Les divers réseaux nous permettent à tous de communiquer bien sûr, mais surtout d’évoquer notre quotidien de kinésithérapeute à travers ses différentes péripéties, nous rassurant sur le fait que nous vivons souvent les mêmes situations y compris les plus étonnantes.
Ainsi il y a peu, l’un d’entre nous évoquait le cri téléphonique quotidien et souvent matinal de la tribu des « mais moi j’ai mal » , évoquant ainsi la pression du patient désirant à tout prix un rendez-vous au plus tôt malgré notre planning chargé , parce que lui , il a « vraiment » mal , étant évident à ses yeux que nos autres patients ne nous consultent que par curiosité évidemment !
Je voudrais évoquer un autre cri et ainsi nous mettre aussi en garde vis à vis de nos amis sportifs.
Je veux parler de la tribu des « mais moi je dois jouer !»
Il y a peu une stagiaire me demandait comment refaire jouer le dimanche suivant un gardien de foot qui probablement s’était facturé ...ou encore un autre qui, sur un réseau social se demandait comment faire recourir dans un délai quasi surréaliste un sportif suite à une contusion osseuse....et combien de fois nous est posée cette question vitale dès les premières secondes de la consultation pour un mal quelconque de la part de nos patients sportifs « Mais quand est ce que je pourrai reprendre ?»
• Nous aimons tous relever des défis et tenter à chaque fois de soulager, de remettre en fonction tout le monde et ce au plus vite.
• La formation de Kinesport s’oblige pour cela à fournir les meilleurs outils pour cet objectif.
Mais que les choses soient claires, nous ne pouvons pas sauver le « soldat Ryan » à chaque fois.
Nous devons tous avoir en tête que, par exemple si la dysfonction et la lésion peuvent être améliorées, cette dernière en fonction de sa localisation et de sa gravité dépend davantage des règles dictées par l’anatomie et la physiologie, en résumé de dame Nature, kinesport ou pas kinesport.
Nous véhiculons peut être inconsciemment l’idée que le kiné peut toujours agir quelque soit le tableau clinique.
Eh bien non !
C’est ici que toute la conscience professionnelle du kinésithérapeute doit prendre son essence en sachant :
- Poser le diagnostic et ses conséquences.
- Demeurer honnête avec son patient au risque de lui déplaire.
- Ne pas tomber dans le clientélisme malsain d’une part et dangereux d’autre part car à masquer les effets par les moyens puissants dont nous disposons, nous pouvons aggraver la cause.
Evidemment, c’est un réel plaisir de refaire jouer, sauter, courir, combattre au plus vite mais ceci à l’unique condition de ne pas jouer à l’apprenti sorcier.
En effet nous devons tous avoir en tête que l’objectif primaire du kinésithérapeute du sport est de maintenir tout athlète en bonne santé avant même toute notion de performance, «sa santé » qu’il accepte de nous confier, et ça, ce n’est pas un jeu.
Franck SCOTTE.