La mise en évidence des différentes lésions du Vème métatarsien et le traitement inhérent, restent des notions, pas toujours évidentes pour la première et sujette à controverse pour la seconde.
Une revue d’étude s’est récemment attachée au sujet afin de proposer une évaluation des différentes stratégies de traitement en fonction des diverses fractures du V (avulsion, fracture de Jones, fracture de fatigue) et d’en apprécier les répercussions sur le devenir de la population sportive et non-sportive.
Cette étude a été menée par le Dr Gino M Kerkhoffs, Academic Medical Centre, Orthopaedic Surgery, Amsterdam et a été publié dans le BJSM le 12/01/12.
Les différentes fractures de l’extrémité proximale du V ème métatarsien
Elles sont au nombre de trois et sont considérées en fonction de leur localisation anatomique :
Une revue d’étude s’est récemment attachée au sujet afin de proposer une évaluation des différentes stratégies de traitement en fonction des diverses fractures du V (avulsion, fracture de Jones, fracture de fatigue) et d’en apprécier les répercussions sur le devenir de la population sportive et non-sportive.
Cette étude a été menée par le Dr Gino M Kerkhoffs, Academic Medical Centre, Orthopaedic Surgery, Amsterdam et a été publié dans le BJSM le 12/01/12.
Les différentes fractures de l’extrémité proximale du V ème métatarsien
Elles sont au nombre de trois et sont considérées en fonction de leur localisation anatomique :
1 : fracture par avulsion (fracture par arrachement de la tubérosité)
2 : fracture de Jones (limite métaphysaire-diaphysaire mettant en contrainte l’articulation intermétatarsienne avec le IV)
3 : Fracture de fatigue (ou stress fracture, fracture de la diaphyse proximale et distale de l’articulation intermétatarsienne
Etiologie
Les mécanismes d’action entrainant une fracture du Vème métatarse sont pluriels. On retrouve notamment :
Diagnostic
Si le diagnostic des deux premières pathologies prête moins à confusion, celui de la fracture de fatigue est plus complexe. En effet, la radiographie est généralement muette au début et avant que l’on puisse voir un cal hypertrophique, le retard de prise en charge peut provoquer un défaut de consolidation. Il convient donc, devant la suspicion d’un tel problème de faire appel à l’IRM. On notera toutefois le caractère couteux d’un tel examen.
L’étude
Les résultats de la compilation des 177 articles revus, ont entrainé la conservation de 21 articles jugés suffisamment pertinents.
De la lecture de ces 21 articles, les conclusions suivantes ont été tirées :
2 : fracture de Jones (limite métaphysaire-diaphysaire mettant en contrainte l’articulation intermétatarsienne avec le IV)
3 : Fracture de fatigue (ou stress fracture, fracture de la diaphyse proximale et distale de l’articulation intermétatarsienne
Etiologie
Les mécanismes d’action entrainant une fracture du Vème métatarse sont pluriels. On retrouve notamment :
- La supination forcée, génératrice d’une traction du tendon du court fibulaire qui peut provoquer une fracture par avulsion osseuse à la base du métatarse.
- La fracture de Jones correspond à une vraie fracture métadiaphysaire.
- La fracture de fatigue dite « fracture de marche » est généralement due à l’effort excessif.
Diagnostic
Si le diagnostic des deux premières pathologies prête moins à confusion, celui de la fracture de fatigue est plus complexe. En effet, la radiographie est généralement muette au début et avant que l’on puisse voir un cal hypertrophique, le retard de prise en charge peut provoquer un défaut de consolidation. Il convient donc, devant la suspicion d’un tel problème de faire appel à l’IRM. On notera toutefois le caractère couteux d’un tel examen.
L’étude
Les résultats de la compilation des 177 articles revus, ont entrainé la conservation de 21 articles jugés suffisamment pertinents.
De la lecture de ces 21 articles, les conclusions suivantes ont été tirées :
- Les avulsions non déplacées sont toujours traitées de manière conservatrice (pas d’intervention)
- Les fractures de Jones sont traitées le plus souvent de manière conservatrice alors que le traitement opératoire diminue significativement le nombre de semaines pour la reprise du sport ainsi que les complications de non-consolidation.
- Les fractures de fatigue subissent le même raisonnement que celles de Jones.
On notera effectivement que la durée avant la reprise du sport est du simple au double entre le sportif opéré et le non-opéré. Cela est valable pour la fracture de Jones (de 9.8 à 19 semaines) et pour la Stress fracture (de 24 à 12 semaines).
Les taux de difficultés de guérison complète sont quant à eux encore plus significatifs avec un rapport de 1 pour 5 pour Jones et un rapport de 1 pour 180 ( !!!!!!) pour les Stress fractures.
Conclusion
Cette méta-analyse nous donne donc une vision assez nette du choix opératoire ou non de ces trois atteintes du Vème métatarse. Alors que, aujourd’hui encore, les visions chirurgicales manquent de consensus sur la stratégie thérapeutique, ces résultats devraient simplifier le choix en la matière.
Par ailleurs, nous noterons que la recherche de validations scientifiques de pratiques (combien même soient elles efficaces et validées empiriquement) reste un outil de choix pour définir de manière définitive nos démarches thérapeutiques.
Références
Treatment of proximal metatarsal V fractures in athletes and non-athletes; Gino M Kerkhoffs, Viktor E Versteegh, Inger N Sierevelt, Peter Kloen, C Niek van Dijk ; Br J Sports Med 2012;46:644-648 doi:10.1136/bjsports-2011-090389
Les taux de difficultés de guérison complète sont quant à eux encore plus significatifs avec un rapport de 1 pour 5 pour Jones et un rapport de 1 pour 180 ( !!!!!!) pour les Stress fractures.
Conclusion
Cette méta-analyse nous donne donc une vision assez nette du choix opératoire ou non de ces trois atteintes du Vème métatarse. Alors que, aujourd’hui encore, les visions chirurgicales manquent de consensus sur la stratégie thérapeutique, ces résultats devraient simplifier le choix en la matière.
Par ailleurs, nous noterons que la recherche de validations scientifiques de pratiques (combien même soient elles efficaces et validées empiriquement) reste un outil de choix pour définir de manière définitive nos démarches thérapeutiques.
Références
Treatment of proximal metatarsal V fractures in athletes and non-athletes; Gino M Kerkhoffs, Viktor E Versteegh, Inger N Sierevelt, Peter Kloen, C Niek van Dijk ; Br J Sports Med 2012;46:644-648 doi:10.1136/bjsports-2011-090389
Exemple de résultats de traitement sur fracture de JONES par Taping ( bande DOKI) et Game ready chez un joueur de football professionnel.