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Lésions musculaires intrinsèques VS extrinsèques



Si les lésions musculaires intrinsèques comme les lésions myo-aponévrotiques font la une des journaux sportifs et tiennent le haut du pavé dans les infirmeries de clubs, les lésions extrinsèques comme les contusions musculaires, bien que moins nombreuses, ne sont néanmoins pas en reste. 
Une étude de février 2015 publiée dans Muscles Ligaments Tendons Journal [1] s’est intéressée à la différence épidémiologique pouvant exister entre la lésion musculaire extrinsèque et intrinsèque. Un panel de 30 équipes de football et 1981 joueurs furent suivis prospectivement de 2001 à 2013 grâce au suivi des staffs médicaux qui notèrent sur un registre la nature des lésions et le temps d’indisponibilité correspondant des joueurs. Les blessures musculaires étaient alors démembrées en « directes » ou « indirectes » selon leur mécanisme lésionnel.
Les résultats de l’étude ont rapporté un total de 2287 lésions musculaires de la cuisse, représentant 25% des blessures toutes confondues. Un ensemble de 2003 lésions musculaires furent retenues valides pour une analyse et donnaient 88% de blessures indirectes et 12% de directes. L’incidence était 8 fois supérieure pour les traumatismes indirects (1.48/1000h) comparé à ceux directs (0.19/1000h) (p<0.01). De même, les blessures musculaires intrinsèques causaient 19% des indisponibilités totales et les blessures extrinsèques 1% et amenaient à un temps d’indisponibilité plus long (respectivement 18.5 jours contre 7 jours (p<0.001). Le match représentait le moment le plus fréquent de la blessure avec un total de 60% de lésions intrinsèques contre 76% de lésions extrinsèques. Une faute directe d’un joueur était retrouvée dans 7% de toutes les blessures musculaires de la cuisse, ainsi que dans 2% des lésions indirectes et 42% de celles directes. 
 

Lésions musculaires intrinsèques VS extrinsèques
En conclusion, les lésions intrinsèques autrement appelées lésions myo-aponévrotiques ou aponévrotiques restent très majoritaires dans le football par rapport aux lésions extrinsèques causées par un tiers ou une force extérieure et entrainent un temps d’indisponibilité environ deux plus important. Enfin, le match reste la situation de jeu la plus propice à la blessure quelle qu’elle soit avec un pourcentage nettement plus important de contusions musculaires suite à des fautes directes du joueur adverse.
Texte écrit par Arnaud Douville de franssu



 [1] Ueblacker P, Mueller-Wohlfahrt HW, Ekstrand J. Epidemiological and clinical outcome comparison of indirect ('strain') versus direct ('contusion') anterior and posterior thigh muscle injuries in male elite football players: UEFA Elite League study of 2287 thigh injuries (2001-2013). Muscles Ligaments Tendons J. 2015 Feb 5; 4 (4):461-466