Eduardo Chillida, Une interrogation permanente de la matière
Eduardo Chillida Juantegui est né le 10 janvier 1924 dans la province de Guipuzkoa à Saint-Sébastien. De 1943 à 1947, Eduardo Chillida fait des études d’architecture à l’université de Madrid. Puis Eduardo Chillida décide d’étudier le dessin dans une école privée et crée alors ses premières sculptures. Il se rend à Paris en 1948. Il s’installe au pavillon Espagnol de la Cité Universitaire. Eduardo Chillida fait son premier atelier, il modèle en plâtre plusieurs torses et fait une unique terre cuite Pensadora. « Quand j’allais au Louvre, en passant du côté de la sculpture grecque, j’évitais même d’y poser les yeux. Le souvenir d’un univers diurne était pour moi comme une sirène dangereuse ». Passionné par la sculpture antique, Eduardo Chillida étudie les maîtres du Louvre et sculpte des plâtres. Le jeune artiste réalise sa première grande oeuvre, Torso, influencée par la stylisation des formes qui a marqué l'oeuvre du sculpteur Brancusi. En 1950, Eduardo Chillida expose sa première œuvre Forma au Salon de Mai à Paris. Il fréquente le peintre abstrait américain, Ellsworth Kelly, avec lequel il participe à l´exposition « Les mains éblouies » à la galerie Maeght à Paris.
En 1951, Eduardo Chillida décide de s’installer à Hernani et réalise des sculptures abstraites en fer forgé, reprenant ainsi à son compte la tradition des maîtres ferronniers du Pays basque. Sa première sculpture abstraite en fer, Ilarik, rappelle les stèles funéraires basques. La première exposition d’Eduardo Chillida est organisée en 1954, deux ans plu tard il expose vingt-sept sculptures à la galerie Maehgt à Paris. La préface du catalogue est écrite par Gaston Bachelard, Le Cosmos de fer. En 1958, l’artiste basque représente l'Espagne à la Biennale de Venise et reçoit le Grand prix International de la Sculpture. En 1960, Chillida reçoit le prix Kandisky.
Après un voyage en Grèce, Chillida réalise une oeuvre en albâtre, puis illustre le livre Mas Alla du poète espagnol Jorge Guillén. En 1971, il est nommé professeur à l’université d’Harvard (Etats-Unis), ville où, en 1966, avait été organisée la première d’une longue série de rétrospectives consacrées à son oeuvre. L’année suivante, il réalise une sculpture en béton pour le musée d'architecture en plein air de Madrid. L'artiste obtient de nombreux prix pour ses estampes (gravures à l'eau forte) et pour ses sculptures. Chillida est notamment très apprécié en Allemagne où il a participé quatre fois à la Documenta de Kassel. Il a réalisé également dans la capitale la sculpture Berlin, symbole de la réunification.
En 1983, Eduardo Chillida expose à Bordeaux, quatre ans après, il retrouve le Sud-ouest, montrant ses œuvres à Mont-de-Marsan. En 1998, le musée Reina Sofía de Madrid lui consacre une grande exposition. En septembre 2000, il inaugure sa fondation, le musée Chillida Leku en présence de Juan Carlos et de la reine Sofia et du Chancelier allemand Schroder. La même année il est investi docteur honoris causa par l'Université Complutense de Madrid. La Galerie Nationale du Jeu de Paume de Paris lui accorde sa première exposition rétrospective en 2001. Celui qui s’est toujours considéré « comme un arbre, dont les racines plongent dans son pays et les branches sur le monde », s’éteint le 19 août 2002 à son domicile au Monte Igueldo, près d’une de ses œuvres, El Peigne del viento. Tout au long de sa vie d’artiste, Eduardo Chillida aura reçu presque tous les prix existants : de la Biennale de Venise au Kandinsky, du Wilhem Lehmbruck au Principe de Asturias, du Kaiserring allemand au Prix Impérial au Japon. « Ma vie a été une aventure, je l’ai jouée dans chacune de mes œuvres. Ma vie et mon oeuvre ont toujours consisté à essayer de faire ce que je ne savais pas faire, et j’ai passé mon temps à interroger, à douter, à chercher ».
En 1951, Eduardo Chillida décide de s’installer à Hernani et réalise des sculptures abstraites en fer forgé, reprenant ainsi à son compte la tradition des maîtres ferronniers du Pays basque. Sa première sculpture abstraite en fer, Ilarik, rappelle les stèles funéraires basques. La première exposition d’Eduardo Chillida est organisée en 1954, deux ans plu tard il expose vingt-sept sculptures à la galerie Maehgt à Paris. La préface du catalogue est écrite par Gaston Bachelard, Le Cosmos de fer. En 1958, l’artiste basque représente l'Espagne à la Biennale de Venise et reçoit le Grand prix International de la Sculpture. En 1960, Chillida reçoit le prix Kandisky.
Après un voyage en Grèce, Chillida réalise une oeuvre en albâtre, puis illustre le livre Mas Alla du poète espagnol Jorge Guillén. En 1971, il est nommé professeur à l’université d’Harvard (Etats-Unis), ville où, en 1966, avait été organisée la première d’une longue série de rétrospectives consacrées à son oeuvre. L’année suivante, il réalise une sculpture en béton pour le musée d'architecture en plein air de Madrid. L'artiste obtient de nombreux prix pour ses estampes (gravures à l'eau forte) et pour ses sculptures. Chillida est notamment très apprécié en Allemagne où il a participé quatre fois à la Documenta de Kassel. Il a réalisé également dans la capitale la sculpture Berlin, symbole de la réunification.
En 1983, Eduardo Chillida expose à Bordeaux, quatre ans après, il retrouve le Sud-ouest, montrant ses œuvres à Mont-de-Marsan. En 1998, le musée Reina Sofía de Madrid lui consacre une grande exposition. En septembre 2000, il inaugure sa fondation, le musée Chillida Leku en présence de Juan Carlos et de la reine Sofia et du Chancelier allemand Schroder. La même année il est investi docteur honoris causa par l'Université Complutense de Madrid. La Galerie Nationale du Jeu de Paume de Paris lui accorde sa première exposition rétrospective en 2001. Celui qui s’est toujours considéré « comme un arbre, dont les racines plongent dans son pays et les branches sur le monde », s’éteint le 19 août 2002 à son domicile au Monte Igueldo, près d’une de ses œuvres, El Peigne del viento. Tout au long de sa vie d’artiste, Eduardo Chillida aura reçu presque tous les prix existants : de la Biennale de Venise au Kandinsky, du Wilhem Lehmbruck au Principe de Asturias, du Kaiserring allemand au Prix Impérial au Japon. « Ma vie a été une aventure, je l’ai jouée dans chacune de mes œuvres. Ma vie et mon oeuvre ont toujours consisté à essayer de faire ce que je ne savais pas faire, et j’ai passé mon temps à interroger, à douter, à chercher ».
Eduardo Chillida, ses racines basques
L’œuvre du sculpteur Eduardo Chillida est l’une des plus emblématiques et significatives de notre époque. Elle porte la marque de ses racines basques. Chillida anime la matière, travaille l’acier, le fer, taille le granit, l’albâtre, sculpte le bois, conçoit des labyrinthes imaginaires. Le spectateur découvre avec étonnement la facilité avec laquelle l’artiste semble se jouer des formes ondulées, des vides et des volumes. Le regard encore neuf se porte tout d’abord sur ses œuvres les plus subtiles, sortes de météorites en voyage, faites de pleins et de vides. « Je commence l’œuvre par le cœur. Le coeur est comme le premier germe. Dès qu’il commence à battre, il travaille avec moi. Alors, je en suis plus seul. Il a sa poussée propre, et je l’alimente de mes gestes, je l’aide à vivre. L’œuvre peut commencer à se développer ». Le sculpteur part à la recherche constante de l’équilibre entre matière et espace, le concept de limite, le rythme et la musicalité, le souci de la nature du matériau et l’importance du lieu sont quelques uns des éléments déterminants, présents dans toutes ses œuvres.
Eduardo Chillida, De la gravure à la sculpture
Eduardo Chillida mènera de front une imposante oeuvre graphique, faite essentiellement de gravures, dans laquelle l’accent se porte sur le blanc, sur l’opposition du plein et du vide. Celles-ci illustreront de nombreux ouvrages. Ses oeuvres sur papier sont une part importante de sa création. A l'encre, au crayon, ou à travers la technique de la gravure qu'il maîtrise parfaitement, ses oeuvres suivent le même principe que ses sculptures. Ainsi pour créer différents niveaux dans ses oeuvres, Chillida utilise le découpage et le collage de papier journal, papier d’emballage etc., il peut aussi trouer les supports papier, les maintenir ensemble avec des ficelles. Ce qui enchante le plus, ce sont des dessins composés de deux couches de papier ou plus, des compositions à trois dimensions qui changent selon l’angle de vision.
Dès les années 50, Chillida utilise l’espace qu’il aime confronter à des tiges métalliques pliées, ciselées, ondulées, sans limites. La finesse de ces œuvres surprend par la justesse de leurs proportions, l’agilité des lignes. Les sphères et les volumes s’emboîtent naturellement, donnant à voir un paysage intemporel. Chillida, que l’on considère parfois trop simplement comme un sculpteur abstrait se redécouvre dans les détails, les écritures qu’il utilise, le lyrisme qui le personnalise. A partir des années 80, l’artiste change l’échelle de ses œuvres. Il se confronte à la nature, aux paysages urbains. Toutes ses sculptures sont proches de ses dessins, aussi modestes et à la fois majestueuses aux formes issues de la nature, pouvant se suffire à elles seules, elles s’inspirent ainsi d’une richesse culturelle, historiques et artistique intense.
L’oeuvre publique de Chillida est distribuée dans le monde entier, intervenant le plus souvent au sein de paysages naturels comme Le Peigne du Vent (El Peine del Viento) à Saint-Sébastien, La Demeure de notre père (Gure Aitaren Etxea) à Guernica, La Maison de Goethe (La casa de Goethe) à Francfort, le Monument à la Tolérance (Monumento a la Tolerancia) à Séville, Eloge de l'Horizon (Elogio del Horizonte) à Gijón, ou comme le projet intitulé Montagne Tindaya (Montaña Tindaya) dans l'île de Fuerteventura. « L’horizon et les vagues de l’océan étaient ses maîtres, la musique de chambre de Bach son modèle » précise son fils, Louis. Chillida utilise, le blanc et le noir, le positif et le négatif, le plein et le vide. Il n’aimait pas les angles droits. Si vous mettez les bras en croix face au soleil, regardez bien l’angle formé par votre corps à terre, et vous verrez alors l’angle qui démontre notre verticalité, l’angle préféré du sculpteur.
Dès les années 50, Chillida utilise l’espace qu’il aime confronter à des tiges métalliques pliées, ciselées, ondulées, sans limites. La finesse de ces œuvres surprend par la justesse de leurs proportions, l’agilité des lignes. Les sphères et les volumes s’emboîtent naturellement, donnant à voir un paysage intemporel. Chillida, que l’on considère parfois trop simplement comme un sculpteur abstrait se redécouvre dans les détails, les écritures qu’il utilise, le lyrisme qui le personnalise. A partir des années 80, l’artiste change l’échelle de ses œuvres. Il se confronte à la nature, aux paysages urbains. Toutes ses sculptures sont proches de ses dessins, aussi modestes et à la fois majestueuses aux formes issues de la nature, pouvant se suffire à elles seules, elles s’inspirent ainsi d’une richesse culturelle, historiques et artistique intense.
L’oeuvre publique de Chillida est distribuée dans le monde entier, intervenant le plus souvent au sein de paysages naturels comme Le Peigne du Vent (El Peine del Viento) à Saint-Sébastien, La Demeure de notre père (Gure Aitaren Etxea) à Guernica, La Maison de Goethe (La casa de Goethe) à Francfort, le Monument à la Tolérance (Monumento a la Tolerancia) à Séville, Eloge de l'Horizon (Elogio del Horizonte) à Gijón, ou comme le projet intitulé Montagne Tindaya (Montaña Tindaya) dans l'île de Fuerteventura. « L’horizon et les vagues de l’océan étaient ses maîtres, la musique de chambre de Bach son modèle » précise son fils, Louis. Chillida utilise, le blanc et le noir, le positif et le négatif, le plein et le vide. Il n’aimait pas les angles droits. Si vous mettez les bras en croix face au soleil, regardez bien l’angle formé par votre corps à terre, et vous verrez alors l’angle qui démontre notre verticalité, l’angle préféré du sculpteur.
Eduardo Chillida, Ses principaux hommages
Ils ont toujours été présents tout au long de sa vie. Le premier a été consacré à Vivaldi en 1952. Les différents types d’hommages peuvent se répartir en trois catégories. Les peintres et les sculpteurs (Balerdi, Brancini, Braque, Giacometti, Kandisky, Miro, Picasso…), les musiciens (Vivaldi, Bach) et les personnalités (Martin Heidegger, Salvador Allende, Pablo Neruda, Luca Pacioli…). Le poète San Juan de la Cruz occupe une place essentielle dans cet univers d’hommages. Chillida fait également éloge de la mer, de la lumière, de l’eau, de l’air, du feu… Tous ces éléments apparaissent souvent dans son œuvre. Une vision particulière de l’art et de la vie. Chillida nous lègue des œuvres d’une immense singularité et d’une grande force expressive, symboles de gratitudes, de reconnaissance et de ces éléments qui l’ont aidé et enrichi sa recherche.
« Comme la musique silencieuse du mystique espagnol, les formes de Chillida disent -sans dire. Elles disent la réalité duelle de l’univers, les mutations et variations qu’engendre la bataille amoureuse indéfinie entre la forme et l’espace. » Octavio Paz (Entre le fer et la lumière éditons Maeght) « Mon rêve serait d’élaborer des œuvres publiques pour le plaisir de la société d’un peuple tout entier ». Depuis plus de quarante ans, les grands volumes de métal ou de pierre, ont conquis le monde, New-York, Stockholm, Berlin, Madrid…
L’œuvre de Chillida s’appuie sur des pièces emblématiques comme Berlin, sculpture monumentale de fer symbolisant la réunification allemande, installée en 2000 devant le Bundestag. (5,50 m, plus de 87 tonnes). Eduardo Chillida était un homme impliqué dans la société qui l’entourait et totalement dévoué à son art. Sa simplicité, sa noblesse et sa sagesse furent les qualités caractéristiques de son art devenu universel.
« Comme la musique silencieuse du mystique espagnol, les formes de Chillida disent -sans dire. Elles disent la réalité duelle de l’univers, les mutations et variations qu’engendre la bataille amoureuse indéfinie entre la forme et l’espace. » Octavio Paz (Entre le fer et la lumière éditons Maeght) « Mon rêve serait d’élaborer des œuvres publiques pour le plaisir de la société d’un peuple tout entier ». Depuis plus de quarante ans, les grands volumes de métal ou de pierre, ont conquis le monde, New-York, Stockholm, Berlin, Madrid…
L’œuvre de Chillida s’appuie sur des pièces emblématiques comme Berlin, sculpture monumentale de fer symbolisant la réunification allemande, installée en 2000 devant le Bundestag. (5,50 m, plus de 87 tonnes). Eduardo Chillida était un homme impliqué dans la société qui l’entourait et totalement dévoué à son art. Sa simplicité, sa noblesse et sa sagesse furent les qualités caractéristiques de son art devenu universel.
Eduardo Chillida, Un décor dédié à l’art et à la nature
« Un jour j’ai rêvé d’une utopie : trouver un espace où mes sculptures pourraient reposer et où les gens se promèneraient au milieu d’elles, comme dans un bois ». Ce rêve, Eduardo Chillida le réalisera en 1984 lorsqu’il achète une ferme qui tombe en ruine, près de Saint-Sébastien, à Hernani. Le sculpteur va en faire une œuvre d’art dans un cadre magnifique. Chillida restaure petit à petit la ferme Zabalaga, construite en 1543, avec l’architecte Joaquin Montero. Cette restauration a été réalisée comme une véritable sculpture. Chillida a réussi à sauver sa grandeur et à conserver son essence. On peut encore voir sur la façade le blason de la famille propriétaire de cette demeure. L’intérieur a été vidé, une immense porte en verre laisse passer la lumière du jour et des poutres en bois de chêne supportent l’édifice. Il a créé un espace à la mesure de son œuvre, afin de l’y exposer en permanence, cette maison recèle le cœur de l’oeuvre du sculpteur. « Je demandais à la ferme, confie Chillida, comment elle souhaiterait être, je la parcourai à l’intérieur et je lui demandais si elle voulait conserver tel mur, cette paroi ou cet étage, et la ferme devint ce qu’elle même nous avais dit. »
La pièce centrale du musée abrite les œuvres moins volumineuses en acier, en albâtre, en granit, en terre cuite, en plâtre, en bois ou en papier. Eduardo Chillida a pensé à pouvoir réunir une partie de son héritage répandu dans le monde, dans un seul endroit. C’est dans l’espace qu’il aimait découper le rythme des pleins et des vides qui constituaient la vision du monde. « Ci-gît Eduardo Chillida » Sous un magnolia est plantée une croix d’acier qu’il avait lui-même modelée et prévue. La rouille étincelle au soleil, la promenade dans ce somptueux espace est une invitation au dialogue avec la nature, la sculpture d’acier ou de pierre, avec l’âme du sculpteur. « Je suis de ceux qui pensent que nous, les humains, sommes d’un endroit. Que nous soyons de quelque part, que nous ayons nos racines dans un lieu, mais que nos bras doivent atteindre le monde entier, afin que nous ayons accès aux idées de n’importe quelle culture. » Eduardo Chillida
La pièce centrale du musée abrite les œuvres moins volumineuses en acier, en albâtre, en granit, en terre cuite, en plâtre, en bois ou en papier. Eduardo Chillida a pensé à pouvoir réunir une partie de son héritage répandu dans le monde, dans un seul endroit. C’est dans l’espace qu’il aimait découper le rythme des pleins et des vides qui constituaient la vision du monde. « Ci-gît Eduardo Chillida » Sous un magnolia est plantée une croix d’acier qu’il avait lui-même modelée et prévue. La rouille étincelle au soleil, la promenade dans ce somptueux espace est une invitation au dialogue avec la nature, la sculpture d’acier ou de pierre, avec l’âme du sculpteur. « Je suis de ceux qui pensent que nous, les humains, sommes d’un endroit. Que nous soyons de quelque part, que nous ayons nos racines dans un lieu, mais que nos bras doivent atteindre le monde entier, afin que nous ayons accès aux idées de n’importe quelle culture. » Eduardo Chillida
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