Les troubles de l’écriture du XXI siècle, comment y remédier

Les jeunes sont les premiers adeptes des nouvelles technologies qui envahissent le marché. Posséder un téléphone portable et envoyer des SMS régulièrement est leur mode d’intégration sociale. Deux jeunes sur trois en possèdent un, soit 73% dont 66% utilisent couramment le langage SMS.

L’émergence de l’utilisation des SMS chez les jeunes n’est pas un mode d’expression mais celui de la communication la plus simple, se résumant dans la construction la plus élémentaire d’un mot. Cette croissance alerte les parents et les enseignants sur l’impact de leurs compétences linguistiques, orales et rédactionnelles : orthographe laminée, syntaxe déplorable, grammaire bafouée. Mais les avis sont très controversés sur le sujet. Selon une sérieuse enquête réalisée en Angleterre, l’orthographe n’est nullement remise en cause dans le cadre scolaire. Les tests de langage soumis aux élèves qui pratiquent régulièrement le SMS se révèlent être les meilleurs.

L’utilisation d’Internet chez les enfants dés 10-12 ans est en augmentation constante au même titre que le téléphone portable. Surfer sur le Web et communiquer avec des amis prend de plus en plus d’importance dans la vie quotidienne des adolescents. Les sites comme Facebook, You Tube et MSN permettent qu’ils se reconnaissent « être comme les autres ».

Neuf lycéens sur dix ont un compte Facebook. Le type d’échange se conjugue dans le mode de l’expression le plus court. Les dialogues s’écrivent phonétiquement. Le plaisir d’écrire est restreint par ce phénomène de société. Mais que devient le mode d'écriture ? Les stylos restent bien sagement dans les tiroirs jusqu’à se dessécher. Il est fréquent de rencontrer des adultes et des enfants qui ne savent plus écrire.

L'utilisation du clavier sanctionne l'écriture manuscrite et créer des troubles de l'écriture. Enseignés à l’école dés le plus jeune âge, la lecture et l’écriture sont des éléments indispensables pour trouver sa place au sein de notre société. Savoir écrire, c’est aussi savoir lire. L’écriture est le langage écrit, elle permet de s’exprimer dans le mot dont en découle la formation des idées. Son apprentissage est très important malgré sa complexité. La stabilisation de la phase calligraphique se situe vers 9-10 ans. Pour suivre l’évolution, une bonne acquisition se fait jusqu’à l’âge adulte.

Malheureusement, de nos jours, l’enseignement scolaire a changé, il est différent, moins rigoureux. Un certain nombre d’enfants n’arrivent plus à stabiliser leur gestuel. Le modèle de la calligraphie reste acquis mais il se modifie. L’usage régulier du clavier contribue à désapproprier l’écriture. Les signes de l’affaissement graphique se repèrent facilement. L’absence de vitesse, le manque de souplesse et d’aisance, les télescopages, les saccades, des maladresses dans la forme et la continuité, la mise en page déficiente, trop classique ou pas assez… La tenue du stylo est mal perçue, ce qui peut amener la crampe de l’écrivain. Des signes similaires à la dysgraphie qui est une altération de l’acquisition et de l’exécution de l’écriture (lisibilité, rapidité et aisance qui sont les outils nécessaires pour être efficace).

Des constatations effrayantes pour l’avenir de la calligraphie. L’écriture affectée dans son tracé est pénalisante pour mener à bien sa scolarité ou son travail au sein de l’entreprise. Démarcher pour un emploi demande la présentation d’un CV et d’une lettre de motivation. La lettre manuscrite sera analysée pour déterminer le niveau général.

Certains graphologues constatent un manque d’habilité, d’aisance sur le cheminement cursif du scripteur. « Quand on n'écrit pas beaucoup à la main, on devient rouillé...». Des signes révélateurs de l’impact de l’usage du clavier. L’influence des technologies modernes ne peut en aucun cas remédier à ce problème. Le décryptage d’un manuscrit tracé manuellement à tendance à se perdre. L’utilisation des lettres cursives sur clavier modifie sa compréhension dans la lecture. La frappe n’aide pas dans la pensée de l’individu.

Il est donc important d’observer et de remédier aux dérapages calligraphiques, qui une fois corrigés, permettront d’évoluer avec aisance dans l’art de l’écriture. Si l’écriture n’est pas trop altérée, il suffit décrire quotidiennement quelques lignes pour retrouver la souplesse et la dextérité du gestuel. Si la lisibilité, l’aisance et la rapidité sont profondément atteinte, il sera nécessaire d’avoir recours à quelques séances de graphothérapie (la rééducation fonctionnelle de l’écriture).

En conclusion, bien que les téléphones portables et internet puissent être des outils indispensables à notre progression sociale, il n’en demeure pas moins que l’utilisation exclusive du clavier risque d’avoir un effet négatif sur l’écriture cursive à plus ou moins longue échéance. Les enjeux de l’apprentissage deviendront l’aristocratie de l’écriture. A retenir la citation de Nicolas Boileau « ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent très bien, écrivent mal ».