la monnaie et son histoire

Difficile de remonter à la création de la monnaie. On peut néanmoins supposer que c’est pendant la préhistoire que les premières transactions ont eu lieu et que la monnaie a été créée. Déjà les hommes comptaient leurs biens et notaient leurs échanges. Des valeurs types ont été créées. Coquillages, minéraux, petits objets… étaient donnés en échange d’une quantité de céréales, d’or ou d’argent. Pendant l’antiquité, les légionnaires romains étaient rémunérés en quantité de sel, l’origine du mot « salaire ». Chaque société avait son système d'échanges. Chez les aztèques par exemple, un esclave valait 100 fèves de cacao. De même, les coquilles kauris ont débuté leurs parcours de Chine en 1100 avant J-C, pour aller en Inde, traverser le pacifique et voyager en Afrique où la monnaie coquillage a perduré pendant de nombreux siècles. Alors que les gouvernements des colonies tentaient de supprimer la monnaie kauris, les habitants trop habitués à leur coquillage, ont continué à s’échanger ses coquilles jusqu’en 1955.

Alors que le troc était encore monnaie courante, les premières pièces métalliques étaient frappées autour de la mer Egée vers 650. Les pièces commencèrent à se répandre bientôt dans les économies les plus développées du monde. Les pièces de bronze ou de cuivre furent la première monnaie fiduciaire, car elles ne valaient pas forcément ce qu'elles symbolisaient. En effet, le terme fiduciaire signifie confiance en latin. C'est la croyance qu'un billet ou une pièce vaux bien sa valeur. Déjà les pièces d'or ou d'argent parcouraient le monde grâce au commerce ; on retrouva par exemple le peso d'argent espagnol en Chine dès le XVIe siècle. Rois et empereurs se mirent à frapper des monnaies à leur effigie, preuve de leur succès et manière pour se faire connaitre et se faire respecter. C’est à Rome, au IIIe siècle, que fut créé le premier système monétaire, qui comprenait 3 échelles de valeur : l’aureus, le denier et le sesterce. Pendant le moyen-âge, les bases du système monétaire, qui a persisté en France jusqu’à la révolution, sont posées, notamment par Charlemagne. 1 livre équivalait à 20 sous, et 1 sou à 12 deniers.

Une fois répandues, les pièces devinrent un système monétaire dont les caractéristiques sont restées essentiellement les mêmes pendant des millénaires. La monnaie de papier fut créée en Chine vers le IXe siècle. Les banques privées émettaient des bons de rachat pour le gouvernement de la dynastie Tang. Malgré les changements de dynastie, le papier-monnaie traversa l'histoire et conserva la même valeur dans tout l'Empire. Le papier-monnaie est apparu en Occident au 16e siècle grâce aux lettres de change inventées par les marchands italiens. Les lettres de change étaient émises par les banques contre la somme déposée et gardée en banque et permettaient déjà aux marchands de faire des crédits. Au Canada, les autorités coloniales françaises inventèrent dès 1685 des cartes à jouer comme promesse de paiement pour compenser la lenteur des navires qui convoyaient la monnaie de France.

À partir du XVIIIe siècle, on utilisa de plus en plus le papier-monnaie, qui devint un moyen de crédit. Pendant le 19e siècle, les Etats créèrent l'étalon de change-or, un système mixte utilisant l'or et le billet. Mais ce système connu de nombreuses crises notamment lors des guerres. Seul les États-Unis gardèrent l'or comme valeur fixe pour le dollar. En 1973 est créé le régime des changes flottants. Les monnaies varient entre elles utilisant le système d’offre et de demande. Comme les pièces, les billets ont une valeur identitaire pour les pays. Exit le profil du roi, aujourd'hui les nations impriment des billets à l'effigie d'écrivains, d'inventeurs ou de lieux célèbres qui font leur renommée.

Depuis maintenant 20 ans, la monnaie n’est plus garantie par l’or. On appelle cela la dématérialisation. La monnaie est créée « ex nihilo », à partir de rien, comme la monnaie scripturale. Cette monnaie se trouve sur les comptes courants déposés en banque. Elle circule dans notre société par l’intermédiaire de cartes bancaires, de chèques ou encore de virements. La monnaie scripturale peut être à tout moment changée en billets ou en pièces et même être chargée sur un porte-monnaie électronique. On peut considérer la carte bancaire comme une véritable révolution dans le monde de la monnaie et des transactions. Le salaire est directement basculé sur un compte bancaire. La monnaie ne se matérialise réellement que lorsque l’on retire de l’argent à un distributeur ou une banque.

Plus besoin de compte bancaire, le porte-monnaie électronique se charge de stocker la monnaie grâce à un compte en ligne. Il a plusieurs avantages non négligeables. Les banques peuvent diminuer leur apport de billets et de pièces de monnaie. Les commerçants baissent leurs stocks de monnaie diminuant les risques de vol. Et enfin, les usagers peuvent faire des transactions sur internet de manière très simples. Le seul dispositif de monnaie électronique en France est Monéo. De faibles montants sont stockables. Il est désormais courant d’offrir de la monnaie électronique notamment par l’intermédiaire de cartes cadeaux ou de cartes prépayées par exemple. Mais si les monnaies scripturales et électroniques se développent de plus en plus, la monnaie métallique est loin d'être finie. Elle reste un objet apprécié par les usagers pour sa valeur historique. La numismatique passionne et les pièces anciennes prennent de plus en plus de valeurs.