PASCALE *****

18/06/2007

LUCANE : lupin, liquide, urgent, ubiquité, cœur, clapot, antenne, artiste, nuage, normal, éclair, espace.

JOKERS : pluie, son, bleu.






Le lucane se trouvant sans nul doute très savant
S’attaqua au lupin, mandibules en avant.
Au coeur de son ouvrage, l’espace d’un éclair
Ses deux pinces acérées devinrent cornes de cerf.
Secouant ses antennes, sa femelle repue
Honorée juste avant, qui le regardait faire,
Dans le bleu de ses yeux crut bien lire l’enfer.
Du don d’ubiquité qui fit d’elle l’élue
Elle usa aussitôt pour sauver son héros :
Se déhanchant au mieux, elle l’entraîna vers l’eau
Et dans le doux liquide clapotant et chantant
Loin de cet importun, géant ou bien lupin
Déploya tout ses charmes pour détourner l’amant
De la triste besogne qui le rendait chagrin.
Plus rien n’était urgent à part eux et la pluie
Qui elle aussi venait fort à point et sans bruit.
Comme si c’était normal, le vieux mâle ébahi
Fini par dire « oui » à tout et sans sursis.
Il ramassa les mots, ceux qui s’étaient trompés
Puis se pencha vers l’art qui traînait et pleurait.
Les pauvres, eux qui croyaient qu’ils allaient être aimés !
Et à grands coups de pinces les menaçant du pire
Il les fit avancer en éclatant de rire.
Le lupin se cacha derrière un oiseau lyre
Et depuis il est là du moins on l’entend dire…
La tige dans les nuages et la fleur qui délire.


Pascale pour le 18 juin 2007.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/06/2007 à 21:29

PASCALE *****

12/06/2007

Mots à insérer
PARADIS : pompe, léger, liberté, assumer, apogée, ivresse, inouï, soupir, satin, indécis, inculte, rage, rire.
JOKERS : rouge, bien, pour.




Prise de court devant ma feuille, ravie à l’idée de me rendre tout à l’heure dans ce petit paradis qu’est Marquèze, je luttais contre un gros coup de pompe du à un endormissement tardif lui-même du à un orage tellement impressionnant et éblouissant que je m’étais laissée prendre au jeu et l’avait admiré jusqu’au dernier éclair soit vers deux heures du matin.
Je m’étais endormie le cœur léger, libre de toute angoisse sauf que je priais pour que nul n’ait souffert de ces éléments déchaînés.
Assumant mes excès, ce matin je m’étais levée quand même de bonne heure d’abord pour remplir mon devoir de citoyenne puis pour me préparer une bonne journée.
Pendant l’orage, à l’apogée du plaisir j’avais tellement peur parfois que je sursautais, ivre de lumière surnaturelle, devant un spectacle inouï fait de jours et de nuits indistincts car l’orage n’embrasait pas que le ciel mais aussi les cœurs. Dans un soupir je caressais le satin du col de ma chemise comme l’enfant caresse le bout de son doudou rassurant, puis indécise, je coupais l’enregistrement des images pour aussitôt le réactiver à la lueur d’un éclair encore moins commun que les autres.
Impossible pour moi de renoncer à cette prise d’images volées au temps. Inculte sur le plan météorologique, je me promettais de m’informer enfin sur les mystères des climats et des heurts entre nuages et dieux rageurs.
Je riais de moi-même me moquant de ma passion. Mais rouge de plaisir, à l’heure ou je tape ces lignes d’un seul trait, ne m’appliquant qu’à être sincère, rapide et cela en maintenant l’ordre originel des mots imposés, (oui je sais j’exagère mais je suis têtue) et bien, j’entends cet orage que je transfère sur mon disque dur afin de le travailler et d’en extraire l’essentiel : pour le plaisir de ceux que cela intéressera, je le déposerai sur notre page.

Pascale pour le 11 juin 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/06/2007 à 19:22

PASCALE *****

A partir d’une photo (groupe de personnes) écrire soit un texte à partir de l’image, soit à partir d’une musique (musique celtique : Solitudes)


jeu atelier du 4 juin 2007.
Il était là, tous rassemblés. Plus de mille. Des centaines en tous cas. Ils étaient là. Tous rassemblés. Et tous venus exprès pour moi ! Les cachottiers ! Il y a une heure à peine j'avais eu mon frère au téléphone et il me disait que le temps chez lui tournait à l'orage. Que le ciel était presque noir et les nuages si menaçants que ses petits-enfants n'osaient même pas regarder par la fenêtre. Alors moi, je lui décrivais avec force détails notre ciel bleu. D'une pureté aussi joyeuse que mon coeur qui pourtant, ce soir, fêterait ses 60 printemps. J'entendais le gazouillis des oiseaux dans les arbres et j’essayais aussi de le lui décrire. La fontaine qui coulait à deux pas de notre maison et qui donnait au paysage un air angélique. Alors que, pendant ce temps, tous ces diablotins étaient en fait bien là, partageant le même ciel que le mien et s’apprêtant à me faire la plus jolie des surprises...
À 19 h j'étais prête. Nous devions tous nous retrouver chez la plus jeune de mes filles. Mais quand je dis tous, je parle des trois plus jeunes de nos enfants. Les autres n'avaient pu se libérer. Ni ceux de notre famille qui habitaient le centre de la France et avaient d'autres chats à fouetter que ma soixantaine naissante. J'étais restée coquette et donc j'avais pris soin de ma tenue : un collier assorti lui donnait la touche finale et l'image que me renvoyait le miroir, bien plus respectueux que ma moitié endormie sur un sofa et ronflant à fendre les murs.
- Bon, ça ira me dis-je, acceptant les outrages irrémédiables du passé avec bonhomie. Il y a pire...
En arrivant chez ma fille, rien ne transpirait de ce qui m'attendait. Évidemment, je me doutais bien que les enfants s'étaient entendus pour m'offrir un cadeau, de quoi marquer le coup, les chiens ne font pas des chats et c’est le coeur léger et serré à la fois que je poussais la porte du patio. Mais deux petits-enfants s’avancèrent vers moi et m'embrassèrent tendrement.
-- ça va mamie ?
-- Mamie c’est ta fête...
-- oh oui disais-je, les épaules un peu voûtées. Mais tenez, prenez ceci, c'est lourd dit-je en posant le grand sac qui contenait quelques bouteilles d'apéritif. En aucun cas je ne voulais que mes enfants ne pâtissent d'une telle réception.
-- oh non, ne me filme pas dit-je à mon fils Philippe qui, armé d’un caméscope, me menaçait en souriant largement.

J’ôtais mon manteau. Je l'accrochais sagement à une patère puis m'avançais un peu plus...
Et là, j'ai bien cru que le ciel me tombait sur la tête ! Ils étaient là. Tous rassemblés. Entassés dans un coin. Frères, soeur, neveux, nièces, enfants, petits-enfants. Comment avaient-ils pu tenir dans un si petit espace ? Par quel miracle aucun d’eux n'avait fait un bruit, prononcé un son ? Même les plus jeunes se tenaient là, devant, les yeux écarquillés, n’y comprenant pas grand-chose sauf une seule consigne : « il fallait se taire ».
J'ai bien failli en perdre mon latin. Tomber en pâmoison même. Je bégayais: ben, ben, ben, ça, ça alors... Je sentais mes yeux se remplir de larmes, trop plein d'émotions, tendresse et surprise mélangées...
Bouche bée. C'est le mot juste. Bée. Béate... À chaque anniversaire les images me reviennent et c'est le coeur plein de nostalgie mais heureux que je reçois les cadeaux des mains de mes derniers petits-enfants.


Pascale le 4 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/06/2007 à 19:17

PASCALE *****

04/06/2007

Mots à insérer

VETILLE : vulnérable, valeur, élégant, épanoui, témoin, triste, incolore, inerte, luxe, larme, liste, louange, esprit, étoile.
JOKERS : doux, air, mais












Pour une simple vétille, vulnérable jusqu'à perdre ses notions de valeurs propres, élégante façon de s’auto flageller, ne s'épanouissant plus que dans de noirs souvenirs, témoins de tristes moments de vie incolores, inerte et désolée, s’offrant de rares fois encore le luxe de quelques larmes de regret, la liste des louanges que d’aucun lui adressait n'atteignait même plus son esprit. Sa bonne étoile l'avait lâchée depuis si longtemps qu'elle trouvait presque doux de ne plus vraiment être, de ne plus vraiment paraître et si elle avait décidé de se mettre un peu au vert, c'était simplement pour réfléchir au « sens de la vie ». Mais elle savait déjà que quoiqu'il arrive, que quelque miracle qui se produise, elle resterait fragile à vie.
Elle avait surtout à apprendre une chose essentielle : dédramatiser. Pour ne plus s'effondrer à la moindre vétille...


Pascale pour le 4 juin 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/06/2007 à 21:03

PASCALE *****

26/05/2007


Ecrire un conte : bons et méchants (personnages ou sentiments) et morale. Mais tout est permis bien sûr!


Jeu du 21 mai 2007.


Il était une fois un roi qui avait 6 filles, toutes plus jolies les unes que les autres bien que l’aînée fusse de mère différente. Comme il se sentait devenir vieux, il décida de marier l'une d'entre elles. Il avait attendu que la cadette soit en âge et c’est à l’occasion de son quinzième anniversaire qu’il décida de leur faire part de ses espoirs et décisions.
-- vous voilà mes cinq filles et toi, la petite dernière, devenues assez grandes pour chercher un époux. Toutefois j’ai choisi pour héritier du royaume le fils de mon noble ami de toujours le prince Henrique.
A ces mots, les jeunes filles à la fois effrayées et ravies, commencèrent à pousser petits cris de ravissement tant et si bien qu’à la fin on se serait cru dans une basse-cour... L’aînée avait hérité du caractère ombrageux de sa mère morte en la mettant au monde, et déjà faisait valoir le poids des années comme gage de son droit de priorité. Elle n'avait jamais accepté le bonheur éclatant de ses cinq soeurs ni la tendre tutelle de leur mère, sa belle-mère donc, qui pourtant l'avait toujours considérée comme sienne.
-- taisez-vous mes filles. Et écoutez bien ceci : l'élue sera celle qui m'apportera la preuve de la qualité qu’elle va avoir à mettre en oeuvre. Sur chacun de ces petits bouts de parchemin est inscrit une qualité. Que la chance vous accompagne. À toi de commencer dit-il à la plus jeune.

-- générosité pour la cadette.
-- confiance pour la cinquième.
-- bonté pour la quatrième.
-- fierté pour la troisième.
-- sincérité pour la deuxième.
-- respect pour l’aînée.

Déjà l’aînée se sentait poursuivie par le destin et sans attendre, manquant ainsi à la plus élémentaire des prudences, vu le défi et son désir d'en sortir vainqueur, apostropha son père sans précaution :

-- ah mais ça, bien sûr ! C’est exprès père ! Il y a eu tricherie. J’ai le plus difficile à prouver !

-- je ne le pense pas.

-- eh bien moi si...

Et la jeune fille tourna les talons sans même le saluer. Son sort était tout tracé : elle avait déjà perdu !

-- Père, dit la quatrième pensez-vous que je devrais changer mon gage avec elle ! Cela ne me dérange.

-- non mon enfant. Votre destin est en route et nul doute que tu iras loin.

Seulement son côté jocrisse le navrait un peu et il savait aussi qu'il ne pourrait autre chose pour elle que de lui offrir un mari aussi bon qu'elle-même. De là en attendre un héritier…

La troisième relevant la tête lui dit:

-- Père, moi je n’ai pas besoin de prouver ma fierté, je le suis et je suis aussi très jolie et nul n’oserait dire le contraire, n'est-ce pas ? dit-elle en jetant un oeil autour de la table où les notables réunis ne pipaient mots.

-- Trop ma fille. Trop. Un peu d'humilité ne te ferait pas de mal et je veillerai à te trouver un mari à la hauteur de ta prétention...

-- père, dit la cinquième timidement, je crois pourtant que ma sœur dit vrai: tous les serviteurs l’estiment et l’encensent. Je les ai entendus l'autre jour alors que la coiffeuse lustrait nos cheveux...

-- c'est sans doute vrai et ta confiance à leur égard t’honore. Mais je te trouve un peu naïve ma chère enfant. Ta soeur et plus âgée et à bien trop d’ascendant sur toi. Mais rassure-toi lui dit-il en lui caressant tendrement le menton, toi aussi tu auras un gentil mari...

-- ô père, dit la plus jeune, je donnerais tout ce que je possède pour me marier avec le prince Henrique. Il est si beau...

-- tu es bien jeune ma fille pour t’emballer ainsi. Tout ce que tu possèdes ? Je crains le pire pour mon royaume au cas où l’envie te prendrait de désirer l’impossible. Mais toi, petite, tu ne dis rien ? dit-il à la seconde.

-- non père.

-- tu ne veux pas te marier ?

-- oh si mais je dois d'abord vous avouer une bien vilaine chose. Je crains votre juste courroux mais pourtant je ne me dois d’être honnête envers vous.

-- allons parle, tu nous mets au supplice !

-- c'est que père, je ne peux pas prétendre chérir le prince Henrique parce que c'est déjà fait depuis longtemps.

-- comment cela, rugit le roi. Affreusement inquiet, il s'attend au pire.

-- lorsque nous avions six ans, rappelez-vous, comme chaque année nous passions l’été dans notre palais du bord de mer. Nous nous étions juré fidélité jusqu’à la mort. Et depuis, chaque année nous avons renouvelé le serment sans songer qu'un jour il se pourrait que nous soyons mis en demeure de le rompre par force.

-- rien de plus à me dire ? S’adoucit le roi

-- non père. Rien. Mais si notre serment est rompu sans que nous en soyons cause, nous ne subirons aucun des tourments de l'enfer promis aux félons n’est-ce pas ?

-- bien sûr que non. Mais comme tu as été honnête et courageuse aussi, car cet aveu a du te coûter, voici ce que je te propose : allons consulter le prince Henrique et s’il confirme votre serment, alors foi de Roi, il en sera ainsi...

C'est pourquoi aujourd'hui, tout le monde est encore réuni pour bénir les deux tourtereaux... Comme quoi la sincérité paie toujours…

Pascale jeu du 21 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 26/05/2007 à 18:05

PASCALE *****

21/05/2007


Mots à insérer
AMITIE : alibi, astre, miracle, milieu, intime, insouciant, total, timide, ivoire, ironie, évasion, ensemble.
JOKERS : trois, rose, ciel.








En amour comme en amitié nul besoin d’alibi pour que l’astre de nos chimères devienne miracle au milieu des intimes convictions qui sont souvent les nôtres. Pour un instant, dans l’insouciance totale qui précède de timides éclairs de lucidité, enfermée dans une tour d’ivoire que même l’ironie bienveillante des autres ne peut pénétrer, rêvant pourtant d’évasion, c’est ensemble que nous consolidons nos rêves.
Mais parfois, à peine le temps de compter jusqu’à trois et le rose du ciel laisse place à un gris pervenche qu’aune illusion ne parviendra plus à éclaircir. C’est la bérézina, la déconfiture, la noyade jusqu’à ce que se présente une autre chimère. Et tout recommence : une valse à 3 temps. Avoir envie de… posséder mais avoir peur de perdre… perdre… avoir envie de … je constate que le moins douloureux est peut-être l’envie d’avoir… alors j’attends et j’espère… vraiment…

Pascale pour le 21 mai 2007.









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 21/05/2007 à 18:57

PASCALE *****

17/05/2007

si j'étais ...


jeu du 14 mai...

Lorsque j'étais encore entier, tout rose et joufflu comme un nouveau-né, faisant la joie des enfants qui venaient visiter notre petit paradis, alors, alors, tout allait si bien. Comment est-ce arrivé?
Quel triste destin que le mien ! Et me voila soudain vautré au milieu d'un bouquet de pissenlit, le cuisseau à peine recouvert d'une corolle argentée... Me voyez-vous ? J’ai l’air bête, n'est-ce pas ?
Les convives qui déjà se pressent autour du plat ignorent qu’au creux même de ce plat, rôti ou pas, d'autres yeux que les leurs des observent.
Ils ne savent pas, non. Pourtant, moi, je les vois. Ma chair tendre et maintenant plus dorée que rosée mais mes cellules du centre, celles de mon coeur donc, sont indemnes et toujours actives. Et je les vois. Je vous vois. Vos grosses mains boudinées et grasses s'emparent de morceaux de moi mais je suis toujours là. Vos bouches avides m’engouffrent mais je suis toujours là. Et je vous vois. Mes yeux ne sont pas des yeux ordinaires. Mon cœur n’est pas non plus un coeur ordinaire. Je viens d’une autre galaxie. Inconnue de vous. Trempé dans le lait puis rôti façon méchoui, je n'ai rien perdu de ma superbe. Je côtoie lardons et petits oignons, les uns pleurants pour les autres. Mais moi, je ne pleure pas ! J'accepte mon sort et je regarde...
Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que l'on entend dire :

- en tout homme il y a un cochon qui sommeille…

Alors j’attends mon heure.



Toi, gros plein de soupe qui te lèche les doigts après avoir planté tes crocs de carnivore dans mon tendre cuisseau, prend garde, un jour viendra où tu paieras pour ta gourmandise et ta voracité. Tu regretteras alors ta cruauté à mon égard quand ton ventre arrondi se dégonflera et se raidira dans l'immobilité de la mort. Mais il sera trop tard. Et les vers qui pullulent dans la terre viendront se détecter de ta chair faisandée... Et toi l’explorateur... Qui peut assurer que dans la lointaine Afrique, des tribus de cannibales ne te dévorera pas, rôti comme un mouton, comme tu me dévores aujourd'hui. Et pourtant. Je suis certain que tu ne seras aussi tendre, ni aussi délicieux que moi...
Mais, merci à toi, fraîche végétarienne, qui a refusé le met qui lui était présenté, disant autour de toi : « vous n’avez pas honte de tuer et de manger un animal aussi mignon et qui ne vous a fait aucun mal? »
Ta tendre compassion a été pour mon coeur sensible un tendre réconfort. À toi je souhaite tout le bonheur du monde



Et j’ajouterai à la végétarienne ma petite musulmane. Qui déteste le « hulouf ». Sa religion lui interdit d'en consommer et d'ailleurs elle n'en a jamais vu. Et si par hasard on montre un porcelet à la télé, elle refuse de regarder comme si c'était le diable !
Donc moi petit cochon, je sais que ma vie n'est pas en danger de ce côté-là. Seulement on m’empêche d'y vivre et puis je ne veux pas représenter le diable, je préfère ma vie en Europe, même si je sais que c'est pour être mangé.
Autrefois dans les campagnes j'étais honoré à chaque visite. on demandait des nouvelles du cochon, s’il profitait bien et on venait me voir.
Aujourd'hui même la médecine fait appel à mon corps pour réparer celui des hommes, à partir de mes organes. On arrive à réparer des pièces défectueuses de l'humain : je suis donc bien utile dans le monde.




Pascale (normal) Renée B (italique) et christiane L (gras)



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/05/2007 à 17:10

PASCALE *****

17/05/2007


Lorsque j'étais un petit poussin je me rappelle que dans la basse cour, je courais derrière ma maman, elle allait souvent sur un tapis dans la cour d'une maison. Sur ce tapis il y avait une sorte de cage avec des barreaux. Quelquefois sur des coussins à l'ombre un bébé pleurait ou gigotait. Il avait beaucoup de chance car des grandes formes venaient lui raconter des histoires ou jouer avec lui. Lorsque ces géants (pour moi) approchaient ils nous chassaient moi et ma maman, pourquoi? Moi je voulais simplement aller le voir et jouer avec lui! Moi personne ne venait s'occuper de moi à part ma maman et puis elle avait aussi mes frères et soeurs à promener et à nourrir, aussi je me sentais jaloux.
Toujours marcher, picorer, faire attention à ne pas se perdre, vivement que je sois grand pour revenir picorer près de cette couverture car j'y trouvais souvent des miettes très agréables pour me nourrir.
Maman poule n'aurait plus rien à me dire car elle aurait d'autres bébés poussins à promener et à surveiller...
Vite que je grandisse!



J'ai bien grandi depuis ce 14 Mai 2007, Je suis haut sur pattes maintenant, j'ai le mollet sec et musclé, une crête pousse sur ma tête, un beau jabot rouge orne mon cou,
Ma mère ne me surveille plus et je ne suis plus guère attiré par la cage où babillait le bébé,
J'ai d'autres préoccupations, mon entourage est peuplé de jolies poulettes qui se dandinent, je vois bien que je leur plais et qu'elles recherchent ma compagnie,
J'ai remarqué qu'un coq essaie de faire la loi, le matin il s'égosille et met tout le monde au pas,
En cachette je tente moi aussi de répéter ses cocoricos, mes exercices vocaux sont encore timides mais qu'il se méfie un jour mon bel organe le détrônera!





A force d'entraînement, j'étais certain de toucher la perfection. Ce matin, je suis décidé, ce sera le grand jour.
D'abord, je lisse mes plumes une à une du bout du bec puis je me secoue énergiquement pour gonfler le tout et paraître plus imposant.
Ensuite je retiens ma respiration le plus longtemps possible jusqu'à ce que je sente ma crête se raidir et que je paraisse ainsi plus grand. Enfin, je m'entraîne une dernière fois à me dresser fièrement sur mes ergots et j'en profite pour lancer un dernier cocorico silencieux.
Et j'entre dans l'arène. J'ai une telle classe qu'aucune de ces mignonnes ne me résistera! Le vieux coq peut aller se rhabiller...
Tel un prince, je risque un pas dehors. J'essaye de me grandir le plus possible. Je risque un autre pas, un autre pas encore. Je n'ai pas encore ouvert les yeux mais je ne doute pas de l'effet produit.
Je me suis bien préparé: encore deux pas et je lance mon cri qui me ralliera tous les suffrages ...
Un...deux...au moment ou j'ouvre un large bec, prêt à lancer le cri qui tue, mon cri de guerrier, je n'ai toujours pas compris comment, ce fut une bousculade insensée. Renversé, piétiné, le « cocoric' » en travers de la gorge, la pluie inondant déjà tout alentour, je ne vis de mes suffragettes que les pattes et j'entendis leurs cris effrayés : vite, vite, l'orage gronde! Aux abris!!!
Et le vieux coq qui rassemblait son monde sans sourciller: « Allez, ne poussez pas... Par ici... »
Ah! Vous parlez d'un succès!



Lucienne (normal) Christiane J (italique) et Pascale (gras)






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/05/2007 à 16:20

PASCALE *****

14/05/2007


Mots à insérer :
LIBRES : livre, lièvre, irrité, inquiet, béat, beurre, ravi, rare, extase, étonné, sourire, surprise.
JOKERS : deux, air, oui.



Libre de faire ce qui me plait et plongée dans les livres de mon enfance, ce n’est pas le lièvre de monsieur de la Fontaine qui me contredira si je confirme que « tout vient à point à qui sait attendre ». Surtout lorsqu’on sait quel tour pendable lui joua madame Tortue. Je détaille les illustrations. Encore toute irrité à l’idée de s’être laisser prendre à des idées reçues, monsieur Lièvre se remémore sa cuisante défaite : « pas inquiet le moins du monde, il musarda en chemin tant et si bien que béat, alors qu’il pensait avoir le temps encore de se beurrer quelques tartines, tant il croyait en lui, il assista à la victoire sans hâte de son adversaire. Ravie, madame Tortue le fut rarement autant et l’expression d’extase qui lui fendait la face encore plus que d’ordinaire réjouissait le public alors présent. Etonnés mais tout sourire malgré la surprise de taille, les hôtes du bois commencèrent à y croire vraiment au moment même où ils hurlèrent « trois, deux, un, gagné » ! Madame Tortue ne semblait même pas épuisée. Juste sereine.
Vous auriez vu l’air ridicule de monsieur le Lièvre, prétentieux comme un paon mais dont les derniers sauts ressemblèrent à des « gigotages » de bébé coincés dans ses langes ! Et oui, depuis, il roulait moins des pectoraux lorsqu’il passait devant ces demoiselles autrefois en émoi pour beaucoup moins que cela : c’est la tortue qu’elles allaient consulter lorsqu’elles étaient en peine, certaines au moins de trouver là quelque oreille compatissante et de loyaux conseils. Il fallait les voir ricaner au passage de monsieur Lièvre tant et si bien qu’un jour, madame Tortue elle-même, fut prise de pitié et décida de réunir un conseil spécial afin d’en terminer avec cette punition disproportionnée : « qui de nous tous n’a jamais failli ? Qui de nous tous n’a jamais fait preuve d’un peu trop de prétention ? La force des faibles n’est pas la méchanceté mais le pardon et si vous m’en croyez, cessons de nous moquer de ce pauvre monsieur Lièvre : la leçon a porté et j’aime à croire que plus jamais il ne fera preuve de si peu de foi en l’autre et d’autant envers lui. Mais le juste milieu consiste à lui faire comprendre son erreur et l’écraser ne servirait qu’à nourrir sa haine si jamais elle prenait naissance : allons tous l’embrasser et lui dire notre amitié…
Ainsi fut fait et depuis, monsieur de la Fontaine, un peu inquiet au Paradis se sent beaucoup mieux et s’applique à écrire d’autres fables moins égoïstes : la fourmi n’y laisse plus crever de faim la cigale mais l’aide à prendre conscience des responsabilités de chacun, qu’on soit fourmi ou cigale. Et depuis la cigale chante un peu moins mais elle vit. La fourmi est un peu fatiguée de faire la morale, surtout que souvent c’est dans le vide, mais au moins, elle se sent en paix avec elle-même.

Pascale pour le 14 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 19:09

PASCALE *****

07/05/2007

CHALEUR : calme, charbon, heureux, hâte, amateur, alarme, lustre, liberté, envie, épopée, utile, usage, retour, réel.
JOKERS : pas, mer, en.



Dans la chaleur d’une nuit d’été, même le calme environnant ne parvenait plus à l‘apaiser. Elle était sur des charbons ardents et les temps heureux lui semblaient si lointains qu’elle avait presque hâte que le pire arrive. De cette façon, tout serait enfin terminé. Rien de pire que l‘attente dans le noir. En amateur éclairé, elle avait pourtant tout prévu : l’alarme, les rondes, les badauds. Cela faisait des lustres qu’elle s’entraînait, en toute liberté d’ailleurs, à grimper avec agilité le long de gouttières, mais bien plus modestes que celles-ci. Elle avait envie de tout laisser tomber. Son sixième sens lui intimait la prudence. Mais voilà : toute cette épopée pour rien ? Des risques inutiles depuis des semaines pour faire demi-tour maintenant ? Non ! Impossible !
Elle jeta un dernier coup d’œil sur sa montre, puis sur la gouttière bancale qui la mènerait pourtant à la victoire. Comme il était d’usage, elle se signa avant de s’élancer, aussi légère qu’un chat.
Personne ne sut jamais ce qu’il fit qu’elle perdit l’équilibre : « Avait-elle glissé ? L’y avait-on aidée ? Faute à pas de chance ? Crime crapuleux, gratuit ? Vengeance ?

De retour dans le réel, je posais le journal sur un guéridon. Pas un seul mot concernant les motifs de cette escalade…

Il ne me fut guère aisé de la hisser dans la voiture. Puis j’eus du mal à rejoindre le bord de mer, celui qu’elle aimait tant et dont elle disait : « c’est là que je veux aller après ».
Je déposais son corps délicatement au creux d’une vague oubliant dans mon émoi, la quasi certitude qu’elle reviendrait avec la marée.
Le corps fut repêché à 20 kilomètres du lieu de l’accident. Mais tout fut habilement reconstitué par les forces de l’ordre. Tout. Sauf deux choses : le complice et l’objectif.
Je n’ai été ni interrogé ni même inquiété.

Et pourtant, pourtant, elle n’a pas failli à sa mission car grâce à elle j’ai suffisamment d’éléments en ma possession pour faire « tomber » du « beau monde ».

Je frapperai bientôt et là, enfin, le monde entier saura qui est le Concombre masqué !!


Pascale pour le 7 mai 2007-05-03




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/05/2007 à 22:31