PASCALE *****


Devant quelques grammes d'épices (deux sortes distribuées à deux moments différents) laissez-vous aller aux souvenirs évoqués...




Quelques grains éparpillés ici ou là comme des grains de sable venus gripper une machine pourtant bien rodée et résistante. Miettes rassemblées du bout des doigts dans l’espoir de rassembler, du même coup, quelques idées cohérentes.
Mais rien n’y fait. Au moindre souffle, une simple respiration, un soupir un peu trop appuyé sur le papier, si je n’y prends garde, le petit tas se défera et se répandra de nouveau…
J’ai beau connaître la nature exacte de cette poussière et de ces brins d’herbe, ce sont toujours les mêmes images qui s’imposent à mon esprit. Je vois le sable. Je vois la mer. Je la sens. J’hume l’air du large. Puis je cueille une branche de thym qui traîne le long des dunes. J’avance tout en égrenant la fleur. La mer s’est retirée sans bruit. De mes pieds nus j’effleure la vase puis, avec autant de frissons de délices que de dégoût, je regarde le sable mouillé se faufiler entre mes doigts de pieds, tentant de s’emparer aussi de mon âme…
Je reviens aux herbes broyées. Dans ma main le thym se le dispute à la sauge, au laurier et je marche maintenant et avec précaution le long du chemin sablonneux mais parsemé de « piquants » qui m’amènera à la « mielle ». Mielle qui fut la nôtre. Un champ de carottes recouvert d’herbes sèches puis, au fil des années, un petit paradis boisé et si plein de l’écho de nos rires d’enfants.
La mer recule. Moi aussi. Je connais la dangerosité des petits récifs qui affleure à la surface de l’eau, jouant avec le soleil jusqu’à paraître inoffensifs. Je recule. Rejoint le temps, le lieu, l’instant, la pointe de mon stylo, les vôtres…
L’heure a sonné me semble-t-il. Je ramasse une poignée de sable. Il est à cet endroit plus ocre et plus fin aussi. Je compte le temps qu’il me reste.
Je le laisse filer entre mes doigts. Le sable ne sent rien. Mais il est si doux au toucher. Lorsqu’il est sec vous pouvez bien vous rouler dedans jusqu’à n’en plus pouvoir, vous ne vous salirez jamais…
De retour « au terrain » je sens l’odeur du bois qui brûle. Quelques grillons accompagnent mon cheminement se faisant naturellement plus discret lorsque mon désir de solitude devient plus vif. Papa prépare le barbecue. Je sens gronder mon estomac. A moins que ce ne soit mes larmes.
Aie. Une épine plus hardie que d’autres vient de titiller mon humeur. Voilà ce que c’est que d’avancer sans vraiment regarder ou l’on va, se moque ma conscience.
Je la fais taire elle aussi.
De la branche de thym il ne reste que la tige, triste et nue.
Je la jette au loin regrettant soudain mon acharnement contre elle. Elle aurait pu mourir de sa belle mort, allongée contre un délicieux rôti…
Je ne retrouve pas le portail. J’ai du rêver. Le terrain existe-il vraiment ? Encore ?

Ce soir nous irons dîner chez l’indien. Pour fêter le non événement.

Je suis jalouse. Jalouse d’un futur que je ne connaîtrais pas. D’autres enfants que les nôtres joueront bientôt dans la cabane perchée en haut du plus gros des sapins.

Puis je m’en réjouis enfin : car personne ne pourra jamais nous ravir nos souvenirs.

Pascale Martin-Debève jeu du 12 novembre 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/11/2007 à 15:12

PASCALE *****

12/11/2007

Mots à insérer

ECRIRE : écarquiller, écoute, couleur, cadre, rien, route, indécent, innocent, retour, roulotte, euphorbe, exclusion.
JOKERS : ligne, fin, si.


Il fait doux dans la maison. Les aiguilles de l’horloge battent doucement la cadence. Le temps s’étire sans fin et dans l’âtre les flammes lèchent la première bûche de l’année… Sur un foyer improvisé au moyen de quelques bouts de cagettes habilement agencés, quelques châtaignes vivent, en même temps que le bois, leurs dernières minutes, diffusant tout alentour leur parfum délicieux.

J’écris, les yeux écarquillés afin de lutter contre le sommeil, j’écoute le vent, je perçois même les couleurs de l’automne et le cadre idyllique d’autres lieux plus boisés. Rien ne me détourne de ma route principale : écrire jusqu’à plus envie, éparpillement parfois indécent de morceaux de vie, innocente recherche d’un bonheur illusoire et éphémère, retour à d’autres sources que celles auxquelles plus personne ne croit.
Puis j’emprunte une roulotte imaginaire, imposée par les mots sinon, vous pensez, pour aller d’ici à là, cueillant en chemin quelque euphorbe apprivoisée, exclue pourtant du carré parfait dont elle est issue et venue presque mourir sur le bord d’un talus public.

Les lignes s’allongent, se chevauchent, ne veulent plus rien dire puis reviennent et se battent entre elles jusqu’à ne plus pouvoir se démêler. Sens, contresens, lapsus, incongruités pour soudain rebondir, tracer le mot « fin » et se dire : « et si… »

Avec des « si » on peu imaginer n’importe quoi puisque la donnée première n’existe pas. Tout devient possible et réalité le temps d’un instant : celui de la lecture. Enfin « si » on s’y laisse prendre.

Une main avide s’empare d’un fruit cuit à point et le porte à une bouche goulue : mais ce n’est pas la mienne : rien que des mots grillés sur du papier glacé. Pourtant avec un peu d’imagination, je les sens presque ces châtaignes… Vivement.


Pascale pour le 12 novembre 2007.



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/11/2007 à 18:36

PASCALE *****


Jeu du jour : choisir une photo chez soi.

Le jour J tenter de répondre à ces questions :

1/ pourquoi cette photo ?
2/ émotions, odeurs, souvenirs liés à cette photo.

Mais comme d’ordinaire tout est permis bien sûr !




jeu du 22 octobre 2007...


Après avoir longuement hésité, manipulant hâtivement souvenirs amers et gais, le coeur tantôt chaviré, tantôt battant une agréable chamade, elle s’aperçut que le passé n'avait pourtant plus du tout prise sur ses états d’âme. Elle se le répétait avec insistance en tous cas. Elle vivait au présent. Point final, le nom de l'auteur...
Des photos éparpillées sur le lit, elle fit un gros tas qu’elle redistribua sans plus de procès dans des boîtes à traumatismes révolus.
Décidément et tant pis pour les répétitions, une seule photo donnerait un sens à son inspiration et à sa démarche : un portrait de sa fille bien aimée.
Elle ne mit qu’un instant pour la choisir parmi tant d’autres. Elles deux, joue contre joue, lèvres entrouvertes, les yeux pétillants de malice à moins qu’elle ne s’abuse et que ce ne soit que la réverbération menteuse du flash de l'appareil...
Le sourire de la plus jeune éclatant de santé. Le sien, plus figé tant justement elle était peu désireuse de fixer ses traits sur le papier glacé. Glacé. Elle ignorait encore à quel point.
Elle s’appliquait à réveiller les souvenirs : l'instant. Une fête des mamans. Un restaurant de bord de mer. Un paquet soigneusement enrubanné. L'album de son mariage, condensé d'un mois de juillet 2006 mouvementé. Son hésitation bien naturelle en tournant quelques pages. L’effeuillage du temps, du jour, des heures. Elle, la mère, n’ignorait pas qu’elle allait devoir affronter en souriant l'image de son père à elle, grand-père trop brutalement disparu.
Elle regarde sans toujours bien comprendre, les yeux écarquillés. Tourne maladroitement la page qu'elle contemplera plus longuement mais plus tard. Elle sourit… D'inertie. Dit merci. Mange sans savoir. En reprend. Ça console. Le ton redevient léger. Les autres n'ont rien vu. Rien senti. Elle s'applique à rire. Puis sourit vraiment.

-- ça va maman ?
-- oui. Très bien. Je suis heureuse…

Un air de ressemblance dans le bas du visage. Fragile et forte à la fois, la jeune femme qui enlace sa mère semble directive et protectrice à la fois. L’attitude seule des personnages évoque cette ambivalence.

-- mais si maman, viens. Laisse-toi photographier...

La petite caméra enregistre les instants de bonheur qui lui suffira de visionner pour redonner sens à sa quête si besoin.

Elle ne cherche pas plus loin. Décroche la photo de son cadre : celle-là. Je prends celle-là…

On verra bien ce qu’elle inspirera. Sa fille bien au chaud au creux de son cartable, elle imagine un jeu plein de surprise et s’endort l'esprit et le coeur léger.

C'était hier soir et je ne m'attendais pas à cela...

Pascale le 22 octobre 2007







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/11/2007 à 13:25

PASCALE *****

22/10/2007

Mots à insérer

Plaisir: paix, pourtant, lagune, louange, arme, actuel, ici, île, saveur, sœur, irisé, immense, rouge, rapide.
Jokers: goût, joie, habitude.




PLAISIR...


Ce fut pourtant avec un plaisir immense que j’abordais cette île paradisiaque. Nous allions enfin pouvoir nous ravitailler. La goélette était presque trop rapide car les matelots, le cœur en joie, tiraient si vigoureusement les voiles que le corps du bateau semblait voler sur l’eau irisée de la lagune.
Moi qui n’avais plus goût à rien depuis que nous avions quitté les Marquises, les cales vides, voilà que je reprenais vie ! Avec force louanges, tant j’étais heureux, j’intimais aux marins de ralentir le bâtiment qui risquait tout simplement de s’échouer.
Il faut dire qu’ici, dès que l’on franchissait la barrière de corail, l’eau était peu profonde.
Même si actuellement les indigènes étaient plutôt coopérants, j’ordonnais le débarquement armes à la ceinture. Ma sœur était restée dans sa cabine et nous rejoindrait lorsque j’aurai « fait coutume » avec les petits chefs m’assurant ainsi leur accueil chaleureux.
Des saveurs inconnues chatouillaient agréablement mes narines.
J’avais l’habitude de négocier mais cette fois-là, je ne sais ce qui me prit, la fatigue, l’absence de nourriture, le nez un peu trop rouge de l’homme au faciès gras et au rictus agressif qui se prétendait maître de l’île mais en une demi seconde, il me sembla clair que nous ne sortirions pas vivant de cette aventure : un simple signe de reconnaissance et tous mes hommes se lancèrent à l’assaut. Les armes rudimentaires de nos adversaires firent beaucoup trop de victimes parmi les miens. Je frappais en aveugle, tout en reculant pas à pas en direction de la barque que deux de mes hommes avaient déjà mise à flot.
Nous en sortîmes … mais pas vainqueur : 10 de mes hommes avaient péri et nous repartions encore le ventre vide.

- pas question de se laisser faire dis-je aux hommes abattus. Nous allons attendre la nuit et battrons du canon pour détourner l’attention. Nous attaquerons les réserves de nourriture. Et demain, foi de capitaine, nous ferons tous bombance autour d’un plat de roi.
- Ouaih, ouaih, vive le capitaine..

Mes hommes avaient retrouvé courage : j’étais bien moins sûr, moi, de la réussite de notre future escapade mais tout valait mieux en fait que de périr de faim…

- allez hop, les hommes de garde à leur poste et les autres en chambrée car la nuit sera courte.

Je me réveillais en sueur et le corps encore douloureux, l’estomac dans les talons. Je jetais un œil sur l’horloge : mon dieu, 7 heures du matin ! J’étais diablement en retard : quelle idée aussi d’avoir lu jusqu’à 3 heures du matin. Nouvelle Calédonie ou pas, me voilà dans de beaux draps.

Pascale pour le 22 octobre 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 22/10/2007 à 18:36

PASCALE *****


écrire un texte en insérant les mots suivants : maria, télécommande, train, au début du printemps…



Solitudes.


Au début du printemps, Maria était pleine de bonnes intentions. Elle voulait faire le vide, balayer sols et soucis, ôter du plafond araignées chagrins et toiles endeuillées, et enfin pour une fois, organiser sérieusement les vacances à venir.
Elle y pensait depuis des années en fait. Elle s’offrirait un billet de train « première classe ». La famille restée au pays en aura sûrement le souffle coupé. Et oui madame... Depuis le temps que Maria époussetait les meubles des autres elle avait bien le droit de s'accorder une petite faveur.

Mais pour l'heure, vautrée devant la télévision, l'oeil rivé sur écran, la télécommande incrustée dans la main, Maria angoisse, les yeux dans le vague. Ce soir elle se trouve trop bête, trop grosse, presque vieille. Elle ne voit pas le défilé d'anorexiques de la une mais zappe et s'exclame devant un parterre de fans hystériques.

- c’est dingue ça, le monde devient fou !

Le temps passe.
Les moutons s’amoncellent.
La SNCF sera grève le jour J, c'est sûr, pas la peine...

Elle se lève. S’étire. Frotte longuement ses reins douloureux. Demain elle commence à cinq heures. 400 mètres carrés de bureau. Ça occupe...
Elle verra demain... C'est ça...

Elle ouvre le frigo, s’empare d’une plaque de chocolat entamé, en casse deux carrés, les dépose sur une grille.
Elle emporte la plaque et rejoint son lit défait auquel seul le chat Hector a encore accès à part elle.

- heureusement que tu es là toi !

Demain.
Le chat se lèche les babines. Renifle. S'éloigne, dédaigneux et royal.
Il déteste le chocolat...

Pascale octobre 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/10/2007 à 15:05

PASCALE *****

15/10/2007

Mots à insérer

MONTRE : mimosa, maman, obsolète, obscurité, néant, nanti, terrasse, titiller, rage, roue, élégant, étrange.
JOKERS : bébé, clair, époque.



MONTRE...


Course contre la montre. Mimosas en fleurs bien avant la saison. Folle danse et souvenirs obsolètes avant l’obscurité fatale du néant. Puis de nouveau nantie, terrassée cette fois mais d’un bonheur inimaginable, venue titiller l’enragé guidant d’une main maladroite la roue de mon destin.
Elégante et étrange émotion que celle que j’éprouve à la vue de ce bébé à la peau aussi claire et douce que la soie la plus précieuse.
Des deux pieds, la tête toujours dans les nuages, je plonge avec délice dans une nouvelle époque. Je balbutie le mot « Mamy ». ll sonne encore bizarrement à mes oreilles. Mais ce mot à la fois pur et nouveau pour moi sera sans doute le second plus beau cadeau de la vie à mon égard… même aussi indirect.
Promis, je n’en parlerai pas plus mais que voulez-vous : il me fallait bien placer le mot «bébé » !

Pascale pour le 15 octobre 2007.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/10/2007 à 20:26

PASCALE *****

Je me souviens ....






Je me souviens….


Je me souviens quand j’étais bohémienne et que toute étourdie, je lisais dans mes veines ce que le destin allait bientôt me réserver. De mystère en mystère, peu à peu le voile se levait, je devenais princesse, mère d’un enfant-dieu, perchée sur un jardin de nuages. Ou à bout de prières ou d’espoirs, je laissais place à une réalité beaucoup moins rose.
Je me souviens quand j’espérais encore. Croyant en l’être humain plus encore que moi-même. J’imaginais alors qu’il pouvait progresser, s’améliorer : n’avions-nous pas quasiment découvert le monde, atteint les sommets de la technologie ? Mais non. Rien de cela n’était. La guerre restait la guerre et qu’il s’agisse de politique ou de religion, la différence entre l’homme d’autrefois et celui d’aujourd’hui était si infime qu’elle ne comptait pas. Les moyens avaient changés certes mais pas le résultat…
Je me souviens quand je pensais que jamais je ne pourrais aligner deux phrases cohérentes. Ou que, si par miracle, j’y parvenais, elles ne voudraient rien dire ou si peu. Qu’elles n’intéresseraient en tous cas personne. Et puis j’ai compris que cela n’avait aucune importance. Que le simple plaisir de jouer avec les mots justifiait mon engagement. Que se saisir d’un mot, le caresser, en jouer, le contourner, le déplacer, tout m’était permis et ne regardait que ce mot et moi.

Et a-t-on déjà vu un mot se plaindre de quoi que ce soit ?

Si oui, en tous cas, je ne m’en souviens pas !

Pascale .



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/10/2007 à 20:49

PASCALE *****

12/10/2007

DEMAIN : deux, dur, école, écho, mûr, monture, année, antilope, indécis, irréel, nuageux, nul.
JOKERS : soleil, bleu, vie.


DEMAIN...
Demain sera un jour différent pour toi puisque demain tu seras enfin chez toi ! De un, ta maman et toi êtes passées à deux et aussi dur que cela puisse être parfois pour certaine, il n’y a sans doute pas pour une maman, de plus belle expérience que celle-ci : mettre au monde son enfant.
Mais toi, comme bien sûr, tu es déjà presque parfaite, tu n’as pas du tout fait souffrir ta maman à tel point qu’à quelques heures de ta vie, nous nous demandions comment vous pouviez être aussi fraîches toutes les deux après l’accomplissement d’un tel miracle !
J’étais sur des charbons ardents et ma dernière journée d’école fut difficile à supporter : j’entendais en écho les halètements de ta maman et je les vivais presque dans mon corps tant mon impuissance me désolait mais c’est ainsi.
J’étais suffisamment mûre pour être grand-mère, aucun doute me disais-je en caressant les contours de la monture de mes lunettes ! Cette année serait donc celle du relais des générations et à dire vrai, il y a longtemps que je ne courais plus telle une antilope le long des chemins boueux que je fréquentais déjà jadis à reculons.
Indécise quant au devenir de nos relations affectives, je me disais que j’allais devoir être très attentive et composer avec tes parents qui pourraient voir d’un mauvais œil tout conseil ou idée qu’ils confondraient avec leçon ou ingérence dans votre vie à 3.
Je saurai taire mes élans du coeur et créer cette certitude irréelle que toi tu me comprends déjà et que tu peux lire dans mes pensées qui ne seront que désir d’aider, de partager, de protéger aussi, années et expériences réunies.
Le ciel sera parfois nuageux parce que tapissé de cumulus solitaires et trop sages ne sachant plus à quel saint se vouer.
Mais nulle pensée morose ne pourra venir ternir le bonheur complet qui est le mien à cette heure et le soleil tapissera mon ciel devenu plus bleu tout le temps que ta petite vie qui commence se déroulera sans souci. J’ai confiance en la vie pour toi : tu es « tombée » dans une bonne famille et tu seras sûrement choyée et entourée comme il se doit : des grands-pères aux grands-mères et arrières grands-mères, tout le monde trépignait d’impatience.

Bienvenue à toi petite Emma et à très bientôt pour de nombreuses aventures.

Mamy Pascale.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/10/2007 à 20:39

PASCALE *****

25/06/2007


Mots à insérer :
SAVANT : source, silence, alarme, astuce, vacarme, valeureux, amical, atelier, nouveau, naissance, tourment, tempête.

JOKERS : une, jour, joie.




Des mots savants pris à la source de nos silences et qui viennent tirer l’alarme, tentant une dernière astuce avant de rendre les armes dans le faux-vacarme de valeureuses joutes amicales, ce au cours d’un atelier dont la troisième fête de naissance se profile déjà à l’horizon. Avant même les doux tourments et les agréables tempêtes que provoqueront nos mots en balade dans l’univers, je partage une ou deux, dernières pensées du jour …

L'espérance d'une joie est presque égale à la joie. William Shakespeare


Etre capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre : voilà le secret du bonheur. Georges Bernanos

Vivement la rentrée prochaine … Merci à tous.


Pascale pour le 25 juin 2007.









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/06/2007 à 20:14

PASCALE *****

Après lecture d’un texte, (voir ci dessus) après avoir regardé une série d’image, écrire librement en nous inspirant du thème abordé dans le texte que nous avons choisi. Les images peuvent aussi influencer notre discours.


Jeu du 11 juin 2007.


Monologue Alberta Parichi.

Mon nom à moi c'est Alberta mais je déteste ce prénom si bien que dès l'âge de trois ans, je ne répondais plus à ceux qui m'appelaient ainsi.
Finalement je fus surnommée "Kikou", contraction du "coquinou" dont me gratifiait si souvent grand-père et dont je ne parvenais pas à prononcer les trois syllabes.
Kikou, Kikou disais-je en agrippant le bas de pantalon d'un papet aux anges.
Ma famille n'est pas vraiment d'ici. Ma mère est née en Sicile et les soixante-dix années passées dans les Landes ne suffisent pas à effacer sa différence. Ses yeux couleur de braise, une chevelure noire comme le geai, des mains chantantes, mimantes, dansantes, de la pâte à pizza et des tagliatelles célèbres jusqu'au fin fond du pays. Toujours gaie, prête à rendre service, elle ne se lasse jamais de raconter. On dit qu'elle a un don. Certains même qu'elle est un peu sorcière. Mais non. Elle cultive l'art des plantes médicinales et elle est très psychologue. Si bien que ses conseils avisés en ont soulagé plus d'un.
Lorsqu'elle était plus jeune, elle travaillait dur, aidant grand-père et papa aux champs puis en rentrant s'occupant du foyer, du repas aux devoirs toujours faits avec application car, disait-elle : « si tu ne veux pas garder les moutons ou les vaches il faut que tu travailles à l'école »
Manque de chance, moi je n'avais qu'une seule envie : être bergère. Et à part le loup, lorsque j'étais plus jeune, je ne craignais rien. Ni le manque, ni la solitude ni le travail parfois ingrat de ce dur métier. Moi je ne voyais que le chien Pataud qui ne suivrait partout où j'irai, les agneaux aussi doux à caresser, l'herbe des hauts pâturages où je folâtrerai en compagnie de mes amis les bêtes. Du coup, interprétant à ma façon les consignes de maman, je ne m'étais guère fatiguée sur les bancs de l'école. Je voulais être libre. Libre de faire ce que je voulais. Quand je voulais. Mais la nature a elle aussi ses lois et j'avais vite déchanté. Ma rencontre avec Émile le bouvier avait accéléré la chute. Car si, au début, tout avait pu apparaître magique, une fois coincée entre moutons boeufs et compagnon de corvée, la vie devint vite une suite de tâches monotones et sans vrai lendemain. C'est ainsi que j'avais pris la décision de quitter la région. Je me donnais 1000 raisons. Inventant des regards suspects sur mes origines méditerranéennes alors que nos voisins au village n'avaient plus besoin de nous prouver qu'ils nous acceptaient pleinement.
Je croisais des regards envieux alors qu'il ne s'agissait que de coups d'oeil de sympathie.
Bref, ce fut sans regret que j'embarquais dans le train poussif qui m'amena jusqu'au jour d'aujourd'hui. Depuis de l'eau a coulé sous tous les ponts et pas seulement sous celui de la Midouze. J'ai mûri. Mes projet aussi. Maman à quelques rides de plus mais toujours le même entrain et le même sourire ravageur. Ses mains dansent toujours autant et elle n'a toujours pas sa langue dans sa poche. Pour les quarante ans de la fille du maire de Douazit, nous avons fabriqué un mai géant avec tous les copains du village. Il aura fallu plus de 100 mètres de rubans pour l'habiller et d'avance je ris à l'idée du camion qui faudra pour le déplacer. Ce n'est plus à un mai mais carrément un pin paré d'atours miroitant au soleil.
Je reviens souvent au pays. Car ce pays est bien le mien. J'y suis née. J'y ai vécu toute mon enfance et j'y ai aussi mes racines. Grand-père ne travaillait pas seulement dans les champs, il était aussi rempailleur comme mon père qui a fait toute sa carrière à l'usine de chaises d'Hagetmau. Moi aujourd'hui, je suis guide dans un écomusée sis au beau milieu du parc du Mercantour...
Je pratique l'alpiniste, le ski de fonds et la randonnée de haute montagne. Il n'est pas rare d'apercevoir quelques chèvres sauvages et lorsque je me repose un moment, accroupie sur une pierre, je regarde la nature et je me dis qu'il est vraiment important de la protéger à fin de léguer la meilleure terre possible à nos enfants. Oui, il est grand temps de se secouer.

Pascale jeu du 11 juin 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 21/06/2007 à 20:44