Sur le plan élite du football australien (Austrlian Rules), les lésions musculaires des ischio-jambiers ont été les blessures les plus répandues au cours de ces 10 dernières années avec une moyenne de 21 matchs manqués par club et par saison, et, un taux de récidive de 23% [1].
D’autres sports ont reporté l’importance de ce type de blessures avec un taux de récidive et des durées d’absence équivalentes. Au sein de la ligue nationale de Rugby australien, ces blessures ont représenté une moyenne de 8,3 matchs manqués par saison [2]. En première League anglaise, elles sont quant à elles les plus répandues, représentant 12% de l’ensemble des blessures. Le taux de récidive au soccer australien présente un taux de 17% [3] avec une moyenne de 4 matchs manqués par blessure.
D’autres sports ont reporté l’importance de ce type de blessures avec un taux de récidive et des durées d’absence équivalentes. Au sein de la ligue nationale de Rugby australien, ces blessures ont représenté une moyenne de 8,3 matchs manqués par saison [2]. En première League anglaise, elles sont quant à elles les plus répandues, représentant 12% de l’ensemble des blessures. Le taux de récidive au soccer australien présente un taux de 17% [3] avec une moyenne de 4 matchs manqués par blessure.
L’identification des joueurs à risque doit pouvoir aider à la mise en œuvre de stratégies préventives réduisant le taux d’accidents et ses conséquences sur le club et les athlètes. Pour se faire, de nombreuses recherches ont été effectuées portant sur les facteurs de risques à travers différents sports et avec des résultats parfois contradictoires. Une récente revue systématique et méta-analyse de 34 études [4] a identifié le pic de couple de force du quadriceps, l’âge et les antécédents de lésions aux ischio-jambiers comme principaux facteurs de risques. D’autres paramètres n’ont quant à eux pas permis d’établir un niveau de preuve suffisant : dominance de la jambe, poste de jeu, ethnie, amplitude articulaire de la cheville en flexion dorsale, antécédents de blessures au genou.
La force musculaire est communément perçue comme étant un facteur de risque bien que les preuves n’aient pas été concluantes. Il est logique que force et endurance soient des paramètres importants et probablement impliqués dans les blessures aux ischio-jambiers [5]. Une faiblesse musculaire peut faire apparaître une fatigue précoce dans l’activité nécessitant un effort au dessus des capacités physiologiques afin de maintenir un niveau de performance de haute intensité. Cependant cette théorie n’a pas été étayée par des études qui s’intéressent principalement au couple de force maximal en isocinétisme plutôt qu’aux paramètres d’endurance. Par ailleurs, les tests isocinétiques n’évaluent pas les ischio-jambiers dans leur position articulaire la plus sensible.
Durant le sprint, les blessures aux ischio-jambiers se produisent durant la fin de la phase oscillante, en raison de la contraction musculaire excentrique.
Tester les ischio-jambiers dans une position plus spécifique et évaluer les paramètres d’endurance, pourraient permettre de réaliser une évaluation plus discriminative et prédictive d’un risque de blessure.
Le pont fessier sur une jambe (single leg hamstring bridge = SLHB) est un test clinique évaluant les ischio-jambiers et utilisé pour dépister les risques de blessures au niveau élites [6]. `
L’objectif principal de cette étude, publiée en août 2013 dans le British Journal of Sports Medecine [7], est d’examiner si la diminution de force des ischio-jambiers évaluée par le SLHB est un facteur de risque de blessures chez les joueurs de football australien amateurs et semi-professionnels. Cette étude s’intéresse également à la corrélation et l’association du risque de blessure avec les autres facteurs cités précédemment.
METHODES :
La force musculaire des ischio-jambiers de 482 joueurs amateurs et semi professionnels de 16 clubs de football a été testée lors de la pré-saison. Les joueurs ont ensuite été suivis tout au long de la saison.
Une blessure à la cuisse moins de 6 semaines avant le test est un critère d’exclusion de l’étude en raison du taux important de récidives au cours des 3 premières semaines post blessure. L’âge moyen de la population est de 20,7 ans de [16 - 34 ans]. Les joueurs de plus de 35 ans ont été exclus, un âge avancé étant un facteur de risque de blessure.
Les joueurs ont reçu comme consigne de s’allonger au sol avec le talon poser sur une box de 60 cm de haut. La jambe testée est placée à environ 20° de flexion. Les bras doivent être croisées sur la poitrine afin d’avoir une poussée uniquement du talon. L’objectif du test est de faire autant de répétitions que possible jusqu’à l’échec (en respectant la gestuelle : toucher le sol avec les fesses sans se poser et aller jusqu’à 0° d’extension de hanche.
La dorsiflexion de cheville a été mesurée par le test de fente contre le mur et un questionnaire a été rempli par les joueurs relevant l’âge, le poste, l’origine ethnique, jambe de frappe (considérée comme jambe dominante dans cette étude), antécédents de blessures aux ischio-jambiers et aux genoux.
RESULTATS
Un total de 28 blessures aux ischio-jambiers a été enregistré, 16 à droite et 12 à gauche.
Les joueurs qui ont subi une lésion musculaire à droite avaient une moyenne significativement inférieure au test SLHB sur leur jambe droite, étaient plus âgés et plus susceptibles d’avoir des antécédents de blessures musculaires ou de blessures au genou droit.
Pour les blessures à la cuisse gauche, les blessés de ce groupe étaient plus susceptibles d’avoir la jambe gauche comme jambe dominante, les joueurs étaient plus âgés et il y avait une tendance à avoir un passé de lésions musculaires sur la cuisse gauche.
CONCLUSIONS
La lésion musculaire des ischio-jambiers est un problème complexe et plurifactoriel. Les résultats du SLHB comme test préventif sont prometteurs. Néanmoins, en raison du nombre important des facteurs de risques et du faible taux de blessures relevé dans cette étude, il est encore difficile d’isoler la contribution du SLHB dans l’établissement d’un profil de risque.
BIBLIOGRAPHIE
[1] Orchard J, Seward H. The AFL Injury Report 2010. Australian Football League, 2011.
[2] Orchard J. Missed time through injury and injury management at an NRL club. Sport Health 2004;22:11–20.
[3] Petersen J, Thorborg K, Nielsen M, et al. Acute hamstring injuries in Danish elite football: a 12 month prospective registration study among 374 players. Scand J Med Sci Sports 2010;20:588–92.
[4] Freckleton G, Pizzari T. Risk factors for hamstring muscle strain injury in sport: a systematic review and meta-analysis. Br J Sports Med 2013;47:351–8.
[5] Opar DA, Williams MD, Shield AJ. Hamstring strain injuries: factors that lead to injury and re-injury. Sports Med 2012;42:209–26.
[6] Hallet P. A reliability study examining the inter- and intra-observer reliability of the muscle capacity tests included in the ECB musculoskeletal screening protocol [Masters]. University of Nottingham, 2010.
[7] Freckleton G, et al. The predictive validity of a single leg bridge test for hamstring injuries in Australian Rules Football PlayersBr J Sports Med 2013;0:1–5. doi:10.1136/bjsports-2013-092356