion croissante entre l'État et sa périphérie est dangereuse, menaçant de perpétuer des approches de sécurité strictes, dont les effets entraînent souvent plus de tensions sociales et de violence politique.’’

Larbi Amine - LeMag