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S’entraîner dur pour bien dormir ? Perception de la charge d’entraînement, quantité de sommeil et distribution des phases d’endormissement chez des sportifs professionnels



S’entraîner dur pour bien dormir ? Perception de la charge d’entraînement, quantité de sommeil et distribution des phases d’endormissement chez des sportifs professionnels

Introduction


Les athlètes et leur staff considère le sommeil comme étant un élément essentiel pour leur santé, leur récupération et leur performance. Alors qu’il est communément admis que l’activité physique profite au sommeil, une importante charge d’entraînement pourrait compromettre le sommeil et par conséquent une récupération adéquate. En effet, en dépit de son importance, il apparait que les sportifs professionnels dorment moins bien comparé à une population moins active de même âge. Cela se reflète dans des temps de sommeil plus courts, un éveil élevé après le début d’une phase de sommeil, et une efficacité de sommeil moindre.
 
Au-delà de la quantité de sommeil, une distribution saine des phases de sommeil est cruciale pour le fonctionnement physiologique et psychologique. La distribution des phases de sommeil peut être modifiée par l’activité physique, étant donné que le sommeil s’ajuste en fonction des besoins journaliers du corps en récupération. Mais elle peut être négativement affectée pour un comportement éveil/sommeil sous optimal (restriction de sommeil, fragmentation, surentrainement et stress d’anticipation).
 
Malgré son importance pour la performance et la récupération, les études systématiques sur le sommeil chez les sportifs professionnels ne sont pas légion, et beaucoup gagneraient à améliorer leur approche méthodologique.
 

Objectif


Pour faire face à ces problèmes, la présente étude a pour objectif de répondre à deux questions :
  • Quelle est la quantité objective de sommeil chez les sportifs professionnels et comment sont réparties les phases d’endormissement ?
  • La quantité de sommeil et la distribution des phases d’endormissements sont-elles associées à la perception de la charge d’entraînement passée ?
 

Méthode


Pour fournir une réponse sérieuse à ces questions, une approche méthodologique mixée a été employée. Des enregistrements de la quantité de sommeil basée sur l’actigraphie, et des phases de sommeil basée sur l’EEG, ainsi que la perception de la charge d’entrainement ont été collectés.
 
Le nombre total de participants est de 98, tous athlètes professionnels.

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Tout les athlètes ont dormi dans un environnement qui leur été hautement familier. Dans chaque cas, la période d’enregistrement été libre de compétition, à l’exception des matchs d’exhibition. Les enregistrements se sont fait sur 7 jours consécutifs.
 
  • Pour évaluer les schémas sommeil/éveil, un actigraphe (Actiwatch 2, Philips Respironics) a été porté continuellement du côté non dominant au poignet, et détaché uniquement pendant les entraînements et en cas de contact avec l’eau. Les paramètres intéressés sont : le temps au lit (TIB), le temps total de sommeil (TST), la latence de début de sommeil (SOL), l’éveil après le début de phase de sommeil (WASO), l’index de fragmentation (%) et l’efficacité de sommeil (SE).

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  • Les phases de sommeil ont été enregistrées par un système de bandeau avec des capteurs sans fil, à enregistrement automatique (WS).
  • La charge de travail est mesurée chaque soir, à l’aide d’une simple question : « A quelle intensité était l’entraînement aujourd’hui ? ». L’athlète évalue alors avec une échelle allant de 1 (très faible) à 10 (très intense).
 

Résultat


Le tableau 1 regroupe les résultats relatifs à l’actigraphie, sur la période de 7 jours d’enregistrement, ainsi que les résultats relatifs au système sans fil (WS)

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Les tableaux 2 et 3 présente un aperçu des résultats de l’analyse statistique, testant l’impact au jour le jour de la variation de la perception de la charge d’entrainement sur la quantité de sommeil (table 2) et la distribution des phases de sommeil (table 3).

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S’entraîner dur pour bien dormir ? Perception de la charge d’entraînement, quantité de sommeil et distribution des phases d’endormissement chez des sportifs professionnels
L’actigraphie révèle :
  • Des durées totales de sommeil de 7 :50 +/- 1 :08h
  • Une latence en début de sommeil de 13 +/- 15 min
  • Un éveil après le début de phase de sommeil de 33 +/- 17 min
  • Et une efficacité de sommeil de 88+/- 5%
 
La distribution des phases de sommeil révèle :
  • 51 +/- 9% en sommeil léger
  • 21 +/- 8% en sommeil profond
  • et 27 +/- 7% en sommeil paradoxal
 
En moyenne, la perception de la charge d’entraînement était de 5.40 +/- 2.5 (/10), montrant une grande variabilité quotidienne.
Le modèle d’analyse statistique ne révèle pas d’altération dans la quantité de sommeil ou la distribution des phases de sommeil en fonction de la variation de jour en jour de la charge d’entraînement précédente.
 

Conclusion


 
Les résultats indiquent des durées de sommeil saines, mais un éveil important après le début de la phase d’endormissement, suggérant un potentiel besoin d’optimisation du sommeil. La grande proportion de sommeil profond reflète potentiellement un besoin important de récupération. Avec une quantité de sommeil et une distribution des phases de sommeil restant insensible aux variations de la charge perçue d’entraînement, on peut se demander si le sommeil actuel des sportifs fournit suffisamment de récupération après un exercice à plus haute intensité.
 

Article original


Melanie Knufinke, Arne Nieuwenhuys, Sabine A.E. Geurts, Els I.S. Møst, Kamiel Maase, Maarten H. Moen, Anton M.L. Coenen, Michiel A.J. Kompier. Train hard, sleep well? Perceived training load, sleep quantity and sleep stage distribution in elite level athletes. http://dx.doi.org/10.1016/j.jsams.2017.07.003 2017 Sports Medicine Australia

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