Biographie de Calderón de la Barca
Pedro Calderón est né le 17 janvier 1600 à Madrid dans une famille noble. Il s’est formé chez les jésuites au collège impérial de Madrid où on lui a enseigné les textes classiques et le latin. Puis il a étudié le droit à l’université de Salamanque mais n’a pas terminé ses études juridiques.
En 1621, il est impliqué avec ses frères dans un homicide et les frères sont contraints de vendre la charge de leur père pour indemniser la famille de la victime. En 1623, Calderón écrit un drame : Amour, honneur et pouvoir qui est représenté au Palais Royal. Entre 1630 et 1640, il rédige ses plus grandes œuvres et il devient le dramaturge favori de la Cour surtout après la mort du grand Lope de Vega.
En 1636, il entre dans l'ordre de Saint Jacques en récompense de ses mérites et il a l'appui du roi. Entre 1640 et 1642, il participe comme soldat à la campagne militaire contre la Catalogne qui est soutenue par les troupes françaises de Richelieu. Il est blessé et abandonne l'armée pour raisons de santé. Il s'installe alors à Tolède où il est au service du duc d'Alba.
En 1651, il abandonne le théâtre et s’ordonne prêtre, puis devient chapelain. En tout, il restera de Calderón plus de 120 comédies, 80 autos sacramentaux, et une vingtaine d'œuvres mineures. Son chef d’œuvre est La vie est un songe que nous commentons.
La prédestination et la liberté
Des astrologues ont prédit au roi Basile que son fils Sigismond, s’il arrivait au pouvoir, serait un tyran. Confiant dans les astres comme on pouvait l’être en ce siècle, il enferma son fils dans une tour où il vécut comme un animal, revêtu de peaux de bêtes. Calderón s’est certainement inspiré du mythe de la caverne de Platon dans La République : dans la caverne, on ne voit que des ombres de la réalité, à la lumière, on découvre le vrai, le bien.
En fait, celui qui en est réduit à l’état de bête est destiné à être roi. Son père, Basile, veut le mettre à l’épreuve pour voir s'il est en mesure de lui succéder sans devenir un tyran. Pour cela, il décide de faire entrer au palais son fils pour une journée, et s'il se conduit mal, il sera enfermé de nouveau dans la tour en croyant avoir rêvé car c'est ce qu'on lui fera croire. D'où la vie est un songe : La vida es sueño en espagnol, le mot sueño signifie également rêve et sommeil et pas seulement songe.
On trouve donc également la problématique du rêve et de la réalité : la vie n’est-elle qu’un songe ? Quelles sont les différences entre le rêve et la réalité ? Peut-on être leurré comme le voulait Basile pour son fils pour confondre rêve et réalité. Y a-t-il prédestination ou liberté des hommes ? Les principales questions philosophiques étant posées, intéressons-nous à présent aux autres intrigues de la pièce.
La structure de la pièce et les intrigues secondaires
La pièce est divisée en trois journées : la première journée ou la présentation, la seconde journée constitue le nœud des intrigues et la troisième journée, le dénouement. La première journée apparaît Rosaure, déguisée en homme et qui tombe de cheval. Elle porte en elle le déshonneur car elle devait épouser Astolphe, désormais le prétendant au trône de Pologne et d’Étoile.
Une belle œuvre à lire dès notre jeunesse pour découvrir une belle pièce et réfléchir sur le sens de notre vie et sur notre liberté.
Découverte de lignée noble à la fin de la pièce, Rosaure recouvre l’honneur en épousant Astolphe : elle est la fille du précepteur de Sigismond : Clotalde. Comme l’avait prédit les astres, Sigismond se conduit très mal quand il apprend qui il est à la Cour durant la seconde journée et son père décide de l’enfermer définitivement dans la tour.
Mais, à la troisième journée, le peuple, apprenant que le roi a un héritier se soulève en faveur de Sigismond qui se révèle un roi plus humain. En conclusion de La vie est un songe : doit-on croire au libre arbitre c’est-à-dire à l'homme capable de maîtriser son destin ou à la prédestination ? Vivons-nous ce que nous rêvons ou rêvons-nous ce que nous voulons vivre ?
Une belle œuvre à lire dès notre jeunesse pour découvrir une belle pièce et réfléchir sur le sens de notre vie et sur notre liberté.
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