Souza B, Draper C, Fredericson M, Powers C. Femur rotation and patellofemoral joint kinematics : a weight-bearing magnetic resonance imaging analysis. J Orthop Sports Phys Ther. 2010;40(5):277-285
Introduction/Background
De nombreux patho-mécanismes du syndrome fémoro-patellaire (SFP) sont évoqués dans la littérature.
Selon la théorie la plus fréquemment évoquée le SFP serait lié à un excès de contraintes sur l’articulation FP. Le guidage (mal-tracking) anormal de la patella, étant responsable d’une augmentation des charges en cisaillement et en compression, et à l’origine du SFP.
Sur la base de plusieurs décennies d’études réalisées en décharge, on admet fréquemment que l’altération de la cinématique de l’articulation FP est le résultat d’une mobilité anormale de la patella sur un fémur relativement stable.
Cependant, une étude de Powers et al. (2003) rapporte que la cinématique de l’articulation FP pourrait être différente lors des mouvements en charge (mobilité du fémur par rapport à une patella relativement stable).
En conséquence, une meilleure compréhension de la cause du mauvais guidage de l’articulation FP est nécessaire ( = quantifier le rôle et la contribution des rotations de fémur et de patella dans la cinématique de l’articulation FP).
Objectifs
Comparer la cinématique de l’articulation FP (tilt et déplacement latéraux) et les rotations fémorales et patellaires chez des femmes avec et sans SFP. L’acquisition des images se fera en charge et grâce à l’IRM dynamique.
Hypothèse principale
En comparaison avec les sujets contrôle, les femmes du groupe SFP auront plus de rotation médiale du fémur, plus de déplacement latéral de la patella, plus de tilt latéral de la patella, mais pas de différence dans la rotation de la patella.
Remarque :
- Rotation de la patella : angle formé par la ligne passant par la plus grande largeur de la patella et le plan frontal extérieur (= mouvement de la patella d’un point de vue extérieur)
- Tilt patella : angle formé par la ligne passant par la plus grande largeur de la patella et la ligne joignant les condyles fémoraux (= mouvement de la patella par rapport au fémur)
Méthode
Population : 30 ♀ ; 2 groupes de 15 (groupe SFP et contrôle), âgés de 18 à 45 ans, semblables en taille, poids et niveau d’activité.
Critères d’inclusion groupe SFP :
- douleur FP
- douleur facilement provoquées par utilisation des escaliers, squat, agenouillement, station assise prolongée, contraction isométrique du quadriceps
Critères d’exclusion groupe SFP :
- antécédent de chirurgie du genou, de luxation patellaire
- atteinte neurologique
- implants (interactions possible avec le champ magnétique)
Critères d’inclusion groupe contrôle
- pas d’antécédents de traumatisme ou de pathologie du genou
- pas de douleur ou d’épanchement de genou
- pas de limitations susceptible de modifier les mouvements évalués
- absence d’implants
Protocole
La cinématique en charge de l’articulation FP a été obtenue en utilisant un appareil d’imagerie par résonnance magnétique, ouvert verticalement.
Analyse des données
Moyenne sur les deux séries d’images pour les variables suivantes :
- Rotation fémorale
- Rotation de la patella
- Déplacement latéral de la patella
- Tilt patellaire
Résultats
Discussion
Il existe un parallèle net entre la rotation médiale du fémur et la variation du tilt patellaire, le déplacement latéral de la patella. L’altération de la cinématique de la FP semble être davantage en lien avec la rotation médiale du fémur qu’avec la rotation de la patella.
La rotation médiale du fémur pourrait contribuer au tilt latéral de la patella en poussant la partie antérieure du condyle fémoral vers la facette latérale de la patella. De la même façon, la rotation médiale du fémur éloigne la gorge de la trochlée fémorale de la crête de la patella, provoquant un déplacement latéral relatif de la patella.
Limites
- Pas d’évaluation de la cause de l’excès de rotation médiale du fémur (mécanismes potentiels : excès d’antéversion fémorale, dysplasie trochléaire, dysplasie patellaire ; faiblesse des muscles de la hanche),
- mesures sur les IRM faites par un opérateur connaissant la répartition des sujets dans les groupes (mais marqueurs osseux – donc fiables),
- pas d’évaluation de la douleur au cours de la réalisation, donc impossibilité de déterminer si les différences sont liées aux symptômes.
Conclusion
Ces résultats sont en adéquation avec les études précédentes sur le sujet. Ils suggèrent que l’altération de la cinématique FP en charge est davantage liée aux mouvements anormaux du fémur (rotation médiale excessive) qu’à la rotation de la patella. Le contrôle de la rotation du fémur lors des activités en charge (particulièrement dans les premiers degrés de flexion) pourrait être important pour normaliser la cinématique de la FP.
Introduction/Background
De nombreux patho-mécanismes du syndrome fémoro-patellaire (SFP) sont évoqués dans la littérature.
Selon la théorie la plus fréquemment évoquée le SFP serait lié à un excès de contraintes sur l’articulation FP. Le guidage (mal-tracking) anormal de la patella, étant responsable d’une augmentation des charges en cisaillement et en compression, et à l’origine du SFP.
Sur la base de plusieurs décennies d’études réalisées en décharge, on admet fréquemment que l’altération de la cinématique de l’articulation FP est le résultat d’une mobilité anormale de la patella sur un fémur relativement stable.
Cependant, une étude de Powers et al. (2003) rapporte que la cinématique de l’articulation FP pourrait être différente lors des mouvements en charge (mobilité du fémur par rapport à une patella relativement stable).
En conséquence, une meilleure compréhension de la cause du mauvais guidage de l’articulation FP est nécessaire ( = quantifier le rôle et la contribution des rotations de fémur et de patella dans la cinématique de l’articulation FP).
Objectifs
Comparer la cinématique de l’articulation FP (tilt et déplacement latéraux) et les rotations fémorales et patellaires chez des femmes avec et sans SFP. L’acquisition des images se fera en charge et grâce à l’IRM dynamique.
Hypothèse principale
En comparaison avec les sujets contrôle, les femmes du groupe SFP auront plus de rotation médiale du fémur, plus de déplacement latéral de la patella, plus de tilt latéral de la patella, mais pas de différence dans la rotation de la patella.
Remarque :
- Rotation de la patella : angle formé par la ligne passant par la plus grande largeur de la patella et le plan frontal extérieur (= mouvement de la patella d’un point de vue extérieur)
- Tilt patella : angle formé par la ligne passant par la plus grande largeur de la patella et la ligne joignant les condyles fémoraux (= mouvement de la patella par rapport au fémur)
Méthode
Population : 30 ♀ ; 2 groupes de 15 (groupe SFP et contrôle), âgés de 18 à 45 ans, semblables en taille, poids et niveau d’activité.
Critères d’inclusion groupe SFP :
- douleur FP
- douleur facilement provoquées par utilisation des escaliers, squat, agenouillement, station assise prolongée, contraction isométrique du quadriceps
Critères d’exclusion groupe SFP :
- antécédent de chirurgie du genou, de luxation patellaire
- atteinte neurologique
- implants (interactions possible avec le champ magnétique)
Critères d’inclusion groupe contrôle
- pas d’antécédents de traumatisme ou de pathologie du genou
- pas de douleur ou d’épanchement de genou
- pas de limitations susceptible de modifier les mouvements évalués
- absence d’implants
Protocole
La cinématique en charge de l’articulation FP a été obtenue en utilisant un appareil d’imagerie par résonnance magnétique, ouvert verticalement.
- installation du sujet en unipodal (aide légère avec le pied controlatéral pour l’équilibre ; positionnement libre du pied)
- localisation du centre de l’articulation du genou
- flexion de genou de 50° puis extension avec pauses à 45°, 30°, 15° et 0° de flexion
- acquisition de deux images statiques lors des pauses
- pause de 5 minutes puis nouvelle acquisition
Analyse des données
Moyenne sur les deux séries d’images pour les variables suivantes :
- Rotation fémorale
- Rotation de la patella
- Déplacement latéral de la patella
- Tilt patellaire
Résultats
- Le déplacement latéral de la patella était supérieur dans le groupe SFP par rapport au groupe contrôle, pour tous les angles de flexion évalués. La plus grande différence était observée à 0° de flexion.
- Le tilt patellaire latéral était supérieur dans le groupe SFP par rapport au groupe contrôle, pour des flexion de genou de 30°, 15° et 0°. La plus grande différence était observée à 0° de flexion.
- La rotation médiale du fémur était supérieur dans le groupe SFP par rapport au groupe contrôle, pour des flexion de genou de 45°, 15° et 0°. La plus grande différence était observée à 0° de flexion.
- Aucune différence entre les groupes n’a été retrouvée concernant la rotation de la patella
Discussion
Il existe un parallèle net entre la rotation médiale du fémur et la variation du tilt patellaire, le déplacement latéral de la patella. L’altération de la cinématique de la FP semble être davantage en lien avec la rotation médiale du fémur qu’avec la rotation de la patella.
La rotation médiale du fémur pourrait contribuer au tilt latéral de la patella en poussant la partie antérieure du condyle fémoral vers la facette latérale de la patella. De la même façon, la rotation médiale du fémur éloigne la gorge de la trochlée fémorale de la crête de la patella, provoquant un déplacement latéral relatif de la patella.
Limites
- Pas d’évaluation de la cause de l’excès de rotation médiale du fémur (mécanismes potentiels : excès d’antéversion fémorale, dysplasie trochléaire, dysplasie patellaire ; faiblesse des muscles de la hanche),
- mesures sur les IRM faites par un opérateur connaissant la répartition des sujets dans les groupes (mais marqueurs osseux – donc fiables),
- pas d’évaluation de la douleur au cours de la réalisation, donc impossibilité de déterminer si les différences sont liées aux symptômes.
Conclusion
Ces résultats sont en adéquation avec les études précédentes sur le sujet. Ils suggèrent que l’altération de la cinématique FP en charge est davantage liée aux mouvements anormaux du fémur (rotation médiale excessive) qu’à la rotation de la patella. Le contrôle de la rotation du fémur lors des activités en charge (particulièrement dans les premiers degrés de flexion) pourrait être important pour normaliser la cinématique de la FP.