Soyez ravis par vos enfants!

Une aide pour l'animation de réunion


L'animation de réunion : quelques petits trucs




Si vous lisez ce petit texte c'est que vous souhaitez participer à l'organisation d'une journée pour exclure la fessée de nos pratiques éducatives qui ouvrira une réflexion sur le thème de la pose de limites respectueuses. Cette journée aura lieu le 30 avril, je vous renvoie au texte d'appel pour connaître les modalités de gestion de ce samedi.

Les objectifs
Ils sont assez divers. Au long terme l'organisation répétitive d'une journée complètement prise en main par des parents, peut sensibiliser les pouvoirs publics. Si les parents sont eux mêmes motivés pour avancer dans la compréhension de ce que signifie une éducation respectueuse, on parlera de plus en plus des effets nocifs de la fessée, de la formation des parents, du soutien dont ils ont besoin, de leur rôle fondamental pour l'avenir de la société.

A long terme on peut aussi espérer que nous tous parents, aimant sincèrement nos enfants parvenions à ne plus les blesser physiquement ou psychologiquement, nous savons que c'est un lourd travail que de se débarrasser des effets de notre propre éducation. C'est un point dont nous pourrons nous souvenir lorsque nous animerons des groupes sur la pose de limites.
Ce n'est pas en une journée que les parents vont réussir à maîtriser leur pulsions de violence physiques ou verbales.

Nos enfants seront des parents respectueux beaucoup plus aisément que nous mêmes, c'est volontairement que j'ajoute cet objectif, il est fondamental même si les actions politiques en France ne visent parfois que le court terme.

Sur le long terme encore, nous pouvons espérer une évolution dans les mentalités. En effet l'absence de coups est le degrés zéro du respect, il y a encore beaucoup à découvrir de l'oppression que subissent les enfants.

A court terme
Ce que nous pouvons espérer c'est d'abord la création de liens entre les parents. La diffusion d'une information sur les effets nocifs de la fessée par voie écrite, et par le biais du partage une auto formation autour de la pose de limites respectueuse. Cela peut vraiment permettre aux parents de changer de points de vue, d'entrevoir un autre mode de fonctionnement d'autant plus s'ils se sentent soutenus pour aller dans la direction de l'abandon de la sanction quelle qu'elle soit.


Si vous êtes une association qui participe à cette action vous pourrez vous reposer sur cette journée pour démarrer un groupe de soutien de parents, ce qui est intéressant et efficace c'est de travailler régulièrement avec les mêmes individus.
Si vous êtes une personne motivée qui reçoit des familles amies dans ce cadre vous pourrez si vous vous en sentez capable poursuivre ce travail de groupe.
Les parents ont besoin de dire à quel point il est difficile d'élever des enfants alors que leurs propres demandes lorsqu'ils étaient petits étaient niées le plus souvent car incomprises des adultes qui souhaitaient sincèrement les accompagner. Si grâce à cette journée les parents trouvent comment satisfaire ce besoin, c'est que la journée a atteint une grande partie de son objectif.

Animer un groupe

Même si vous n'en avez pas l'habitude, même si vous vous sentez timide, inquiet à l'idée de gérer un groupe, vous pouvez le faire et dépasser vos craintes.
La plupart d'entre nous avons peur des groupes, et de la prise de parole devant celui-ci, (j'ai personnellement toujours très peur des groupes et pourtant la gestion de personnes en groupe est l'activité que je réussis je crois le mieux). Le fait de savoir que même le plus assuré des animateurs a des craintes peut vous aider, ainsi que l'idée que toutes ces craintes ont leur fondement le plus fréquemment dans les oppressions scolaires. Dans le présent il n'y a aucun danger à animer un groupe, les personnes qui vont venir partager avec vous, sont volontaires pour le faire et vous seront reconnaissantes de ce qu'elles auront vécu. Lancez-vous, et vous serez surpris de ce que vous allez
vivre.

L'accueil

L'accueil est fondamental lorsque l'on gère un groupe, cela signifie entre autre que les personnes se sentent individuellement accueilli, par un bienvenue, une poignée de main, même s'il y a des retardataires saluez-les, ils se sentiront bien plus à l'aise.

Ouverture
Vous pouvez ouvrir le travail en expliquant le but de la réunion, vous trouverez les mots pour le faire. Une simple phrase peut suffire, ensuite passez aux présentations. Dans mon format de groupes chacun se présente et dit combien il a d'enfants, leur prénom et leur âge, si vous le voulez vous pouvez ajouter à cela une question " qu'est-ce qui est facile en ce moment avec vos enfants, qu'est-ce qui est difficile ? " Si vous ajoutez cette question, vous entrerez très directement au coeur du sujet, vous pouvez permettre les échanges libres pendant les présentations, vous verrez, ça tourne presque tout seul, et c'est passionnant.
Veillez à ce que tout le monde puisse avoir la parole, ce format est très sécurisant puisqu'il permet à chacun de parler à tour de rôle de sa famille.

Surtout mettez-vous dans le bain, vous êtes aussi parents avec des joies et des difficultés.
Autre possibilité :
Vous pouvez demander aux personnes présentes de se présenter brièvement, puis vous posez une question d'ordre général.
" Comment vous sentez-vous quand vous avez à dire non ? Et quand vous recevez un non ? (vous demanderez aux parents de s'imaginer dire ou recevoir un non dans toutes sortes de situations avec une autorité ou un enfant, ou un autre adulte). Vous allez découvrir tout l'intérêt de ce travail en répondant vous mêmes à cette question.
Le non c'est une forme de limite, à laquelle on associe pourtant beaucoup de messages négatifs venus de notre enfance. Comment dire non respectueusement, comment aimerions nous que l'on nous dise non ? Nous voilà au centre du sujet, nos enfants méritent bien que l'on essaie de leur dire non sans violence ni punition, ni humiliations.

Cette discussion peut durer des heures, cela montre que les parents sont très motivés. Vous serez peut-être surpris que l'on ne parle pas directement de fessée.
La fessée va être souvent évoquée dans le débat, il est important que les parents se sentent suffisamment en sécurité pour dire " je donne des fessées " et que vous soyez prêts à compatir sans jugement. Tout le monde sera rassuré si vous dites par exemple que cela vous arrive encore, ou que cela vous est arrivé dans le passé et que vous ne jetez bien entendu la pierre à personne.
La fessée n'est pas une manière acceptable de poser les limites à un enfant pas plus qu'elle ne l'est pour un adulte. Cependant, nous en avons pratiquement tous reçu et nous en avons aussi tous donné. Nous luttons ensemble contre notre éducation et pour le respect des petites personnes que nous accompagnons.
Tous les parents veulent faire de bonnes choses pour leurs enfants, et ils se sentiront blessés si nous jugeons leurs pratiques, ils savent au fond qu'ils sont dans la colère et le désarroi lorsqu'ils donnent des fessées.
Autre point intéressant : Les mécanismes déclencheurs de la colère.
Un travail sur ce thème va permettre aux parents de voir à quel moment ils peuvent devenir " dangereux " (ou trop plein d'émotions) pour leurs enfants.
Demandez leur ce qui les fait sortir de leur gonds, faites le leur écrire, et essayez de voir ensemble ce qu'il serait possible de faire pour gérer la colère.

Vous ne pourrez pas tout faire en une seule journée, mais vous aurez planté une petite graine qui peut faire beaucoup pour le bien être des enfants dans leur famille, le bien être et l'estime d'eux mêmes des parents en seront également modifiés.
Aucun parent ne veut faire de mal à son enfant, même s'il se barde de mille justifications pour le faire. Si vous gardez cela présent à votre esprit vous allez développer votre acceptation.

Si vous prévoyez un goûter votre journée ou demi journée sera plus conviviale, les parents ont un grand besoin d'échanger librement, de sympathiser, d'être proche. Ils sont finalement très isolés. Si vous acceptez que les enfants viennent dans le groupe, vous permettrez à ceux qui n'ont pas les moyens ou la famille de participer à un tel groupe. Les enfants lorsqu'ils sont présents peuvent demander beaucoup d'attention à leurs parents s'ils ressentent que ces derniers sont occupés par ailleurs, c'est un sujet à discuter avec des parents proches de vous pour l'organisation de cette journée.

Quelques pièges à éviter :
-Attention à la culpabilisation et aux conseils, ils ne font qu'alourdir le problème de celui qui les reçoit.
- A la lecture du tract, vous aurez parfois des objections telles que " j'ai reçu des fessées et pourtant je ne suis pas devenue délinquante, tous les enfants qui reçoivent des fessées ne deviennent pas des délinquants " pourtant " tous les enfants qui reçoivent des fessées sont malheureux d'en recevoir, et quand nous savons que nous pouvons faire autrement, nous sommes assez contents de recevoir cette information. En tant qu'enfant aucun d'entre nous ne méritaient des coups. "
- " Mes parents ne m'ont jamais frappé " c'est peut-être vrai, mais il faut savoir que le pic de la maltraitance se situe à deux ans, dans ce cas il est très difficile d'avoir des souvenirs, les parents en général ne se souviennent pas forcément une fois que leur enfant est devenu adulte à quel moment ils
l'ont tapé, la plupart du temps, ils ne reconnaîtront pas les faits car ils se sentiront culpabilisés.
- Les punitions procèdent du même fonctionnement que les corrections physiques, vous pouvez l'évoquer, " au fil du temps j'ai pris conscience que les punitions et les récompenses sont un système de manipulation, même si le terme est fort et que nous avons été élevé de cette manière nous ouvons y réfléchir ensemble ".
- Allez là où vous vous sentez à l'aise, parlez de vos propres prises de conscience même si elles sont récentes, parlez de votre vécu quotidien avec vos enfants, en tant qu'animateur c'est ce qui vous donnera le plus de crédibilité. Soyez vous mêmes c'est ce que les familles que vous recevrez attendent , et espèrent.

Je serai contente de répertorier tous les compte rendu des expériences que vous avez vécu que votre groupe soit constitué de deux ou de 10 personnes importe peu, l'essentiel c'est de démarrer un travail, il se poursuivra sous une forme ou une autre.
Mais l'année prochaine une chose est sûre nous récidiverons.

Si vous avez besoin de soutien, si vous souhaitez partager sur l'animation de groupe, quelles que soient vos questions, je peux vous répondre si vous appelez au 0492561401
Signalez-moi votre engagement dans l'organisation de cette journée, je vous mettrai en contact avec d'autres parents ou associations engagés dans votre région.




Catherine Dumonteil Kremer


Rédigé par Anne-Marie le Jeudi 31 Mars 2016 à 14:28 | Lu 2203 fois

        

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