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Répercussions cliniques des dyskinésies scapulaires dans les pathologies de l’épaule : la déclaration de consensus 2013 de la conférence sur la scapula. Partie 2

Partie 3. Evaluation clinique : ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas

Par Pierre Moitry a qui nous adressons tous nos remerciements.



(Kibler WB, Ludewig PM, McClure PW et al. Clinical implications of scapular dyskinesis in shoulder injury : the 2013 consensus statement from the « scapular summit ». Br J Sports Med 2013;47:877-885)

Pour consulter les 2 premières parties :
Partie 1 cliquer ICI
Partie 2 cliquer ICI
 
L'évaluation clinique de la dysfonction scapulaire chez les patients souffrant de douleurs à l'épaule devrait inclure trois éléments de base: 
 
1. l'observation visuelle pour déterminer la présence ou l'absence de dyskinésie scapulaire, 
 
2. l'effet, sur les symptômes, de la correction manuelle du dysfonctionnement de l'omoplate,
 
3. l'évaluation des structures anatomiques alentours qui peuvent être responsable de la dyskinésie observée.
 
Kibler et al ont été les premiers à décrire un système d’évaluation visuel de la dysfonction scapulaire 
qui défini trois types de mouvements anormaux et un type normal. La fiabilité de ce système étant trop faible pour une utilisation clinique le test a été peaufiné par la suite dans deux études ultérieures.

Le Scapular Dynamic Test (SDT) est un test d’évaluation visuelle des dyskinésies scapulaires : les mouvements de la scapula sont observés alors que le patient réalise des mouvements de flexion et abduction avec charge. 
L’objectif du test est de déterminer la présence ou l’absence de dyskinésie, de chaque côté, au cours d’une évaluation séparée.
Une dyskinésie est défini comme la présence :
- de décollement  (de tout ou partie du bord médial de la scapula, ou de l’angle inférieur de la scapula)
- et/ou de troubles du rythme (prématuré ou excessif, ou mouvement saccadé pendant l'élévation et l'abaissement).
 
L'asymétrie scapulaire (différences d'un côté à côté) est fréquemment retrouvée chez des sujets sains. Les tests d’évaluation des dyskinésies scapulaire (dynamiques) et de position (statiques) ne sont pas des tests permettant de diagnostiquer la douleur de l'épaule. Ces tests doivent être considérés comme que des outils d'évaluation des déficits.
L’asymétrie scapulaire étant fréquemment retrouvée, il faut déterminer si cette dernière est une anomalie contribuant aux symptômes. Les modifications du mouvement scapulaire peuvent être des stratégies compensatoires pour éviter le stress sur des tissues sensibilisés. Les tests d'altération des symptômes (Symptom alteration tests) ont été développés pour déterminer l’effet de la dyskinésie sur les symptômes.

Une correction manuelle de la dyskinésie est réalisée lors des tests de provocation. Si la modification de la position scapulaire entraîne une diminution immédiate des symptômes, cela fournit une preuve directe que la dyskinésie scapulaire est un facteur contributif des symptômes de l’épaule. Les deux principaux tests d'altération des symptômes sont les tests SAT et SRT.
 
Le SAT consiste à aider manuellement la sonnette latérale pendant l'élévation de l'épaule et de déterminer l'effet sur la douleur.
 
Le SRT consiste à positionner et à stabiliser manuellement le bord interne de l'omoplate contre le thorax, tout effectuant simultanément un tilt postérieur. Le test est considéré comme positif lorsque 
qu’il y a une réduction de la douleur ou une augmentation de la force isométrique d’élévation.
L'examen des tissus environnants doit ensuite être effectué afin d'identifier les facteurs susceptibles d’’être responsables de la dyskinésie : déficits de force ou de contrôle moteur des muscles stabilisateurs de la scapula, anomalies posturales, déficits de mobilités.