L'effet papillon vous connaissez ? L'histoire du battement d'aile de papillon à Paris qui peut provoquer quelques semaines plus tard une tempête sur New-York. Cette image décrit l'effet papillon tel qu'il a été mis en évidence par le météorologue Edward Lorenz. Il a découvert que dans les systèmes météorologiques, une infime variation d'un élément peut s'amplifier progressivement, jusqu'à provoquer des changements énormes au bout d'un certain temps. Et bien aujourd'hui le monde forestier semble aussi gouter aux effets de cette théorie à première vue un peu farfelue à savoir que le refus de prêt immobilier aux USA peut conduire un entrepreneur forestier du Jura à constater une baisse de son activité. Pourquoi ? La crise des sub-primes américaines a engendré une grave crise immobilière aux USA : forte chute des demandes de permis de construire aux USA. La demande est au plus bas depuis 1991. L'année 2008 des mises en chantier aux États-Unis est pleine d'espérance. Après une année 2007 déjà catastrophique, les acteurs du marché espèrent une reprise au cours de l'année. Mais pour l'instant, l'année 2008 commence comme 2007 avait fini, des mises en chantier faibles et des permis de construire légèrement en baisse. Or les constructions américaines sont principalement en bois. « Auparavant, le dynamisme de la construction immobilière aux USA tirait vers le haut la demande en résineux. Les américains s'approvisionnaient en Amérique du Nord aussi bien qu'en Europe et principalement en Allemagne et en Autriche », explique Christian Dubois, délégué général de l'Adib. association pour le développement de l'industrie du bois en Franche-Comté. Aujourd'hui, ce bois ne part plus pour les USA et le risque c'est de le voir engorger le marché européen et de faire une concurrence importante à l'offre française.
« La construction américaine est toujours en sommeil sachant que la quasi totalité des maisons a une ossature en bois. On mesure l'impact de cette situation sur la filière bois du monde entier. L'activité restreinte des acteurs de la filière bois a engendré une baisse globale des importations depuis l'ensemble des pays partenaires. C'est l'Europe qui souffre le plus de ces réductions, avec -48%. La Lituanie (-94%),l'Autriche (-69%) et la Suède (-59%) sont les pays les plus touchés. Signe d'un marché atone aux USA, le prix de la grume ne dépasse pas les 70 euros du mètre cube. Les relations commerciales très fortes avec le Canada permettent de minimiser cette baisse avec seulement -12 %. Le prix des charpentes, après avoir continué son inexorable chute en janvier, semble s'être stabilisé en février, légèrement sous la barre des 250$/MMBF», constate Jean-François Guilbert de FrenchTimber, l'association de promotion des sciages Français. Globalement avant la crise, l'Europe exportait environ 5 millions de mètres cube outre-Atlantique, une baisse de 50 % signifie concrètement un engorgement du marché européen de presque 2,5 millions de mètres cube et la Suède ou l'Allemagne cherchent à se rabattre sur le marché espagnol, sur la France et sur le Maghreb. « À ce contexte s'ajoute le fait que le marché immobilier allemand n'est pas au mieux et que l'on mesure en France un léger ralentissement de la construction », poursuit le délégué de l'Adib. « Il est vrai que le début d'année 2008 vient après deux années marquées par un fort dynamisme donc il est trop tôt pour tirer des conclusions trop rapides et ce d'autant plus que les carnets de commandes des scieries sont pour l'instant bien remplis. Reste que le climat est morose, les scieries sont attentives et les professionnels ne sont pas forcément optimistes », ajoute Christian Dubois. Faute d'exporter Outre atlantique, les scieries allemandes et autrichiennes risquent de se rabattre sur le marché hexagonal mais Jean-François Guilbert reste assez optimiste compte-tenu d'un dynamisme du dépôt de permis de construire en France. « Reste que les prix risquent d'être tirés vers le bas puisque l'Allemagne et l'Autriche ont été confronté à une tempête, le bois est donc facilement mobilisable dans de bonne proportion, le tout à des tarifs intéressant. La concurrence va être forte en 2008 et il ne faut pas s'attendre à la même situation qu'en 2007 où le mètre cube progressait de 15 euros tous les trois mois», déclare Jean-François Guilbert. Le prix de la grume allemande est plus compétitive par rapport à l'offre française. Le risque pour les entrepreneurs est de voir les scieries frontalière réaliser leur appro en Allemagne au détriment de la France. De plus, les scieries confrontées à une baisse du prix du bois charpente vont devoir en tirer les conséquences pour leur appros et tirer les prix vers le bas. Reste que la situation n'est pas totalement noire : les scieries autrichiennes ont annoncé une baisse du bois mis en production et le marché US finira pas se relever. « Les maisons américaines seront un jour ou l'autre remises à la location et devront subir des rénovations, ce qui dopera la demande pour la filière bois », espère Jean-François Guilbert. Pour l'instant l'horizon est toujours assez sombre, même si la tempête ne souffle pas encore.
Mots clé : allemagne, bois, commerce, crise, echange, economie, foret, marche, sub-prime, suede, usa
« La construction américaine est toujours en sommeil sachant que la quasi totalité des maisons a une ossature en bois. On mesure l'impact de cette situation sur la filière bois du monde entier. L'activité restreinte des acteurs de la filière bois a engendré une baisse globale des importations depuis l'ensemble des pays partenaires. C'est l'Europe qui souffre le plus de ces réductions, avec -48%. La Lituanie (-94%),l'Autriche (-69%) et la Suède (-59%) sont les pays les plus touchés. Signe d'un marché atone aux USA, le prix de la grume ne dépasse pas les 70 euros du mètre cube. Les relations commerciales très fortes avec le Canada permettent de minimiser cette baisse avec seulement -12 %. Le prix des charpentes, après avoir continué son inexorable chute en janvier, semble s'être stabilisé en février, légèrement sous la barre des 250$/MMBF», constate Jean-François Guilbert de FrenchTimber, l'association de promotion des sciages Français. Globalement avant la crise, l'Europe exportait environ 5 millions de mètres cube outre-Atlantique, une baisse de 50 % signifie concrètement un engorgement du marché européen de presque 2,5 millions de mètres cube et la Suède ou l'Allemagne cherchent à se rabattre sur le marché espagnol, sur la France et sur le Maghreb. « À ce contexte s'ajoute le fait que le marché immobilier allemand n'est pas au mieux et que l'on mesure en France un léger ralentissement de la construction », poursuit le délégué de l'Adib. « Il est vrai que le début d'année 2008 vient après deux années marquées par un fort dynamisme donc il est trop tôt pour tirer des conclusions trop rapides et ce d'autant plus que les carnets de commandes des scieries sont pour l'instant bien remplis. Reste que le climat est morose, les scieries sont attentives et les professionnels ne sont pas forcément optimistes », ajoute Christian Dubois. Faute d'exporter Outre atlantique, les scieries allemandes et autrichiennes risquent de se rabattre sur le marché hexagonal mais Jean-François Guilbert reste assez optimiste compte-tenu d'un dynamisme du dépôt de permis de construire en France. « Reste que les prix risquent d'être tirés vers le bas puisque l'Allemagne et l'Autriche ont été confronté à une tempête, le bois est donc facilement mobilisable dans de bonne proportion, le tout à des tarifs intéressant. La concurrence va être forte en 2008 et il ne faut pas s'attendre à la même situation qu'en 2007 où le mètre cube progressait de 15 euros tous les trois mois», déclare Jean-François Guilbert. Le prix de la grume allemande est plus compétitive par rapport à l'offre française. Le risque pour les entrepreneurs est de voir les scieries frontalière réaliser leur appro en Allemagne au détriment de la France. De plus, les scieries confrontées à une baisse du prix du bois charpente vont devoir en tirer les conséquences pour leur appros et tirer les prix vers le bas. Reste que la situation n'est pas totalement noire : les scieries autrichiennes ont annoncé une baisse du bois mis en production et le marché US finira pas se relever. « Les maisons américaines seront un jour ou l'autre remises à la location et devront subir des rénovations, ce qui dopera la demande pour la filière bois », espère Jean-François Guilbert. Pour l'instant l'horizon est toujours assez sombre, même si la tempête ne souffle pas encore.
Mots clé : allemagne, bois, commerce, crise, echange, economie, foret, marche, sub-prime, suede, usa
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