Soyez ravis par vos enfants!

La fatigue?

Les mamans de jeunes enfants évoquent souvent la fatigue mais que recouvre ce terme?


Pour moi la fatigue ... Bien franchement j'ai l'impression que ce terme recouvre des réalités bien différentes : est-ce de la dépression ? Du découragement ? un état de pré maladie qui va se déclarer ?
On dit beaucoup qu'on est fatigué, mais qu'y-a-t-il derrière ce terme ? Une incohérence ? A mon avis ce qui nous fatigue le plus, c'est le décalage entre ce que nous n'avons pas reçu enfant et ce que nous essayons de donner à nos petits. ça génère une énorme fatigue !
Bien sûr il y a la fatigue naturelle, celle qui fait que le bambin de trois ans tombe sous la table pour dormir un quart d'heure, mais il repartira aussitôt après, enthousiaste à la découverte du monde. Pour nous ça n'est pas la même histoire !
Pour revenir aux souffrances que nous avons vécues enfants et que nous n'avons pas eu l'occasion de pleurer, ou de parler, que personne n'a reconnues, je crois qu'elles sont aux commandes de nos vies, et on fait des tas de trucs avec, on fait même énormément de choses positives.
Quelquefois on trouve une manière de revenir aux sources et de pleurer enfin ce qui nous a tant révolté enfant, et on fait la différence entre : agir à partir d'un automatisme de détresse, et agir avec notre intelligence.
Exemple pour quelqu'un qui a souffert de la faim, même si ces placards sont archi plein (j'ai vu ça souvent chez des personnes qui ont vécu la deuxième guerre en ville notamment) il aura toujours le sentiment de manquer, il va essayer de combler ce besoin, sans résultat. Faire un travail lui permettra peut-être de ne plus avoir faim.
Est-ce que comprendre et parler suffisent ? En ce qui me concerne non. Mais c'est déjà ça, se sentir reconnu dans ce que l'on a vécu c'est énorme, mais ça n'empêchera pas la reproduction de la difficulté. C'est important de retraverser la souffrance, puisqu'elle est la, toujours disponible, prête à fabriquer je ne sais quoi si on la laisse dans son coin.

Elle n'en restera pas là, nos enfants vont en hériter. Et quoi qu'il en soit ils en hériteront en partie, ils feront quelque chose avec, eux aussi. Dans le même sac je vais mettre cette idée, avec le travail vient le fait de prendre complètement en charge la responsabilité de notre vie. Et ça, c'est quelque chose d'exigeant mais de passionnant.
Prendre des décisions, ne plus se laisser balloter par les mêmes mécanismes, jeux de pouvoirs, souffrances chroniques, peurs, etc...
C'est quand même autre chose que de courir après le faux espoir d'être aimé par ses parents sous différentes formes, convenir toujours, travailler aux apparences de réussite, (ça aussi, à mon avis c'est une perte d'énergie dramatique), les gens sont contents quand les apparences sont sauves, ça rassure de ne pas voir ce qui se cache derrière les sourires radieux sur la photo de famille, et puis quand les enfants réussissent scolairement c'est
que tout va bien n'est-ce pas ? Les deux parents ont un bon boulot, un bon salaire, la sécurité quoi, tout va bien.
Et oui, c'est ça aussi la résilience !
Ce qui m'interesse aujourd'hui c'est de savoir qu'est-ce qui fait qu'on va subitement prendre conscience ? Quelquefois ce sont de gros chocs, des rencontres aussi, mais il semble que malgré tout cela, certaines personnes vivent toute leur vie branchées à un pilote automatique.
Peut-être qu'au moment de mourir le pilote se débranche...
Sûrement même ! Si on a le temps de se voir mourir.



Rédigé par cdk le Vendredi 7 Décembre 2007 à 16:01 | Lu 2254 fois