J'ai eu mes passages "on peut rire de tout", et depuis que je fais de l'écoute émotionnelle, je ne ris plus de rien, j'ai ouvert les yeux sur les horribles blagues que l'on peut raconter à
tort et à travers. J'en ai parlé à mes enfants, étant donné que ma prise de conscience date d'il y a dix ans, ce n'est pas trop difficile. Les blagues sur les blondes font de la résistance chez nous, elles doivent s'en raconter de temps à autre quand je ne suis pas là. Sinon, j'interviens immédiatement. La première blague que j'ai entendu de la bouche d'une de mes filles, j'ai été gâtée, c'était une blague raciste qu'elle m'avait ramené de l'école toute
contente de raconter un truc qui faisait mourir de rire tout le monde, elle ne l'avait pas très bien comprise d'ailleurs !
Elle a vu que je ne riais pas, on en a parlé... Chez nous on ne lésine ni sur le sexisme ni sur le racisme. C'est blessant tout ça, on se demande toujours quand on est la cible s'il y a un fond de vérité, on fait bonne figure on en rit, mais je ne crois pas qu'il faille être dupe. C'est très pernicieux.
tort et à travers. J'en ai parlé à mes enfants, étant donné que ma prise de conscience date d'il y a dix ans, ce n'est pas trop difficile. Les blagues sur les blondes font de la résistance chez nous, elles doivent s'en raconter de temps à autre quand je ne suis pas là. Sinon, j'interviens immédiatement. La première blague que j'ai entendu de la bouche d'une de mes filles, j'ai été gâtée, c'était une blague raciste qu'elle m'avait ramené de l'école toute
contente de raconter un truc qui faisait mourir de rire tout le monde, elle ne l'avait pas très bien comprise d'ailleurs !
Elle a vu que je ne riais pas, on en a parlé... Chez nous on ne lésine ni sur le sexisme ni sur le racisme. C'est blessant tout ça, on se demande toujours quand on est la cible s'il y a un fond de vérité, on fait bonne figure on en rit, mais je ne crois pas qu'il faille être dupe. C'est très pernicieux.
Les clichés véhiculés par certaines blagues sont tout simplement odieux.
Je trouve qu'aujourd'hui particulièrement on rit beaucoup des autres, des émissions de télé et de radio entières sont bâties sur le principe de la dérision et de la moquerie, comme on a à peu près tous subi ça quelque part dans nos vies, on se replonge dedans avec une facilité déconcertante. Ca oblige celui qui est victime à se construire une cuirasse énorme pour ne plus rien sentir.
On ne sait plus rire d'autre chose, c'est si bon de rire ensemble pourtant mais doit-on pour autant avoir une cible ?
Enfant j'ai un souvenir très confus des blagues pornographiques racontées par les autres enfants, d'abord je ne les comprenais pas, je faisais semblant de comprendre, les mots utilisés étaient hors de ma portée, je faisais semblant de rire... Un jour, j'en ramène une chez moi, en me disant que mes parents comprendront eux, et je la raconte avec un air entendu. Ma mère m'a expliqué de quoi il s'agissait. ( je devais avoir six ans, et mon argot n'était pas très élaboré. J'étais un peu honteuse d'avoir raconté un truc pareil sans le savoir.)
Je détestais les repas de fêtes où les adultes à moitié ivres commençaient à raconter des blagues où le sexe n'était vraiment pas à l'honneur. Pourtant j'ai ri moi aussi à ce style de blagues qui avilissent la cible mais également celui qui les raconte.
Il y a quelques années, je me suis livrée à une expérience intéressante, je suis à table avec mes parents et mon frère, mes enfants jouent dans une autre pièce. Mon frère raconte une blague raciste, je ne ris pas, il me demande pourquoi... Tout à coup me reviennent deux histoires sexistes à l'égard des hommes... Je les raconte... L'ambiance s'est tendue, il n'y a que ma mère qui rit de bon coeur, mais mon père et mon frère font la tête. Ils ne feront bien sûr aucun rapprochement avec leur délire précédent : Chez nous on est de gauche et
pas raciste, on n'a rien à se reprocher, mais on continue à véhiculer un racisme
monstrueux en racontant des histoires dites drôles, en se donnant comme alibi, il faut rire de tout, celui qui ne rit pas de tout est un triste sire, un rabat joie !
Je trouve qu'aujourd'hui particulièrement on rit beaucoup des autres, des émissions de télé et de radio entières sont bâties sur le principe de la dérision et de la moquerie, comme on a à peu près tous subi ça quelque part dans nos vies, on se replonge dedans avec une facilité déconcertante. Ca oblige celui qui est victime à se construire une cuirasse énorme pour ne plus rien sentir.
On ne sait plus rire d'autre chose, c'est si bon de rire ensemble pourtant mais doit-on pour autant avoir une cible ?
Enfant j'ai un souvenir très confus des blagues pornographiques racontées par les autres enfants, d'abord je ne les comprenais pas, je faisais semblant de comprendre, les mots utilisés étaient hors de ma portée, je faisais semblant de rire... Un jour, j'en ramène une chez moi, en me disant que mes parents comprendront eux, et je la raconte avec un air entendu. Ma mère m'a expliqué de quoi il s'agissait. ( je devais avoir six ans, et mon argot n'était pas très élaboré. J'étais un peu honteuse d'avoir raconté un truc pareil sans le savoir.)
Je détestais les repas de fêtes où les adultes à moitié ivres commençaient à raconter des blagues où le sexe n'était vraiment pas à l'honneur. Pourtant j'ai ri moi aussi à ce style de blagues qui avilissent la cible mais également celui qui les raconte.
Il y a quelques années, je me suis livrée à une expérience intéressante, je suis à table avec mes parents et mon frère, mes enfants jouent dans une autre pièce. Mon frère raconte une blague raciste, je ne ris pas, il me demande pourquoi... Tout à coup me reviennent deux histoires sexistes à l'égard des hommes... Je les raconte... L'ambiance s'est tendue, il n'y a que ma mère qui rit de bon coeur, mais mon père et mon frère font la tête. Ils ne feront bien sûr aucun rapprochement avec leur délire précédent : Chez nous on est de gauche et
pas raciste, on n'a rien à se reprocher, mais on continue à véhiculer un racisme
monstrueux en racontant des histoires dites drôles, en se donnant comme alibi, il faut rire de tout, celui qui ne rit pas de tout est un triste sire, un rabat joie !
Sur france inter j'ai entendu un chanteur (ne me demandez pas son nom) juif, dire que les histoires sur les juifs lui annoncent seulement des bonnes nouvelles : les Juifs ont tout l'argent, toutes les femmes, les meilleurs boulots, etc... Après ce trait d'humour défensif, il a expliqué à quel point ces histoires sont blessantes pour la communauté juive.
Ne me dites pas que les juifs ont un humour cinglant, que les arabes rient d'eux mêmes, etc... Une des copines de ma fille aînée, blonde, porte un Tshirt où est inscrite la mention suivante :" Parlez lentement, je suis blonde." C'est ce que j'appelle de l'humour défensif.
Tout ça pour dire que le rire existe en dehors de la dérision, c'est un rire chaleureux réconfortant, qui rapproche, pour mes enfants, je ne peux pas les empêcher de faire des expériences avec les blagues de tout type, je n'en raconte pas, et en plus je ne fréquente personne qui en raconte... Je viens de le réaliser en l'écrivant.
Ne me dites pas que les juifs ont un humour cinglant, que les arabes rient d'eux mêmes, etc... Une des copines de ma fille aînée, blonde, porte un Tshirt où est inscrite la mention suivante :" Parlez lentement, je suis blonde." C'est ce que j'appelle de l'humour défensif.
Tout ça pour dire que le rire existe en dehors de la dérision, c'est un rire chaleureux réconfortant, qui rapproche, pour mes enfants, je ne peux pas les empêcher de faire des expériences avec les blagues de tout type, je n'en raconte pas, et en plus je ne fréquente personne qui en raconte... Je viens de le réaliser en l'écrivant.