RESUME
Dans cette étude de cas, nous observons une très grande prévalence (70%) de l’incontinence urinaire (IU) chez les athlètes féminines qui pratiquent un sport à haute vélocité mais un faible niveau de connaissances et de bonnes pratiques en ce qui concerne cette problématique. Plus de 8 ans de pratique sportive et la dyspareunie (douleur lors de l’acte sexuel) sont des facteurs prédisposant à l’IU. Les athlètes ayant des connaissances suffisantes étaient 57% moins susceptibles de développer une IU.
INTRODUCTION
Pratiquer une activité physique régulière présente de nombreux avantages pour la santé. Cependant, l’exercice physique, en particulier les sports à haute vélocité, a été identifié comme un facteur de risque pour l’incontinence urinaire (IU) (Parmigiano et al., 2014; Vitton et al., 2011). La définition de l’IU par l’International Continence Society (ICS) désigne toute plainte de perte involontaire d’urine, dont l’information isolée est insuffisante pour diagnostiquer cette dysfonction (Abrams et al., 2010). Les principales formes d'IU sont les suivantes : incontinence urinaire d'effort (IUE), incontinence urinaire d'urgence (IUU) (=IU par impériosité) et mixte (IUM) (Abrams et al., 2010). L’IU peut nuire à la qualité de vie et aux performances sportives (Jácome, Oliveira, Marques et Sá-Couto, 2011). Les sports à contrainte élevée comportent des sauts et / ou des mouvements rapides, y compris avec port de poids (Groothausen, Siemer, Kemper, Twisk et Welten, 1997). Ceux-ci peuvent augmenter excessivement la Pression Intra-Abdominale (PIA), causer des lésions du périnée (Eliasson, Larsson et Mattsson, 2002; Vitton et al., 2011) et l’atteinte du nerf pudendal (Dias et al., 2017). Le mécanisme de la continence urinaire est alors compromis et prédispose le sujet à l’IU (Eliasson et al., 2002). Ainsi, l'athlétisme, la gymnastique, le basketball, le volleyball, le handball, le futsal, les sports de combat et la musculation sont des activités à risque pour le plancher pelvien (Alves et al., 2017; Bø, 2004; Parmigiano et al., 2014). Cette étude vise à évaluer la prévalence de l’IU chez les athlètes féminines pratiquant des sports à haute vélocité et son association avec les Connaissances, l’Attitude et les bonnes Pratiques liés à l’IU (CAP). Ces données pourraient permettre la mise en place de recommandations préventives et curatives visant à minimiser la prévalence de l’IU, contribuant ainsi à un plus grand engagement des jeunes athlètes.
METHODE
C’est une étude de cas auprès d'athlètes féminines du football, basketball, volleyball, judo, handball et futsal de la ville de Recife (Brésil). Les critères d'inclusion étaient les suivants : femmes âgées de 18 à 30 ans; sports à haute vélocité; durée minimale de pratique d'un an, fréquence minimale de deux fois par semaine et une heure par session; participation fréquente à des compétitions et nullipares. L’échantillonnage et les critères d’exclusion sont représentés ci-contre.
Un formulaire d'évaluation préparé par les chercheurs a été utilisé pour les informations socio-démographiques, les antécédents gynécologiques, les pertes urinaires ainsi que le type et l'intensité de la pratique sportive. Le Questionnaire de la Consultation Internationale sur l'Incontinence (ICIQ-SF), permet de classer les pertes urinaires au cours des 4 dernières semaines et d'évaluer l'impact de l'IU sur la qualité de vie (Tamanini, Dambros, D'Ancona, Palma et Rodrigues, 2004). L’enquête sur le CAP, également organisée par d’autres chercheurs, comportait des questions sur la connaissance, l’attitude et la pratique en lien avec l’IU dans le sport. Ces questions ont été validés par un consensus de 7 spécialistes. La méthodologie qui est détaillé dans l’article original répond aux critères de recherche scientifique (p<0,05).
Un formulaire d'évaluation préparé par les chercheurs a été utilisé pour les informations socio-démographiques, les antécédents gynécologiques, les pertes urinaires ainsi que le type et l'intensité de la pratique sportive. Le Questionnaire de la Consultation Internationale sur l'Incontinence (ICIQ-SF), permet de classer les pertes urinaires au cours des 4 dernières semaines et d'évaluer l'impact de l'IU sur la qualité de vie (Tamanini, Dambros, D'Ancona, Palma et Rodrigues, 2004). L’enquête sur le CAP, également organisée par d’autres chercheurs, comportait des questions sur la connaissance, l’attitude et la pratique en lien avec l’IU dans le sport. Ces questions ont été validés par un consensus de 7 spécialistes. La méthodologie qui est détaillé dans l’article original répond aux critères de recherche scientifique (p<0,05).
RESULTATS
On note la présence d'une IU dans une situation quotidienne pour 82 des 118 athlètes, soit 70% de prévalence. Parmi les femmes incontinentes, 19 athlètes (23%) présentent une IU d’effort ; 19 (23%) une IU d’urgence (impériosité); et 44 (54%) une IU mixte (tableau I).
Parmi elles, 61% font de l’IU pendant l'entraînement et 45% en compétition. La restriction hydrique est une stratégie mise en place dans 15% des cas, et 4% auront recours à une assistance médicale pour l’IU. Le judo était le sport avec la plus forte prévalence de pertes urinaires (n = 2, 100%), suivi de l'athlétisme (n = 7, 87,5%), du handball (n = 22, 73,3%), du basketball (n = 14; 67%), du futsal (n = 20, 67,0%) et du volleyball (n = 17; 63,0%), sans différence significative entre les types de sport (p = 0,693).
Selon le questionnaire ICIQ-SF, 58 athlètes (70,7%) ont perdu de l’urine au cours des quatre dernières semaines et ont eu un impact léger sur leur qualité de vie. En ce qui concerne l’enquête CAP, 37 athlètes (31%) ont présenté des connaissances suffisantes, 63 (53%) des attitudes adéquates et aucune (0,0%) en bonne pratique.
Une connaissance adaptée est significativement un facteur protecteur des IU.
Un temps de pratique sportive > 8 ans et une dyspareunie (douleur lors de l’acte sexuel) sont significativement corrélés à la présence d’IU.
Parmi elles, 61% font de l’IU pendant l'entraînement et 45% en compétition. La restriction hydrique est une stratégie mise en place dans 15% des cas, et 4% auront recours à une assistance médicale pour l’IU. Le judo était le sport avec la plus forte prévalence de pertes urinaires (n = 2, 100%), suivi de l'athlétisme (n = 7, 87,5%), du handball (n = 22, 73,3%), du basketball (n = 14; 67%), du futsal (n = 20, 67,0%) et du volleyball (n = 17; 63,0%), sans différence significative entre les types de sport (p = 0,693).
Selon le questionnaire ICIQ-SF, 58 athlètes (70,7%) ont perdu de l’urine au cours des quatre dernières semaines et ont eu un impact léger sur leur qualité de vie. En ce qui concerne l’enquête CAP, 37 athlètes (31%) ont présenté des connaissances suffisantes, 63 (53%) des attitudes adéquates et aucune (0,0%) en bonne pratique.
Une connaissance adaptée est significativement un facteur protecteur des IU.
Un temps de pratique sportive > 8 ans et une dyspareunie (douleur lors de l’acte sexuel) sont significativement corrélés à la présence d’IU.
DISCUSSION
- Les résultats de cette étude ont démontré une prévalence élevée de l'IU chez les athlètes féminines. L’IU mixte est plus répandu au quotidien, pendant l'entraînement et en compétition ce qui diffère des études précédentes (Almeida et al., 2016; Alves et al., 2017; Carls, 2007; Eliasson, Nordlander, Mattsson, Larson et Hammarstrom, 2004; Jácome et al., 2011; Simeone et al., 2011). , 2010).
- Selon Almeida et al. (2016), les athlètes ont trois fois plus de risque de souffrir de l'IU que les non-athlètes. Ceci peut s’expliquer par l'augmentation constante de la PIA qui peut générer des lésions structurelles des ligaments, des fascias et des muscles, altérant ainsi le mécanisme de la continence urinaire (Bø, 2004; Eliasson et al. , 2004; Vitton et al., 2011). En outre, les athlètes de sports à vélocité élevée sont plus susceptibles d'avoir l'IU que les athlètes de sport à contrainte réduite (Alves et al., 2017; Nygaard & Shaw, 2016). Les femmes souffrant d'IU d’effort signalent une perte urinaire plus élevée la nuit (Burti, Hacad, Zambon, Polessi et Almeida, 2015). La fatigue du plancher pelvien est également un facteur à prendre en considération. Les femmes souffrant d'IUE ont de moins bonnes performances pour les contractions rapides sur une longue période par rapport aux femmes continentes (test). Les conséquences de ces dysfonctions sont une insuffisance sphinctérienne et / ou une hypermobilité du col de la vessie et un déclenchement de l’IU à l’effort (Bø, 2004; Eliasson et al., 2004; Parmigiano et al., 2014; Thyssen et al., 2002).
- Il semble que les cas d’IU par impériosité et d’IU mixte soient encore peu étudiés et diffusés dans le milieu sportif et scientifique comparativement à l’IU d’effort. Les mécanismes pathogènes précédents génèreraient une boucle de rétroaction répétée dans le cerveau, induisant des symptômes de vessie hyperactive et d’impériosité (Petros et Woodman, 2007).
- La prévalence la plus élevée d’IU a été observée dans des sports individuels (judo et athlétisme) mais ce résultat n’est pas significatif notamment à cause de l’échantillon réduit. Aucune différence significative n'a été observée entre les sports. Les sauts en longueur représentent la plus forte prévalence d’IU en athlétisme parce que qu’ils génèrent le plus de pression sur le plancher pelvien selon Bø en 2004).
- La prévalence de l'IU selon le type de sport, la pratique en heures par jour et en jours par semaine n'était pas significative. L’étude de Jácome et al. (2011) corrobore cette affirmation. Cependant, ces résultats diffèrent de ceux d'Alves et al. (2017), qui ont révélé une association positive entre le temps d’activité et la fréquence des pertes urinaires.
- Dans cette étude, les athlètes avec temps de pratique sportive >8 ans présente 2,5 fois plus de risque de développer une IU. Ceci consolide les résultats d’une étude similaire (Eliasson et al., 2002) et confirme que des efforts intenses et prolongés affectent le mécanisme de la continence urinaire (Simeone et al., 2010).
- La dyspareunie a présenté une relation significative avec l’IU dont le risque est 3 fois supérieur. L’étude de Coksuer et al. en 2011 a révélé que l’IU mixte était celle qui avait le plus grand impact sur la fonction sexuelle.
- Malgré la forte prévalence de l'IU, peu d'athlètes ont demandé des soins médicaux, aucune n'a demandé de soins de kinésithérapie et aucune n'a signalé de perte urinaire à l'entraîneur. Les athlètes ne parlent généralement pas de perte urinaire (Borba, Lelis et Brêtas, 2008; Carls, 2007; Parmigiano et al., 2014) ni ne consultent un médecin (Jácome et al., 2011; Thyssen et al., 2002), probablement en raison de l'embarras provoqué (Borba et al., 2008) et du manque d'information sur les possibilités de traitement et de prévention (Carls, 2007; Parmigiano et al., 2014).
- La plupart des athlètes ont estimé que la perte urinaire ne compromettait pas la performance sportive, contrairement aux résultats d'autres articles (Carls, 2007; Jácome et al., 2011).
- Dans cette étude, les stratégies d’urgence ont été peu utilisées, avec cependant un pourcentage plus élevé pour la restriction hydrique, tout comme dans une étude similaire (Jácome et al., 2011). L'idée est probablement de réduire la quantité d'urine pour diminuer le risque de perte urinaire.
Les athlètes ont rapporté uniquement un impact léger sur la qualité de vie. La majorité des pertes urinaires sont survenues en petite quantité et de manière fréquente dans la présente étude, ainsi que dans d’autres écrits (Bø, 2004; Bø & SundgotBorgen, 2001; Carls, 2007; Eliasson et al., 2004; Jácome et al., 2011). Ceci permet de justifier pourquoi les athlètes considèrent que l'IU n’affecte pas la qualité de vie (Jácome et al., 2011).
- Les athlètes de cette étude ont un faible niveau de connaissance et de pratique. La réponse la plus correcte du questionnaire est qu’un périnée plus efficace peut prévenir l’IU et qu’il existe des exercices de renforcement spécifique à cette musculature. Paradoxalement, la pratique de ces exercices en préventif ou en traitement est peu réalisée par les sportifs dans notre étude tout comme celle de Carls en 2007 et Thyssen et al. en 2002. Toutefois, elles en affirment l’intérêt si on leurs demande de les accomplir (Carls, 2007). De plus, peu d’athlètes sont conscientes de la relation qui existe entre les sports à contrainte élevée et l’IU. Ceci rejoint l’analyse des études de Carls en 2007, Jácome et al. en 2011 et Parmigiano et al. en 2014. - Le renforcement du plancher pelvien qui est recommandé comme premier traitement de l'IUM et de l'IUE (Wilson et al., 2005), devrait systématiquement être inclus dans les programmes d’entrainement (Bø, 2004).
- Une connaissance adéquate représente 57% de diminution du risque d’IU.
-En ce qui concerne la pratique, il a été vérifié que les athlètes perdent plus d'urine pendant l'entraînement qu’en compétition, comme le prouve une autre étude (Thyssen et al., 2002). Cette donnée peut être justifiée par le recours à la restriction hydrique et à la vidange intestinale avant les compétitions ou à une diurèse modifiée (Thyssen et al., 2002). En outre, lors des compétitions, le niveau de catécholamine urinaire est plus élevé qu’à l'entraînement (Baron et al., 1992). Ainsi, l'urètre possédant des récepteurs α reste fermé et empêche la perte d'urine (Thyssen et al., 2002).
Les auteurs recommandent d’évaluer le périnée de tous les athlètes afin de vérifier s’ils présentent déjà une déficience des muscles (en force et en endurance) et des organes pelviens. Lors de recherche future, il serait intéressant d’analyser par échographie translabiale la position anatomique des organes pelviens en lien avec le dysfonctionnement du plancher pelvien chez les athlètes incontinentes. L’idée serait de prouver que les athlètes féminines à vélocité élevée, sans renforcement adéquat du périnée, ont une plus grande descente du col de la vessie et une position inférieure de la vessie liées à l’IU.
- Selon Almeida et al. (2016), les athlètes ont trois fois plus de risque de souffrir de l'IU que les non-athlètes. Ceci peut s’expliquer par l'augmentation constante de la PIA qui peut générer des lésions structurelles des ligaments, des fascias et des muscles, altérant ainsi le mécanisme de la continence urinaire (Bø, 2004; Eliasson et al. , 2004; Vitton et al., 2011). En outre, les athlètes de sports à vélocité élevée sont plus susceptibles d'avoir l'IU que les athlètes de sport à contrainte réduite (Alves et al., 2017; Nygaard & Shaw, 2016). Les femmes souffrant d'IU d’effort signalent une perte urinaire plus élevée la nuit (Burti, Hacad, Zambon, Polessi et Almeida, 2015). La fatigue du plancher pelvien est également un facteur à prendre en considération. Les femmes souffrant d'IUE ont de moins bonnes performances pour les contractions rapides sur une longue période par rapport aux femmes continentes (test). Les conséquences de ces dysfonctions sont une insuffisance sphinctérienne et / ou une hypermobilité du col de la vessie et un déclenchement de l’IU à l’effort (Bø, 2004; Eliasson et al., 2004; Parmigiano et al., 2014; Thyssen et al., 2002).
- Il semble que les cas d’IU par impériosité et d’IU mixte soient encore peu étudiés et diffusés dans le milieu sportif et scientifique comparativement à l’IU d’effort. Les mécanismes pathogènes précédents génèreraient une boucle de rétroaction répétée dans le cerveau, induisant des symptômes de vessie hyperactive et d’impériosité (Petros et Woodman, 2007).
- La prévalence la plus élevée d’IU a été observée dans des sports individuels (judo et athlétisme) mais ce résultat n’est pas significatif notamment à cause de l’échantillon réduit. Aucune différence significative n'a été observée entre les sports. Les sauts en longueur représentent la plus forte prévalence d’IU en athlétisme parce que qu’ils génèrent le plus de pression sur le plancher pelvien selon Bø en 2004).
- La prévalence de l'IU selon le type de sport, la pratique en heures par jour et en jours par semaine n'était pas significative. L’étude de Jácome et al. (2011) corrobore cette affirmation. Cependant, ces résultats diffèrent de ceux d'Alves et al. (2017), qui ont révélé une association positive entre le temps d’activité et la fréquence des pertes urinaires.
- Dans cette étude, les athlètes avec temps de pratique sportive >8 ans présente 2,5 fois plus de risque de développer une IU. Ceci consolide les résultats d’une étude similaire (Eliasson et al., 2002) et confirme que des efforts intenses et prolongés affectent le mécanisme de la continence urinaire (Simeone et al., 2010).
- La dyspareunie a présenté une relation significative avec l’IU dont le risque est 3 fois supérieur. L’étude de Coksuer et al. en 2011 a révélé que l’IU mixte était celle qui avait le plus grand impact sur la fonction sexuelle.
- Malgré la forte prévalence de l'IU, peu d'athlètes ont demandé des soins médicaux, aucune n'a demandé de soins de kinésithérapie et aucune n'a signalé de perte urinaire à l'entraîneur. Les athlètes ne parlent généralement pas de perte urinaire (Borba, Lelis et Brêtas, 2008; Carls, 2007; Parmigiano et al., 2014) ni ne consultent un médecin (Jácome et al., 2011; Thyssen et al., 2002), probablement en raison de l'embarras provoqué (Borba et al., 2008) et du manque d'information sur les possibilités de traitement et de prévention (Carls, 2007; Parmigiano et al., 2014).
- La plupart des athlètes ont estimé que la perte urinaire ne compromettait pas la performance sportive, contrairement aux résultats d'autres articles (Carls, 2007; Jácome et al., 2011).
- Dans cette étude, les stratégies d’urgence ont été peu utilisées, avec cependant un pourcentage plus élevé pour la restriction hydrique, tout comme dans une étude similaire (Jácome et al., 2011). L'idée est probablement de réduire la quantité d'urine pour diminuer le risque de perte urinaire.
Les athlètes ont rapporté uniquement un impact léger sur la qualité de vie. La majorité des pertes urinaires sont survenues en petite quantité et de manière fréquente dans la présente étude, ainsi que dans d’autres écrits (Bø, 2004; Bø & SundgotBorgen, 2001; Carls, 2007; Eliasson et al., 2004; Jácome et al., 2011). Ceci permet de justifier pourquoi les athlètes considèrent que l'IU n’affecte pas la qualité de vie (Jácome et al., 2011).
- Les athlètes de cette étude ont un faible niveau de connaissance et de pratique. La réponse la plus correcte du questionnaire est qu’un périnée plus efficace peut prévenir l’IU et qu’il existe des exercices de renforcement spécifique à cette musculature. Paradoxalement, la pratique de ces exercices en préventif ou en traitement est peu réalisée par les sportifs dans notre étude tout comme celle de Carls en 2007 et Thyssen et al. en 2002. Toutefois, elles en affirment l’intérêt si on leurs demande de les accomplir (Carls, 2007). De plus, peu d’athlètes sont conscientes de la relation qui existe entre les sports à contrainte élevée et l’IU. Ceci rejoint l’analyse des études de Carls en 2007, Jácome et al. en 2011 et Parmigiano et al. en 2014. - Le renforcement du plancher pelvien qui est recommandé comme premier traitement de l'IUM et de l'IUE (Wilson et al., 2005), devrait systématiquement être inclus dans les programmes d’entrainement (Bø, 2004).
- Une connaissance adéquate représente 57% de diminution du risque d’IU.
-En ce qui concerne la pratique, il a été vérifié que les athlètes perdent plus d'urine pendant l'entraînement qu’en compétition, comme le prouve une autre étude (Thyssen et al., 2002). Cette donnée peut être justifiée par le recours à la restriction hydrique et à la vidange intestinale avant les compétitions ou à une diurèse modifiée (Thyssen et al., 2002). En outre, lors des compétitions, le niveau de catécholamine urinaire est plus élevé qu’à l'entraînement (Baron et al., 1992). Ainsi, l'urètre possédant des récepteurs α reste fermé et empêche la perte d'urine (Thyssen et al., 2002).
Les auteurs recommandent d’évaluer le périnée de tous les athlètes afin de vérifier s’ils présentent déjà une déficience des muscles (en force et en endurance) et des organes pelviens. Lors de recherche future, il serait intéressant d’analyser par échographie translabiale la position anatomique des organes pelviens en lien avec le dysfonctionnement du plancher pelvien chez les athlètes incontinentes. L’idée serait de prouver que les athlètes féminines à vélocité élevée, sans renforcement adéquat du périnée, ont une plus grande descente du col de la vessie et une position inférieure de la vessie liées à l’IU.
CONCLUSION
La prévalence de l'IU est de 70% dans cette étude, avec une prédominance de l'IU Mixte (54%), un faible niveau de connaissance et de pratique adéquate des athlètes sur l'occurrence de l'IU dans les sports à contrainte élevée. La pratique sportive sur 8 ans et la dyspareunie étaient des facteurs de risque prédisposant à l'IU respectivement de 2,5 et 3 fois plus. L'incontinence avait un impact léger sur la qualité de vie des athlètes affectées. Les sportives correctement entraînées avaient 57% moins de risque de développer une IU. La pratique du renforcement des muscles du plancher pelvien est trop peu effectuée par les athlètes. Il est recommandé, lors de la pratique future pendant l’entraînement d’introduire une kinésithérapie préventive et / ou curative dans le but d’évaluer le muscle du plancher pelvien ; ainsi que de mettre en place des exercices pédagogiques visant à renforcer les fibres musculaires à contraction lente et rapide. En outre, une plus grande diffusion des connaissances sur l'IU participerait à réduire la prévalence de ce dysfonctionnement et générerait une plus grande adhésion des jeunes athlètes dans leur future pratique sportive.
Déclaration : Aucun conflit d'intérêts potentiel n'a été signalé par l'auteur.
Financement : soutenu par Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior (CAPES).
Références : cf. article original
Déclaration : Aucun conflit d'intérêts potentiel n'a été signalé par l'auteur.
Financement : soutenu par Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior (CAPES).
Références : cf. article original