Soyez ravis par vos enfants!

Répondre à un comportement difficile, et si nous essayions la proximité physique ?


Pourquoi il tape ??? Il fait ce qu’il peut…

Il me semble à présent que tous ces débordements agressifs des
enfants et notre façon de les aborder est l'histoire d'un éternel
malentendu.
A mon sens, le langage des enfants EST celui des émotions, et tant
que nous prenons pas en compte cela et y répondons, nous coupons le
contact et tout ce qui va suivre va ressembler à "je lui ai dit et
redit, il ne comprend pas, il sait parler mais il tape, mord toujours
etc..."
Il ne s'agit pas seulement de l'écoute des crises de rage ou de
colère. Il s’agit également de nourrir la vie émotionnelle d'un enfant
(probablement l'essentiel de sa vie) par le contact physique.

Je reste proche de lui si je peux.

J'ai observé que pour un bambin « je suis près de ton corps » = « tu es près de mon cœur ».J'ai observé tellement de bambins avoir tous ces gestes
malencontreux et rarement le réflexe de s'éloigner, au contraire ils
s'approchent tant qu'on n'en a pas peur, peuvent continuer de taper
même. Je n'appelle pas du tout ça "tester", c'est la recherche d'une
réponse malgré toute la confusion.
Répondre à quelqu'un pour moi c’est d'abord lui parler dans sa langue.
Tout en limitant les dégâts, il me paraît primordial de rester proche physiquement.Je ne connais pas d'autre façon de dire "je vois que tu es stressé, que tu te SENS mal" ! Les tentatives d'éloignement disent "tu ES dangereux, tu ES mauvais".
Qui a vu un bambin rééllement mettre en péril la vie d'une
personne??
L'isolation comme réponse à un bambin en proie à des
émotions difficile est quelque chose dont bien peu d'adultes
percoivent le côté rejetant de la personne. Cela ressemble pour moi au
système carcéral, de même pour toutes les punitions.


Je ré-évalue ma grille d’interprétation

Nous sommes coincés dans notre langue à nous qui voudrait que les
actes traduisent les sentiments.
Ainsi les gens sympas devraient être souriants et doux, et les "méchants" agressifs. Nous sommes coincés aussi dans l'angélisation des bébés ou des bambins qui ne devraient être que douceur et crédulité.
Quand nous sortons de ces schémas binaires, nous faisons de grandes avancées relationnelles avec les tout-petits. Et surtout nous n’entretenons pas le monstre de la société hypocrite.

Dans ce groupe, je ne connais que des parents sympas qui ont des sentiments difficiles parfois. Nous savons tous à quel point c'est violent de voir son ressenti minimisé voire ignoré.
Moraliser un petit en difficulté c'est exactement cela.
Limiter les gestes agressifs c'est très différent.
Personnellement, cela ne me choque pas qu'un bambin frappe ou morde, même régulièrement.Je n'y vois pas directement quelque chose de l'ordre de la maltraitance physique (l'extrême docilité oui!)




Donner du contact physique, répondre aux demandes de proximité

Le contact physique, la proximité, cela me semble être la
base de la paix à la maison. Plus j’en donne à mon petit, plus la vie chez nous est paisible.
Nous pouvons faire tellement de choses ensemble: jouer (les jeux des bambins sont si souvent spontanément tactiles), se baigner, dormir.
Le portage aussi est un excellent moyen de se donner du contact !
Je suggère, que même si lorsqu’on ne souhaite pas partager pas ses nuits avec les enfants, de partager des siestes:dormir et se réveiller ensemble.
Le sommeil partagé est si nourrissant! Je sais c'est tentant d'en profiter pour faire autre chose. Toutefois, observez le résultat sur la détente, c'est assez extraordinaire!
Un truc qui ne trompe pas, plus nous donnons du contact physique,souvent plus l'enfant en redemande....ça me paraît être un besoin fondamental!!
Ne laissons pas cette carence s'installer !
Je trouve que nous ne sommes jamais trop proches de nos enfants!!!
J'observe un stress latent lié à ce manque de contact (et/ou à une blessure d'abandon), et je ne vois pas d'autre solution que de répondre au maximum à ce besoin de contact.

Contrairement à Solter, qu'un bambin réclame plus souvent le sein et
qu'on le lui donne ne me semble pas de la répression émotionnelle.
Il est en recherche, si on le veut/peut, on lui donne ce sein désiré.
Si cela n'est pas satisfaisant, il va naturellement chercher autre chose,
jusqu'à trouver!!
Je suis toujours épatée de voir à quel point les bambins sont *solution makers*...et nous nous évertuons à leur apprendre...ou espérer qu'ils grandissent!!!
Que de malentendus et de gâchis souvent (nos difficultés à faire face à
nos propres émotions une fois adulte)!

Je ne crois pas que l’on peut espérer apporter une solution efficace à la violence éducative ordinaire sans parler le langage des émotions.
Et en un sens pour moi tout est lié, si on dit non à la fessée, c'est aussi non aux punitions, aux coins et oui à toutes les formes de reconnaissance et d'acceptation des sentiments et de la vie émotionnelle des enfants.
Oui au parentage de proximité ensuite les choix de vie vont
s'imbriquer naturellement (mode de garde, instruction, etc…)

Pour conclure, je dirais qu’un comportement « difficile » est une opportunité à saisir :
- Pour ré-évaluer notre propre comportement : Derrière toutes les sanctions se cachent les attentes implicites et irrealistes même pour les adultes que nous sommes de « comportement parfait » !Elles peuvent être très oppressives, soyons vigilants !

- Pour ré-évaluer notre propre perception des besoins de notre enfant et si possible y répondre: chaque parent expérimente quotidiennement à quel point il/elle a sous-estimé les besoins de son enfant. A leur façon très personnelle, nos enfants vont les exprimer, il y a un langage à découvrir, et sans doute des solutions à trouver ensemble.

Bon courage…


Rédigé par jeanine le Vendredi 28 Janvier 2005 à 00:00 | Lu 8753 fois