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ORGANISATION DU STAFF MÉDICAL DES GRANDS CLUBS EUROPEENS : Partie 1: CONGRES ISOKINETIC – LONDRES 2015



Introduction :

Analysons tout d’abord l’étude réalisée par Jan Ekstrand (Médecin du sport suédois et vice-président du comité médical de l’UEFA) au long de ces 14 dernières années sur 55 clubs européens participant aux coupes européennes et dont le rapport fut présenté lors de ce Congrès.  L’étude des blessures est la première étape pour la prévention. A partir de toutes ces études réalisées, l’UEFA s’est constituée une base de données avec plus de 20 000 blessures répertoriées et analysées dans le football masculin de très haut niveau. Cela permis de recueillir des informations sur les facteurs de risques spécifiques pour certaines pathologies, le temps de jours d’inactivité, et le risque de récidives. Ce suivi sur l’évolution des blessures permet également d’analyser l’évolution des taux de blessures au long des années, et d’évaluer les résultats des programmes préventifs mis en place,  ou les modifications des règles du jeu, l’intensité des matches ou les charges d’entrainement. Ainsi, les conclusions et résultats importants à partir de ces études furent les suivants :

ORGANISATION DU STAFF MÉDICAL DES GRANDS CLUBS EUROPEENS : Partie 1: CONGRES ISOKINETIC – LONDRES 2015

  • Les 10 pathologies les plus communes dans l’élite européenne de football sont :
  1. Les lésions musculaires des ischio-jambiers (14 jours d’absence en moyenne)
  2. Lésions musculaires des adducteurs (9 jours d’absence)
  3. Entorse latérale de cheville (8 jours d’absence)
  4. Lésion musculaire du quadriceps (14 jours d’absence)
  5. Lésion musculaire des gastrocnémiens (15 jours d’absence)
  6. Entorse du ligament collatéral médial du genou (16 jours d’absence)
  7. Contusions du genou (5 jours d’absence)
  8. Contusions de la cuisse (4 jours d’absence)
  9. Tendinopathies d’achille (10 jours d’absence)
  10.  Lombalgie (5 jours d’absence)
 
  • Le taux d’indisponibilité en match de 14% demeure constant au cours de cette dernière décennie.
  • Le taux de blessures ligamentaires a diminué de 31%, mais les taux de blessures musculaires et blessures graves restent élevés, donc non résolus par les mesures préventives. 
ORGANISATION DU STAFF MÉDICAL DES GRANDS CLUBS EUROPEENS : Partie 1: CONGRES ISOKINETIC – LONDRES 2015

  • Une équipe de 25-28 joueurs peut s’attendre à subir en moyenne 50 blessures par saison.
  • Le taux de blessures est beaucoup plus élevé lors des matches que pendant les entrainements.

  • Les blessures et la réussite des équipes sont liées. Les équipes avec moins de blessures ont des meilleurs résultats lors des compétitions UEFA et dans leurs championnats respectifs.

  • Le taux de blessures aux ischio-jambiers a augmenté de 3% entre 2001-2012.
 Les exercices de prévention sont-ils si efficaces (par exemple le nordic hamstring )? Ou d’autres facteurs non identifiés sont-ils responsables ?

  • Les joueurs ayant subit une lésion des ischio-jambiers, pubalgie, ou au genou ont 2-3 fois plus de risque de subir cette même blessure lors de la saison suivante.
  • Pas de différence au niveau du taux de blessures sur terrain synthétique ou naturel, simplement des pathomécanismes différents.
  • Les équipes du nord de l’Europe ont plus de blessures que celles du sud de l’Europe.
  • Les blessures du ligament collatéral médial diminuent au fil des saisons.
  • Les blessures du tendon d’achille arrivent plus souvent chez les joueurs âgés, représentant 4% du total de blessures d’indisponibilité au sein d’un club.
  • A savoir : un joueur blessé pendant un mois coûte 583 000 euros à son club ! On comprend désormais pourquoi le staff médical est autant sous pression…

C’était l’un des thèmes les plus attendu de ce Congrés Isokinetic 2015, l’organisation des staffs médicaux des plus grands clubs européens. Allaient-ils nous révélés leurs « secrets », ou simplement nous donner les grandes lignes de leur fonctionnement sans trop se dévoiler ? Difficile à dire... Certains ont mis en lumière leurs magnifiques installations et dernières technologies de pointe utilisées, tandis que d’autres nous  expliquaient le travail quotidien d’un staff médical au sein d’un grand club, et plus précisément comment se déroulait la mise en place d’un protocole de rééducation. Cela est du surement aux exigences actuelles du football de très haut niveau, les staffs techniques mais également les médecins , responsables de tout leur staff médical, font face à une pression de plus en plus grande de la part soit de la direction du club (Président) , soit de l’entraineur ou bien même des médias: pour ceux qui ont suivi l’actualité footballistique récente, on a tous en tête le licenciement inattendu du médecin très médiatique du Bayern Munich, W.Mueller-Wohlfahrt (après 38 années de bons et loyaux services) ainsi que tout son staff médical correspondant,  à qui l’on reprochait la longue liste de blessures cette saison, et la possible élimination en quarts de finale de ligue des champions suite à la défaite sévère face à Porto (3-1 au match aller), mais qui finalement se qualifia après un 6-1 au match retour. Etait-il le seul responsable ? Pouvons-nous dissocier le travail médical du staff médical, du staff technique et du préparateur physique? Pouvons nous attribuer les bons résultats seulement au travail du coach et des joueurs ? Et les mauvais résultats au travail inefficace du staff médical ? …

Nul doute que la reconnaissance existe de moins en moins, et que seulement la performance et les résultats comptent.

Nous décrirons ainsi dans la partie 2 , à venir, les  différentes organisations présentées par les plus grands clubs européens actuels :
Réal Madrid, Juventus de Turin, Bayern Munich, Arsenal, Chelsea et le Milan AC.