Comment combattre l'hypovigilance ?
Alors que des milliers d’automobilistes se retrouvent sur les routes en cette période estivale, le point sur l’hypovigilance, un phénomène encore mal connu qui est pourtant à l’origine de 30% des accidents mortels de la route. La baisse de vigilance au volant est le troisième facteur d’accident après la vitesse et l’alcool.
Mieux combattre l’hypovigilance pourrait donc permettre d’améliorer la sécurité routière.
Mais pour cela, il faudrait déjà bien connaître ce phénomène : tel est l’objectif du Centre d’études de physiologie appliquée du CNRS à Strasbourg qui, à l’aide d’un simulateur, étudie l’hypovigilance sous toutes les coutures.
Une expérience qui permet de chasser certaines idées reçues. Ainsi, apprend-on que les jeunes conducteurs sont plus sensibles que leurs aînés à l’hypovigilance, que le danger réel précède toujours la perception par le conducteur de son état de fatigue, et que l’éclairage routier n’est pas une solution en soi pour combattre ce phénomène.
l'Hypovigilance, les jeunes conducteurs plus exposés
Plusieurs études récentes ont mis en évidence une surexposition des 18-25 ans à l'hypovigilance au volant. Les Anglo-saxons ont démontré, par l'étude des accidents, que cette population était effectivement très souvent impliquée dans les accidents liés à la somnolence. De leur côté, les chercheurs du CNRS-CEPA, à Strasbourg, sont en train de le confirmer en menant une vaste étude sur l'hypovigilance avec des personnes de tous âges.
En les installant devant des simulateurs de conduite, ils ont pu observer, grâce à des capteurs qui analysent toutes les réactions, que les jeunes conducteurs sont plus sensibles au risque d'endormissement que leurs aînés. Pour le Dr Damien Léger, l'explication pourrait bien tenir au fait que les jeunes conducteurs ont encore besoin de neuf heures de sommeil, et qu'ils respectent rarement ce besoin. Ils sont donc en permanence en « dette de sommeil ».
Et c'est en fin de semaine que cette « dette » se présente : généralement, après une nuit de fête, lorsqu'ils rentrent chez eux au petit matin, pendant une période de forte somnolence. Au volant, une dette de sommeil de cinq heures équivaut à peu près à deux ou trois verres de vin... Comme il faut bien souvent compter aussi sur une consommation d'alcool, on comprend que le cocktail soit explosif, et que tant de jeunes se tuent sur les routes le week end, à la sortie des discothèques.
A lire dans la même thématique
Suggestion de publications disponible dans la même thématique