Alors que tout le monde ne jure que par les expositions célébrant le génie de Picasso aux trois coins de Paris, on oublie que le Grand Palais n’expose pas seulement « Picasso et les Maîtres », mais également la magnifique rétrospective de l’œuvre d’Emil Nolde (1867-1956), et ce jusqu’au 19 janvier.
C’est donc maintenant où jamais que vous pourrez découvrir l’œuvre peu connue de cette figure majeure de l’expressionnisme allemand, et profiter des derniers jours d’une exposition haute en couleurs (sans mauvais jeu de mots). On ne peut que conseiller les dernières nocturnes qui se tiendront ces prochains mercredi, vendredi, samedi et dimanche.
Là, dans un Grand Palais vidé de sa foule ordinaire, sont présentés quatre-vingt-dix tableaux et soixante-dix œuvres graphiques (aquarelles, encres et gravures) qui proviennent des plus grandes collections publiques et privées. Première véritable rétrospective sur Emil Nolde en France, l’exposition est présentée selon un parcours chronologique découpé en douze sections thématiques (La montagne enchantée, Un pays, Années de combat, Tableaux de bibles et légendes, L’œuvre graphique, Nuits de Berlin, Welt, Heimat, « Phantasien » et « Images non peintes », La mer). Des cartes postales représentant les géants des montagnes allemandes à l’Exposition « Art dégénéré » organisée par le gouvernement nazi en 1937-1938, Emil Nolde construisit une œuvre originale s’affranchissant de tout groupe artistique. En effet, malgré ses rapprochements avec le groupe Die Brücke représenté par des figures comme Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff, Nolde garda tout au long de sa carrière un statut ambigu au sein de l’avant-garde allemande. Et c’est surtout pendant la période entre 1902 et 1914, que Nolde intitule dans ses Mémoires « les années de combat », que les confrontations et conflits, notamment avec la Sécession berlinoise, lui permirent d’affirmer son style singulier qui lui garantit une place au premier rang des expressionnistes allemands.
Une extrême liberté guide l’ensemble de son œuvre, aussi bien dans les thèmes abordés que dans le style que développe le peintre dès ses débuts. Si ses premiers tableaux sont doux et apaisés, marqués par une certaine influence post-impressionniste et naturaliste, vont de plus en plus apparaître des personnages durs, caricaturés, et des explosions de couleurs. Le thème religieux, magnifiquement représenté dans la quatrième salle de l’exposition (dont le sublime tableau Die Sünderin, prêté par la Neue Nationalgalerie de Berlin) , montre à quel point Nolde s’affranchit de la représentation classique pour entrer dans la modernité.
Mais le vrai saisissement de cette œuvre variée et complexe est peut-être à chercher dans l’explosion de couleurs, l’émotion à vif qui perce à travers chaque toile et marque profondément l’amateur comme le connaisseur. Les tableaux de Nolde ne peuvent être réellement appréciés que quand on est face à la toile, et qu’il n’y a plus d’intermédiaire entre cette couleur fascinante et l’œil. Aucune reproduction ne transmettra jamais l’émotion qu’il peut y avoir à contempler un tableau d’Emil Nolde. Et c’est peut-être comme cela que l’on comprend le mieux ce qu’est l’expressionnisme : un saisissement, un vertige de la couleur, sans concession.
C’est donc maintenant où jamais que vous pourrez découvrir l’œuvre peu connue de cette figure majeure de l’expressionnisme allemand, et profiter des derniers jours d’une exposition haute en couleurs (sans mauvais jeu de mots). On ne peut que conseiller les dernières nocturnes qui se tiendront ces prochains mercredi, vendredi, samedi et dimanche.
Là, dans un Grand Palais vidé de sa foule ordinaire, sont présentés quatre-vingt-dix tableaux et soixante-dix œuvres graphiques (aquarelles, encres et gravures) qui proviennent des plus grandes collections publiques et privées. Première véritable rétrospective sur Emil Nolde en France, l’exposition est présentée selon un parcours chronologique découpé en douze sections thématiques (La montagne enchantée, Un pays, Années de combat, Tableaux de bibles et légendes, L’œuvre graphique, Nuits de Berlin, Welt, Heimat, « Phantasien » et « Images non peintes », La mer). Des cartes postales représentant les géants des montagnes allemandes à l’Exposition « Art dégénéré » organisée par le gouvernement nazi en 1937-1938, Emil Nolde construisit une œuvre originale s’affranchissant de tout groupe artistique. En effet, malgré ses rapprochements avec le groupe Die Brücke représenté par des figures comme Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff, Nolde garda tout au long de sa carrière un statut ambigu au sein de l’avant-garde allemande. Et c’est surtout pendant la période entre 1902 et 1914, que Nolde intitule dans ses Mémoires « les années de combat », que les confrontations et conflits, notamment avec la Sécession berlinoise, lui permirent d’affirmer son style singulier qui lui garantit une place au premier rang des expressionnistes allemands.
Une extrême liberté guide l’ensemble de son œuvre, aussi bien dans les thèmes abordés que dans le style que développe le peintre dès ses débuts. Si ses premiers tableaux sont doux et apaisés, marqués par une certaine influence post-impressionniste et naturaliste, vont de plus en plus apparaître des personnages durs, caricaturés, et des explosions de couleurs. Le thème religieux, magnifiquement représenté dans la quatrième salle de l’exposition (dont le sublime tableau Die Sünderin, prêté par la Neue Nationalgalerie de Berlin) , montre à quel point Nolde s’affranchit de la représentation classique pour entrer dans la modernité.
Mais le vrai saisissement de cette œuvre variée et complexe est peut-être à chercher dans l’explosion de couleurs, l’émotion à vif qui perce à travers chaque toile et marque profondément l’amateur comme le connaisseur. Les tableaux de Nolde ne peuvent être réellement appréciés que quand on est face à la toile, et qu’il n’y a plus d’intermédiaire entre cette couleur fascinante et l’œil. Aucune reproduction ne transmettra jamais l’émotion qu’il peut y avoir à contempler un tableau d’Emil Nolde. Et c’est peut-être comme cela que l’on comprend le mieux ce qu’est l’expressionnisme : un saisissement, un vertige de la couleur, sans concession.