Un mur infranchissable

J’ai une amie qui a subit un inceste. Elle me disait souvent qu’elle ne pouvait pas en parler, qu’on ne pouvait pas entendre ce qu’elle avait à en dire. Il m’était difficile de comprendre cette loi du silence qui semblait l’emprisonner dans sa souffrance. Un jour, elle m’a envoyé ce petit livre. Un livre lumineux sur un sujet grave.

De toutes les maltraitances que peuvent subir les enfants, l’inceste est celle qui génère chez ceux qui peuvent en être « témoin », le plus grand malaise, la plus grande confusion.

Dans la première partie de son livre, Pascale Solaire analyse les mécanismes qui emprisonnent la victime et l’empêchent de se plaindre. Dans la seconde, elle parle du silence des professionnels. La théorie psychanalytique (une théorie du malentendu ? s’interroge Pascale Solaire) fait croire à l’enfant séducteur, l’enfant coupable et Pascale Solaire nous raconte la volte-face de Freud, qui, en un premier temps, avait « découvert » les abus sexuels dont avaient été victimes ses patientes.

C’est un livre émouvant, passionnant. J’aimerai donner envie de le lire à tous ceux qui, de prés ou de loin, s’intéressent à l’enfance. Pour que nous puissions ouvrir nos oreilles, et notre cœur, a la souffrance indicible des victimes d’inceste. Pour que ne leur manquent pas les « témoins lucides » dont parle Alice Miller.