Contexte historique
Le 5 avril 1966, le président du Conseil des ministres de l'URSS, Alekseï Kossyguine, affirma la nécessité d'une nouvelle usine d'auto-mobiles en Union soviétique. Après la signature d'un accord de coopération avec l'Italien Fiat, des milliers d'ouvriers furent engagés à l'édification de VAZ, la Voljskiy Avtomobilny Zavod ou « usine automobile de la Volga ». Pour des raisons évidentes de prononciation, la toute première voiture soviétique, la Jigouli, fut diffusée à l'Ouest sous l'enseigne Lada – mot désignant une petite embarcation typique de la Volga, d'où le navire sur le logo de la marque.
Devenue AvtoVAZ en 1993, avto signifiant auto, ce constructeur s'est longtemps partagé le marché soviétique avec GAZ, « l'usine automobile de Gorki » (une ville rebaptisée depuis Nijni Novgorod) et UAZ « l'usine automobile d'Ulianovsk ». GAZ, dont les modèles, comme la Volga, étaient plus cossus que les AvtoVAZ, était considéré comme le « Mercedes de l'Est » par la nomenklatura communiste. Depuis, les vraies Mercedes ont envahi les parkings du Kremlin et GAZ s'est spécialisé dans les véhicules utilitaires. Quant à UAZ, fondé à des fins militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, il se consacre désormais à la fabrication de tout-terrains, de SUV et de camionnettes taillées pour les routes de Sibérie.
L’Occident à l'affût
Ceux que l'on surnomme les Russian Big Three, les « trois grands Russes » par analogie aux American Big Three, restent méconnus en Occident. La marque Lada est la seule à tirer son épingle du jeu en France, où son 4x4 Niva connaît un certain succès depuis ses début en 1976. Les constructeurs russes intéressent pourtant nos grands groupes européens. Après avoir été privatisé, puis renationalisé par Vladimir Poutine, AvtoVAZ ouvre à nouveau son capital à l'étranger. Renault, qui a pris 25 % de participation dans l'entreprise, va contribuer à la modernisation de la gamme Lada en se basant sur les véhicules de sa filiale roumaine Dacia.
De ce rapprochement naîtra bientôt une berline ultra low cost nommée Granta. Attendu pour 2011 sur les marchés émergents, ce modèle tricorps, très proche de la Dacia Logan, coûtera 5 600 € et devrait s'exporter vers l'Ouest sous l'impulsion de Renault. Le Losange a aussi joué un rôle dans le destin de GAZ puisque certains de ses camions roulent avec des moteurs Renault Trucks. Aujourd'hui dans la tourmente, le constructeur de Nijni Novgorod envisage un partenariat avec Volkswagen pour relancer sa berline Volga. Le groupe allemand en profiterait ainsi pour combler sur ce marché son retard sur Renault. La campagne de Russie ne fait que commencer...
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