Les pathologies relatives aux membres inférieurs sont nombreuses, tant dans la population générale que dans le milieu du sport de haut niveau. Aux Etats-Unis en 2010, plus de 10 millions de personnes ont consulté pour des problèmes liés aux genoux. En football professionnel, les lésions du genou représentent 18% du total des lésions répertoriées, soit la plus commune après la lésion de la cuisse.
La lésion du ligament croisé antérieur (LCA) ne déroge pas à cette règle, bien au contraire, l’intérêt qui lui est porté ne cesse de croitre. Au regard du coût que cette pathologie entraîne (temps de rééducation, nombre d’opération annuel) et des conséquences qu’elle peut avoir sur la carrière d’un sportif de haut niveau (arrêt de la carrière, impossibilité de retour au même niveau, récidive), nous comprenons mieux l’attrait qu’elle comporte au sein des milieux médicaux et rééducatifs.
Pour rappel, d’après l’UEFA, la lésion du LCA représente moins de 1% du total des lésions en football, cependant elle est celle qui entraîne le nombre de jours d’arrêt le plus important, avec une moyenne de 6,5 mois.
Notons que la lésion du LCA est 2 à 10 fois plus importante dans la population féminine que masculine, et ce pour un même sport avec changement de direction et réception de saut.
Beaucoup de facteurs sont avancés pour expliquer cette différence lors de la réception de saut : adduction de hanche plus conséquente, rotation interne de hanche plus marqué, valgus du genou et pronation du pied plus important. Autant de facteurs qui nous permettent d’appréhender la notion de globalité que revêt cette atteinte en terme de gestuelle. En effet, les articulations de la hanche, du genou et du pied sont concernées.
La vision préventive ou rééducative que nous devons avoir sur les pathologies des membres inférieurs et en particulier sur la lésion du LCA se doit d’être globale et non compartimentée. Une réponse segmentaire ne pourra pas donner satisfaction. Seule une vision globale et une compréhension des relations biomécaniques de l’ensemble des éléments composants la structure corporelle, permettra de mettre en place des stratégies de prévention/rééducation efficaces.
Tronc/Hanche et membre inférieur …
Dans cette optique de globalité et de prévention des blessures, des médecins et des spécialistes en biomécanique se sont penchés sur les mécanismes de lésion du LCA lors de la pratique du football en milieu professionnel. Cette dernière arrive dans la majorité des cas sur un genou en flexion/valgus, avec le centre de gravité en déséquilibre.
Il est à noter que le tronc dans la majorité des cas se trouve déplacé de façon postérieure par rapport à l’appui, du côté de la jambe non lésée.
Nous pouvons donc noter le rôle non négligeable de la gestion de la position du tronc lors du mécanisme lésionnel. Cette notion est importante et a permis de déterminer un test, qui fait consensus dans le milieu du football dans la prévention des lésions du LCA à ce jour, qui a pour principe l’utilisation du RSSA (Repeated Shuttle Sprint Ability). Pour rappel, le RSSA consiste à la réalisation de six sprints de 2 fois 20 m avec un changement de direction à 180°. L’analyse de l’alignement pied/genou/épaule lors du changement de direction permettra de déterminer les joueurs à risque de lésion du LCA.
Beaucoup d’études aujourd’hui s’intéressent au rôle de la force des muscles de la hanche et au contrôle de cette dernière dans les lésions du genou.
Des études démontrent que le contrôle neuromoteur du gluteus medius, ainsi que la force de flexion latérale du tronc sont affectés chez les patients atteints de douleur fémoro-patellaire.
Une revue systématique et une méta-analyse récente sur le sujet pondèrent cependant cette notion, en concluant que la diminution de la force au niveau de la hanche serait le résultat des douleurs fémoro-patellaire plutôt que la cause.
De récentes études datant de 2012 nous montrent qu’une faiblesse au niveau des abducteurs de hanches serait un facteur prédictif d’EMTP (exertional medial tibial pain). Les EMPT comprennent les pathologies de syndrome de stress tibial médial, les fractures de fatigue tibiales, les syndromes de compression de loge et les blessures tendino-musculaires de la jambe.
Une autre étude s’est intéressée à l’effet d’un entrainement neuromusculaire spécifique au niveau du tronc d’une durée de 10 semaines sur la force des abducteurs de hanche, chez des joueuses de volleyball. L’analyse montre un gain significatif de la force des abducteurs de hanche sur appareil isocinétique (test réalisé debout) chez le groupe ayant réalisé cet entrainement comparativement au groupe contrôle qui n’a pas eu d’entrainement spécifique du tronc.
L’amélioration du contrôle du tronc et de la hanche pourrait permettre d’améliorer l’alignement du membre inférieur, et par conséquent, de diminuer le valgus dynamique lors de l’activité sportive.
La lésion du ligament croisé antérieur (LCA) ne déroge pas à cette règle, bien au contraire, l’intérêt qui lui est porté ne cesse de croitre. Au regard du coût que cette pathologie entraîne (temps de rééducation, nombre d’opération annuel) et des conséquences qu’elle peut avoir sur la carrière d’un sportif de haut niveau (arrêt de la carrière, impossibilité de retour au même niveau, récidive), nous comprenons mieux l’attrait qu’elle comporte au sein des milieux médicaux et rééducatifs.
Pour rappel, d’après l’UEFA, la lésion du LCA représente moins de 1% du total des lésions en football, cependant elle est celle qui entraîne le nombre de jours d’arrêt le plus important, avec une moyenne de 6,5 mois.
Notons que la lésion du LCA est 2 à 10 fois plus importante dans la population féminine que masculine, et ce pour un même sport avec changement de direction et réception de saut.
Beaucoup de facteurs sont avancés pour expliquer cette différence lors de la réception de saut : adduction de hanche plus conséquente, rotation interne de hanche plus marqué, valgus du genou et pronation du pied plus important. Autant de facteurs qui nous permettent d’appréhender la notion de globalité que revêt cette atteinte en terme de gestuelle. En effet, les articulations de la hanche, du genou et du pied sont concernées.
La vision préventive ou rééducative que nous devons avoir sur les pathologies des membres inférieurs et en particulier sur la lésion du LCA se doit d’être globale et non compartimentée. Une réponse segmentaire ne pourra pas donner satisfaction. Seule une vision globale et une compréhension des relations biomécaniques de l’ensemble des éléments composants la structure corporelle, permettra de mettre en place des stratégies de prévention/rééducation efficaces.
Tronc/Hanche et membre inférieur …
Dans cette optique de globalité et de prévention des blessures, des médecins et des spécialistes en biomécanique se sont penchés sur les mécanismes de lésion du LCA lors de la pratique du football en milieu professionnel. Cette dernière arrive dans la majorité des cas sur un genou en flexion/valgus, avec le centre de gravité en déséquilibre.
Il est à noter que le tronc dans la majorité des cas se trouve déplacé de façon postérieure par rapport à l’appui, du côté de la jambe non lésée.
Nous pouvons donc noter le rôle non négligeable de la gestion de la position du tronc lors du mécanisme lésionnel. Cette notion est importante et a permis de déterminer un test, qui fait consensus dans le milieu du football dans la prévention des lésions du LCA à ce jour, qui a pour principe l’utilisation du RSSA (Repeated Shuttle Sprint Ability). Pour rappel, le RSSA consiste à la réalisation de six sprints de 2 fois 20 m avec un changement de direction à 180°. L’analyse de l’alignement pied/genou/épaule lors du changement de direction permettra de déterminer les joueurs à risque de lésion du LCA.
Beaucoup d’études aujourd’hui s’intéressent au rôle de la force des muscles de la hanche et au contrôle de cette dernière dans les lésions du genou.
Des études démontrent que le contrôle neuromoteur du gluteus medius, ainsi que la force de flexion latérale du tronc sont affectés chez les patients atteints de douleur fémoro-patellaire.
Une revue systématique et une méta-analyse récente sur le sujet pondèrent cependant cette notion, en concluant que la diminution de la force au niveau de la hanche serait le résultat des douleurs fémoro-patellaire plutôt que la cause.
De récentes études datant de 2012 nous montrent qu’une faiblesse au niveau des abducteurs de hanches serait un facteur prédictif d’EMTP (exertional medial tibial pain). Les EMPT comprennent les pathologies de syndrome de stress tibial médial, les fractures de fatigue tibiales, les syndromes de compression de loge et les blessures tendino-musculaires de la jambe.
Une autre étude s’est intéressée à l’effet d’un entrainement neuromusculaire spécifique au niveau du tronc d’une durée de 10 semaines sur la force des abducteurs de hanche, chez des joueuses de volleyball. L’analyse montre un gain significatif de la force des abducteurs de hanche sur appareil isocinétique (test réalisé debout) chez le groupe ayant réalisé cet entrainement comparativement au groupe contrôle qui n’a pas eu d’entrainement spécifique du tronc.
L’amélioration du contrôle du tronc et de la hanche pourrait permettre d’améliorer l’alignement du membre inférieur, et par conséquent, de diminuer le valgus dynamique lors de l’activité sportive.
A retenir …
Pour conclure, nous pouvons dire qu’une vision trop segmentaire des pathologies relatives au genou ne pourra pas donner satisfaction, que ce soit du point de vue de la rééducation ou de la prévention.
Comme nous venons de le voir, le rôle et l’influence du contrôle de la hanche sur la biomécanique du membre inférieur n’est plus à prouver. Dans cette démarche, nous avons également vu l’influence du tronc sur la hanche, ce qui nous permet de prendre en considération la notion d’influence descendante, mais aussi la notion de globalité.
Les dernières recherches sur les mécanismes lésionnels du LCA en football professionnel confirment cette approche, où le rôle du tronc semble prépondérant.
La stabilité corporelle globale, en particulier celle du tronc, permettra de diminuer les forces qui s’appliquent sur la colonne vertébrale et ainsi d’acter tel un point d’ancrage pour la mobilisation musculaire, et ce pour garantir un mouvement harmonieux et non délétère.
L’évaluation plus précise de cette stabilité de base ou core stability en anglais, par des outils tels que l’accéléromètre ou l’analyse vidéo en trois dimensions, permettra par la suite, d’avoir des données plus précises sur les objectifs biomécaniques à poursuivre.
Ce que nous pouvons retenir, c’est que la prise en charge biomécanique d’une pathologie intéressant le membre inférieur entre véritablement dans une démarche globale. Il sera primordial en tant que rééducateur d’intégrer le plus précocement possible des exercices visant le contrôle du tronc et de la hanche, dans l’optique d’une prise en charge gestuelle globale et efficace.
Pour conclure, nous pouvons dire qu’une vision trop segmentaire des pathologies relatives au genou ne pourra pas donner satisfaction, que ce soit du point de vue de la rééducation ou de la prévention.
Comme nous venons de le voir, le rôle et l’influence du contrôle de la hanche sur la biomécanique du membre inférieur n’est plus à prouver. Dans cette démarche, nous avons également vu l’influence du tronc sur la hanche, ce qui nous permet de prendre en considération la notion d’influence descendante, mais aussi la notion de globalité.
Les dernières recherches sur les mécanismes lésionnels du LCA en football professionnel confirment cette approche, où le rôle du tronc semble prépondérant.
La stabilité corporelle globale, en particulier celle du tronc, permettra de diminuer les forces qui s’appliquent sur la colonne vertébrale et ainsi d’acter tel un point d’ancrage pour la mobilisation musculaire, et ce pour garantir un mouvement harmonieux et non délétère.
L’évaluation plus précise de cette stabilité de base ou core stability en anglais, par des outils tels que l’accéléromètre ou l’analyse vidéo en trois dimensions, permettra par la suite, d’avoir des données plus précises sur les objectifs biomécaniques à poursuivre.
Ce que nous pouvons retenir, c’est que la prise en charge biomécanique d’une pathologie intéressant le membre inférieur entre véritablement dans une démarche globale. Il sera primordial en tant que rééducateur d’intégrer le plus précocement possible des exercices visant le contrôle du tronc et de la hanche, dans l’optique d’une prise en charge gestuelle globale et efficace.
Bibliographie
- J Ekstrand et al. (2009). Injury incidence and injury patterns in professional football: the UEFA injury study. Br J Sports Med 2011; 45:553–558.
- S M Cowan et al. (2008). Altered hip and trunk muscle functionin individuals with patellofemoral pain. Br J Sports Med 2009; 43:584–588.
- M S Rathleff et al. (2014). Is hip strenght a risk factor for patellofemoral pain ? systematic review and meta-analysis. Br J Sports Med 2014; 48:1088–1088.
- G D Myer et al. (2008). A pilot study to determine the effect of trunk and hip focused neuromuscular training on hip and knee isokinetic strength. Br J Sports Med 2008; 42:614–619.
- R Verrelst et al. (2013). The role of hip abductor and external muscle strength in the developmentof exertional medial tibial pain : a prospective study. Br J Sports Med 2013; 00:1–7.
- T E Hewett et al. (2009). Video analysis of trunk and knee motion during non-contact anterior cruciate ligament injury in female athletes : lateral trunk and knee abduction motion are combined components of the injury mechanism. Br J Sports Med 2009; 43:417–422.
- Congrés Isokinetic, Football Medicine Strategies for joint and Ligament Injuries, Milan 2014.