100 imams envoyés par l 'Algerie pour diriger des prières en France: faut-il croire aux promesses de l'islam de Cordoue promu par Alger?

Mardi 27 Mars 2018

Lors d'une rencontre avec son homologue Gérard Collomb , le ministre des Cultes algériens Mohamed Aissa a annoncé qu'il allait envoyer 100 imams algériens en France pour participer au Ramadan.

Atlantico: Le ministre des Affaires religieuses algériennes, Mohamed Aissa, a annoncé queAlgérieEnvoyé 150 imams, dont 100 en France, à l'occasion du Ramadan. Ces derniers ont été sélectionnés minutieusement. Cette mesure, mise en place en accord avec le ministre de l'Intérieur (et donc de Cultes) Gérard Collomb étirer à promouvoir un "islam de modération". Cela vous semble-t-il être une bonne idée
Alexandre Del Valle : Un des pôles les plus modérés de l'Islam de la France est depuis longtemps l'Islam algérien de la Grande Mosquée de Paris. La Mosquée de Paris avant cela était marocaine mais est depuis des décennies algérienne. Les imams de la Mosquée de Paris sont souvent nommés par l 'Algérie, elle est co-financée par l 'Algérie. Il est vrai, et sur le constat, que ce n'est pas parce qu'un Islam est français qu'il est modéré. Il y a des salafistes, Français de la troisième génération qui ne sont pas particulièrement engagés par l'Arabie Saoudite, et inversement, des immigrés algériens qui sont parmi les plus modérés qu'on ait en France. Il n'y a pas de règles: ce n'est pas ce qu'on est Français et on est modéré.

Aujourd'hui le plus grand représentant d'un islam tolérant et correct (même s'il ya des choses à critiquer), c'est la mosquée de Paris et le réseau qu'elle dirige en France.

Cette sélection nationale ne risque-t-elle pas d'augmenter les tensions communautaires qui sont amplifiées après l'arrivée à la tête d'Ahmet Ogras?
En ce qui concerne Ahmet Ogras, ce n'est pas un problème, car il est à la tête d'une organisation plurielle, représentant toutes les tendances, mais qui n'a pas de lien direct et hiérarchique avec les imams. De son côté, le ministère des Cultes turc envoie régulièrement des imams en France auprès des communautés turques. Si les Algériens envoient leurs imams partout, dans le cas des Turcs sur observent une endogamie très importante, les imams n'allant pas après des populations ne sont elles sont. Ce qui est ce qui représente un danger en ce qu'ils ne sont pas desislamiques. Ce sont des réseaux religieux qui véhiculent aussi une appartenance turque et donc un nationalisme turc.

Il n'y a pas de coïncidence: les mosquées turques ne parlent pas arabe, les mosquées arabes ne parlent pas turc.Ils ont ni le même imam, ni même mosquée ni le même réseau.

Et en même temps, il faut que constater que l'Islam de France est aujourd'hui dirigé par des Turcs, des Frères musulmans, des Pakistanais ... Sur l'est loin d'avoir un Islam de France!

Le fait de faire appel à des imams algériens est-il dès lors qu'une mesure de court terme?
A mon avis oui, mais en same time today on a pas de formation susceptible d'assurer la présence d'un clergé compétent et opérationnel en France, parce que peu a été fait dans la matière, sur est resté dans une la logique d'Islam consulaire, c'est-à-dire un Islam dépendant de chaque «consul», où les Marocains ont leur réseau, les Algériens leur réseau, les Turcs leur réseau, les Pakistanais leur réseau etc.

Il ya un décalage entre un islam qui se veut l'étranger et l'importante population qui n'est plus étrangère depuis longtemps mais française. Et malheureusement, plutôt que de faire l'Islam de France, sur un pouvoir qui a été accordé aux pays d'origine qui encadrent non-seulement les migrants algériens, turcs ou d'autres mais ont pris une sorte de pôle position pour encadrer les descendants de ces personnes ne sont pas essayent donc d'empêcher l'intégration. Et ça, c'est un problème, la voiture sur peut penser que la situation serait tout à fait descendant si sur un Islam de France pour les 2e et 3e générations. Chaque pays fait la sorte de garder le contrôle non seulement sur leurs ouailles, leurs compatriotes, mais aussi leurs descendants.

Chez les Algériens, c'est moins le cas, sur un beaucoup moins ce phénomène. Mais en revanche chez les Turcs, les Pakistanais, il y a une volonté d'encourager ce que j'appelle la désassimilation, c'est-à-dire faire en sorte que les jeunes ne s'intègrent pas. Et malheureusement, même chez les Algériens, il est vrai qu'il peut avoir des cas similaires, avec des personnes peu soucieuses des valeurs de notre République. Et c'est le problème de la demeure malgré tout: cela devrait faire venir les imams de l'étranger, c'est qu'on peut percevoir l'islam comme extérieur, comme étranger. Les descendants d'immigrants musulmans qui vont à la mosquée continueront à penser que cela signifie ne pas être français.

"La France et l 'Algérie sont d'accord pour que se développe un Islam de Cordoue ouvert à d'autres et créant un monde moderne étincelant à tous les points de vue "Qu'est-ce qu'un" Islam de Cordoue "Est-ce souhaitable?
C'est souhaitable. Mais les faits sont relativement différents. Autant je suis ai dit que la mosquée de Paris est un pôle relativement modéré, en revanche enAlgérie, la situation est différente. Les athées sont persécutés, on s'en va à ceux qui ne fêtent pas le Ramadan, les lois sont des lieux qui renforcent la ségrégation des chrétiens, la conversion à une autre religion que l'Islam est interdite ... Si l 'Algérieétait un havre de tolérance républicaine, cela se saurait. Cette volonté de l'Islam de Cordoue est peut-être la volonté de quelques personnes, mais dans les faits, même si l 'Algérie combattre l'islamisme politique et le terrorisme, elle a connu un durcissement des conditions de vie des musulmans non-pratiquants, d'autres criyants, des apostats.

Je crois que malheureusement, dans ces propos, il ya une partie de double-jeu qui m'ennuie.

Alexandre Del Valle - Atlantico