Le Panama et son histoire
Il est des injustices que l’Histoire met du temps à corriger. Comme si, dans un jeu à somme nulle stupide et truqué, le bonheur (relatif) de certains pays devait faire le malheur (absolu) des autres. Le Panamá n’échappe pas à cette règle sinistre.
Découverte dès 1501 par le grand rival de Christophe Colomb Rodrigo de Bastidas, cette terre méridionale de l’isthme centraméricain fut immédiatement rattachée à l’Espagne, qui fit de sa capitale, Panamá, le point de départ de la conquête du sous-continent. C’est par là que transitait la totalité de l’argent venu du Pérou, attirant tout ce que la future Amérique latine comprenait de corsaires, de pirates et de mercenaires. Les plus grands noms de la flibusterie finirent d’y bâtir leur légende, comme le sanguinaire sir Henry Morgan qui, en 1671, prit le contrôle de la cité, s’empara d’un prodigieux butin… tout en s’adonnant à un joyeux massacre.
Terre de toutes les convoitises, terre de pillages, de grandes espérances et de violences perpétuelles, le Panamá a payé un lourd tribut à sa position éminemment stratégique. Passant sans répits d’une domination à une autre (espagnole, bolivarienne, états-unienne), ce petit pays d’environ trois millions d’habitants aurait certainement échangé tous les grands canaux du monde contre un peu de quiétude. Lentement remis des affres des jeux d’influences extérieures (notamment celles du grand frère du Nord), de la corruption de ses élites (le procès français du narco-dictateur Noriega qui vient de débuter témoigne de la grande instabilité politique qui a plombé le pays pendant plus de cent ans) et de sa dépendance économique vis-à-vis du Canal, le Panama montre, depuis quelques années, son vrai visage, comme on dévoile un secret que l’on a gardé trop longtemps.
Découverte dès 1501 par le grand rival de Christophe Colomb Rodrigo de Bastidas, cette terre méridionale de l’isthme centraméricain fut immédiatement rattachée à l’Espagne, qui fit de sa capitale, Panamá, le point de départ de la conquête du sous-continent. C’est par là que transitait la totalité de l’argent venu du Pérou, attirant tout ce que la future Amérique latine comprenait de corsaires, de pirates et de mercenaires. Les plus grands noms de la flibusterie finirent d’y bâtir leur légende, comme le sanguinaire sir Henry Morgan qui, en 1671, prit le contrôle de la cité, s’empara d’un prodigieux butin… tout en s’adonnant à un joyeux massacre.
Terre de toutes les convoitises, terre de pillages, de grandes espérances et de violences perpétuelles, le Panamá a payé un lourd tribut à sa position éminemment stratégique. Passant sans répits d’une domination à une autre (espagnole, bolivarienne, états-unienne), ce petit pays d’environ trois millions d’habitants aurait certainement échangé tous les grands canaux du monde contre un peu de quiétude. Lentement remis des affres des jeux d’influences extérieures (notamment celles du grand frère du Nord), de la corruption de ses élites (le procès français du narco-dictateur Noriega qui vient de débuter témoigne de la grande instabilité politique qui a plombé le pays pendant plus de cent ans) et de sa dépendance économique vis-à-vis du Canal, le Panama montre, depuis quelques années, son vrai visage, comme on dévoile un secret que l’on a gardé trop longtemps.
Panama, Le trait d’union
Ce visage qui se laisse peu à peu découvrir n’a rien à envier à des destinations plus touristiques d’Amérique latine comme le Costa Rica, le Nicaragua ou même le Mexique. Ce qui frappe au premier abord, c’est l’extrême diversité des paysages qu’offre le Panamá. Le temps d’un voyage de quelques jours, on peut avoir gravi un volcan (le Barú, qui culmine à 3 475 mètres) après avoir goûté l’un des meilleurs café du monde dans la charmante petite cité de Boquete, avoir langoureusement laissé ses doigts de pied au quatre vents sur l’une des nombreuses îles paradisiaques qui forment l’archipel de San Blas, s’être émerveillé des espèces d’oiseaux rares et de tortues marines qui peuplent l’île de Taboga, ou être parti en randonnée sous-marine le long de la côte pacifique, une heure après s’être baigné dans l’océan Atlantique. Il faut dire qu’avec près d’un tiers de son territoire protégé par des parcs nationaux ou des réserves, le Panamá jouit d’un patrimoine naturel encore préservé du tourisme de masse.
Densité de son histoire oblige, le Panamá est également un trait d’union entre plusieurs cultures. Espagnole tout d’abord, avec ses vieilles cités coloniales, ses églises typiques de l’âge d’or ibérique et sa joie de vivre. Américaine ensuite, comme à Panamá City. La capitale économique est sans aucun doute la cité la plus cosmopolite d’Amérique latine. Européens, Nord-Américains, Asiatiques, Latins, Indiens, tous les horizons semblent s’y être donné rendez-vous. Porte d’entrée vers les richesses naturelles du pays, elle n’en demeure pas moins une destination palpitante à part entière. En témoignent le charme désuet de ses vieux quartiers (San Felipe, par exemple) qui rappellent l’ancienne Havane et ses grands immeubles tout droit sortis de Miami, que l’on se doit de visiter en attendant la nuit. Culture précolombienne enfin, avec ses multiples tribus indiennes plus accueillantes les unes que les autres, comme les Wounaans, originaires de la (dangereuse) province du Darién, ou les Kunas, qui peuplent les îles de l’archipel de Kuna Yala. Un monde entier, en somme, sur un isthme.
Densité de son histoire oblige, le Panamá est également un trait d’union entre plusieurs cultures. Espagnole tout d’abord, avec ses vieilles cités coloniales, ses églises typiques de l’âge d’or ibérique et sa joie de vivre. Américaine ensuite, comme à Panamá City. La capitale économique est sans aucun doute la cité la plus cosmopolite d’Amérique latine. Européens, Nord-Américains, Asiatiques, Latins, Indiens, tous les horizons semblent s’y être donné rendez-vous. Porte d’entrée vers les richesses naturelles du pays, elle n’en demeure pas moins une destination palpitante à part entière. En témoignent le charme désuet de ses vieux quartiers (San Felipe, par exemple) qui rappellent l’ancienne Havane et ses grands immeubles tout droit sortis de Miami, que l’on se doit de visiter en attendant la nuit. Culture précolombienne enfin, avec ses multiples tribus indiennes plus accueillantes les unes que les autres, comme les Wounaans, originaires de la (dangereuse) province du Darién, ou les Kunas, qui peuplent les îles de l’archipel de Kuna Yala. Un monde entier, en somme, sur un isthme.
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