Libye, l’opposition tente de s’organiser

Benghazi craint d’être reprise par les partisans du Président Kadhafi. Au palais de justice de la ville s’est réuni un nouveau conseil municipal. C’est un mini-gouvernement constitué par 15 membres. Ce sont des médecins, des universitaires, des avocats et des juges ainsi que quelques jeunes qui ont été le moteur de la révolution. Chaque ville libyenne libérée se voit dirigée par un comité public mais pour le moment il n'y a pas encore de coordination entre les villes libérées. Le Président du Conseil Municipal a expliqué que sous le Président Kadhafi, il n'y avait pas d'organisations subordonnées et seulement sa personne ce qui explique le manque d'organisation de l'opposition. Le Conseil Municipal doit s’occuper de tout : de l'approvisionnement, de la sécurité, des hôpitaux...Un comité militaire d’une dizaine de personnes tente également de se mettre en place afin de protéger la ville. Ce comité a bien des armes mais pas de munitions, que des armes légères : les régiments sous le colonel Kadhafi n’avaient pas de munitions : les dépôts de munitions proches de Benghazi ont explosé sous le coup des bombardements aériens. Cette mesure de sécurité avait été prise par le Président qui craignait les coups d’état. Face à ces révoltes sanglantes en Libye, quelle est la position des États-Unis ?

Mouammar Kadhafi devra répondre de crimes contre l’humanité pour les tueries provoquées sur son peuple. Hier, le 25 février 2011, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni et a décidé d’adopter des sanctions contre le régime du Président Kadhafi tandis que les États-Unis ont gelé ses avoirs ainsi que ceux de ses quatre fils. Les autres pays arabes ne soutiennent pas le dictateur libyen et les démissions des ambassadeurs sont nombreuses. Barack Obama a également bloqué les propriétés du dictateur et de ses enfants aux États-Unis. Dans un communiqué, le Président américain a affirmé : " Le régime de Mouammar Kadhafi a bafoué les normes internationales et la morale élémentaire. Il doit être tenu responsable ". Il va de soi qu’à la fin du conflit, si l’actuel Président libyen tombe et s'il survit, il sera certainement jugé devant un tribunal international. Washington ferme son ambassade à Tripoli sous prétexte de manque de sécurité de ses ressortissants. Le Président Kadhafi n’a pas encore perdu car son opposition manque de munitions et n’est pas suffisamment structurée. Lui, il a des armes et des partisans qui peuvent renverser les insurgés car ils ont davantage de moyens militaires. La situation est grave car des milliers de libyens peuvent être tués. Malgré les sanctions internationales, M. Mouammar Kadhafi ne plie pas. Quelles sont les décisions de l'Union Européenne ?

L’OTAN et l’Union Européenne se sont concertées le 24 février en Hongrie. Ils sont en accord concernant un embargo sur les ventes d’armes et de matériel de répression de même que pour geler les avoirs de la famille Kadhafi et d’interdire leurs visas. Les Européens travaillent sur des plans d’urgence pour empêcher le survol de la Libye par les militaires fidèles à M. Mouammar Kadhafi comme le souhaite l'opposition qui craint d'être bombardée. Les Européens, pour contrôler l’espace aérien de la Libye ont préalablement besoin d’une résolution du Conseil de sécurité qui les y autorisera. D’autre part, Saïf al Islam, le fils du Président Kadhafi espère une négociation et un cessez-le-feu et a déclaré que ses forces n'attaqueraient pas dans l'ouest de la Libye dans le but d’une négociation qui s’entamerait aujourd’hui. Une position plus modérée que son père qui veut se battre jusqu’au bout. Le fils et le père se concertent-ils ? Il est évident que tout le monde souhaite une pacification car il y a beaucoup trop de morts en Libye en très peu de temps. M. Mouammar Kadhafi dirige le pays d’une main de fer comparé aux anciens Présidents de l’Égypte et de la Tunisie qui ont été renversés et où il y a eu moins de sang versé…