Entièrement d'accord sur le droit des filles de s'habiller comme elles le souhaitent - droit qui est déjà passablement malmené par la mode et l'envie de faire comme les autres et qui n'a donc pas besoin d'autres vétos ...
Je pense qu'il est CAPITAL de ne pas dire "Attention si tu t'habilles comme ça, tu risques de ...", pour plusieurs raisons.
Dans les cas d'agression sexuelle, les victimes ont déjà bien trop tendance à se sentir responsable de ce qui leur arrive et ce genre de discours ne peut qu'accentuer cette tendance. C'est quelque chose
qu'on entend bien trop souvent et c'est très destructeur pour la victime. Or la victime n'a RIEN fait pour mériter ce qui lui arrive, elle n'est pas responsable de l'attaque dont elle a été l'objet.
Les agressions sexuelles n'ont rien, mais alors *rien* à voir avec la façon dont une personne est habillée - si c'était le cas, il n'y aurait pas d'agression sexuelle dans les pays où les femmes sont
voilées de la tête aux pieds ... Les agressions sexuelles n'ont rien à voir avec le désir ou la séduction, rien à voir avec une quelconque pulsion sexuelle qui deviendrait soudainement irrépressible en raison
de stimuli visuels trop forts. Ce ne sont que de mauvaises excuses - une manière pour les agresseurs de se défausser de leur responsabilité sur leur victime, une manière pour la société de tolérer ces agressions (elles sont liées à la situation, à l'habillement de la victime, à son comportement, et non à des structures sociales sous- jacentes, hop, pas de remise en question ...) et, pour les jeunes filles qui n'ont pas été victimes, une manière de se rassurer (c'est normal que ça lui soit arrivé, c'était une pute, je ne suis pas une pute, ça ne m'arrivera pas).
Et ça, c'est l'autre raison pour laquelle il est capital de ne pas véhiculer ce message, parce qu'il donne aux filles un faux sentiment de sécurité. Je ne porte pas de minijupe/je n'ai pas de décolleté,
donc je suis en sécurité. Or un faux sentiment de sécurité, c'est dangereux, parce que du coup, on ne fait plus attention aux indices dans une situation qui devraient nous mettre en alerte. Je sais que je
suis un peu monomaniaque sur le sujet, mais il ne faut jamais perdre de vue que la plupart des agressions sont le fait de personnes de l'entourage de la victime, dans des situations a priori banales (donc plus souvent lors d'une sortie en bande, lors d'un après-midi chez un copain ou chez la victime elle-même que dans une rue sombre ou un parking).
Aucune burqa, aucun pull ample, aucun jean, ne mettra une fille à l'abri d'une agression. Les agressions ne naissent pas de l'attirance des hommes pour les femmes, mais du mépris de l'agresseur pour sa victime, et de la lâcheté de l'agresseur qui va chercher à s'en prendre à une proie facile pour se sentir mieux (suite à un conflit avec un patron, par exemple, ou en raison d'une mauvaise image de lui). Comme le dit justement Catherine, c'est une question d'attitude
- mais pas d'attitude provocante ou non, évidemment, d'attitude de victime ou non. Ca ne revient pas à dire que les filles qui se sont fait attaquer sont responsables parce qu'elles n'avaient pas la bonne
attitude, évidemment non. Trop souvent, elles ont fait confiance à l'autre - soit parce que c'est ce qu'on nous apprend à faire (à être à l'écoute, et empathique, et tourné vers l'autre), soit parce qu'elles
ont cru ce qu'il leur a dit (les agresseurs ayant la désagréable habitude, pas toujours mais bien souvent, d'avancer masqué et de chercher à brouiller les pistes autant que possible). Trop souvent,
également, elles n'ont pas fait confiance à leur instinct, d'autre part - ou plutôt, elles n'ont pas honoré leur instinct, parce qu'elles ont hélas désappris à le faire.
Pour se protéger a priori d'une agression, c'est-à-dire AVANT une attaque, il faut justement être convaincue d'avoir le droit de le faire - et là aussi, le message sur l'habillement brouille le
jugement, parce qu'il va se passer un monologue interne, face à une agression, du type "oui, mais en même temps, c'est vrai, je me suis habillée comme ça, il a forcément pensé que, c'est ma faute si,
j'aurais pas dû, etc.", qui a toutes les chances de couper la victime de sa détermination à se défendre (et dont l'agresseur risque de se servir pour masquer ses réelles intentions, d'ailleurs)
Ce qui protège des agressions, j'en suis convaincue, c'est un sentiment de sécurité - mais pas un sentiment de sécurité de verrouillage (je vais m'habiller comme une petite souris comme ça
personne ne m'embêtera), un vrai sentiment interne de légitimité et de sécurité. Ainsi que la capacité à entendre, à voir, à percevoir les indices que "quelque chose cloche" - et là, rien n'est plus utile que
de déconstruire les idées reçues qu'on a autour de l'agression. Et, enfin, la détermination à se sortir de là en cas de besoin. On a le droit de dire non, de partir, de se protéger, de hurler - bref, de
faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la situation change en notre faveur (on a aussi le droit de frapper, évidemment, mais pour ça, il faut être sûre de neutraliser son attaquant et de ne pas juste
le mettre en rogne ...)
C'était ma minute autodéfense :
Je pense qu'il est CAPITAL de ne pas dire "Attention si tu t'habilles comme ça, tu risques de ...", pour plusieurs raisons.
Dans les cas d'agression sexuelle, les victimes ont déjà bien trop tendance à se sentir responsable de ce qui leur arrive et ce genre de discours ne peut qu'accentuer cette tendance. C'est quelque chose
qu'on entend bien trop souvent et c'est très destructeur pour la victime. Or la victime n'a RIEN fait pour mériter ce qui lui arrive, elle n'est pas responsable de l'attaque dont elle a été l'objet.
Les agressions sexuelles n'ont rien, mais alors *rien* à voir avec la façon dont une personne est habillée - si c'était le cas, il n'y aurait pas d'agression sexuelle dans les pays où les femmes sont
voilées de la tête aux pieds ... Les agressions sexuelles n'ont rien à voir avec le désir ou la séduction, rien à voir avec une quelconque pulsion sexuelle qui deviendrait soudainement irrépressible en raison
de stimuli visuels trop forts. Ce ne sont que de mauvaises excuses - une manière pour les agresseurs de se défausser de leur responsabilité sur leur victime, une manière pour la société de tolérer ces agressions (elles sont liées à la situation, à l'habillement de la victime, à son comportement, et non à des structures sociales sous- jacentes, hop, pas de remise en question ...) et, pour les jeunes filles qui n'ont pas été victimes, une manière de se rassurer (c'est normal que ça lui soit arrivé, c'était une pute, je ne suis pas une pute, ça ne m'arrivera pas).
Et ça, c'est l'autre raison pour laquelle il est capital de ne pas véhiculer ce message, parce qu'il donne aux filles un faux sentiment de sécurité. Je ne porte pas de minijupe/je n'ai pas de décolleté,
donc je suis en sécurité. Or un faux sentiment de sécurité, c'est dangereux, parce que du coup, on ne fait plus attention aux indices dans une situation qui devraient nous mettre en alerte. Je sais que je
suis un peu monomaniaque sur le sujet, mais il ne faut jamais perdre de vue que la plupart des agressions sont le fait de personnes de l'entourage de la victime, dans des situations a priori banales (donc plus souvent lors d'une sortie en bande, lors d'un après-midi chez un copain ou chez la victime elle-même que dans une rue sombre ou un parking).
Aucune burqa, aucun pull ample, aucun jean, ne mettra une fille à l'abri d'une agression. Les agressions ne naissent pas de l'attirance des hommes pour les femmes, mais du mépris de l'agresseur pour sa victime, et de la lâcheté de l'agresseur qui va chercher à s'en prendre à une proie facile pour se sentir mieux (suite à un conflit avec un patron, par exemple, ou en raison d'une mauvaise image de lui). Comme le dit justement Catherine, c'est une question d'attitude
- mais pas d'attitude provocante ou non, évidemment, d'attitude de victime ou non. Ca ne revient pas à dire que les filles qui se sont fait attaquer sont responsables parce qu'elles n'avaient pas la bonne
attitude, évidemment non. Trop souvent, elles ont fait confiance à l'autre - soit parce que c'est ce qu'on nous apprend à faire (à être à l'écoute, et empathique, et tourné vers l'autre), soit parce qu'elles
ont cru ce qu'il leur a dit (les agresseurs ayant la désagréable habitude, pas toujours mais bien souvent, d'avancer masqué et de chercher à brouiller les pistes autant que possible). Trop souvent,
également, elles n'ont pas fait confiance à leur instinct, d'autre part - ou plutôt, elles n'ont pas honoré leur instinct, parce qu'elles ont hélas désappris à le faire.
Pour se protéger a priori d'une agression, c'est-à-dire AVANT une attaque, il faut justement être convaincue d'avoir le droit de le faire - et là aussi, le message sur l'habillement brouille le
jugement, parce qu'il va se passer un monologue interne, face à une agression, du type "oui, mais en même temps, c'est vrai, je me suis habillée comme ça, il a forcément pensé que, c'est ma faute si,
j'aurais pas dû, etc.", qui a toutes les chances de couper la victime de sa détermination à se défendre (et dont l'agresseur risque de se servir pour masquer ses réelles intentions, d'ailleurs)
Ce qui protège des agressions, j'en suis convaincue, c'est un sentiment de sécurité - mais pas un sentiment de sécurité de verrouillage (je vais m'habiller comme une petite souris comme ça
personne ne m'embêtera), un vrai sentiment interne de légitimité et de sécurité. Ainsi que la capacité à entendre, à voir, à percevoir les indices que "quelque chose cloche" - et là, rien n'est plus utile que
de déconstruire les idées reçues qu'on a autour de l'agression. Et, enfin, la détermination à se sortir de là en cas de besoin. On a le droit de dire non, de partir, de se protéger, de hurler - bref, de
faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la situation change en notre faveur (on a aussi le droit de frapper, évidemment, mais pour ça, il faut être sûre de neutraliser son attaquant et de ne pas juste
le mettre en rogne ...)
C'était ma minute autodéfense :