Eggleston et al. viennent de publier le 24 février 2020 un article original dans Scand J Med Sci Sports. « high-grade rate intramuscular tendon disruption in acute hamstring injury and return to play in Australian football players”. Arnaud BRUCHARD vous propose sa synthèse / traduction.
Leur objectif était d’observer pendant 6 saisons les blessures aux muscles ischio-jambiers d’une équipe de football australien (entre 40 et 50 joueurs) et d’en déduire s’il y avait des différences lors d’atteintes du tendon intramusculaire (IT) en termes de RTP et de gravité observable par IRM selon les niveaux d’atteintes et leur localisation.
Pour plus d’informations lire l’article en openacess de Bruckner et al. cliquez ICI
Dans cette étude il y a plusieurs questions de fond. A savoir, l’utilisation de l’IRM pour définir les délais de RTP, l’utilisation d’une classification adéquate lors d’atteinte de l’IT et enfin la création d’un algorithme décisionnel concernant le délai de RTP. Enfin il propose une autre classification spécifique face à la BAMIC (classification non validée) et la classification de Peetrons modifiée (classification non validée).
Leur objectif était d’observer pendant 6 saisons les blessures aux muscles ischio-jambiers d’une équipe de football australien (entre 40 et 50 joueurs) et d’en déduire s’il y avait des différences lors d’atteintes du tendon intramusculaire (IT) en termes de RTP et de gravité observable par IRM selon les niveaux d’atteintes et leur localisation.
Pour plus d’informations lire l’article en openacess de Bruckner et al. cliquez ICI
Dans cette étude il y a plusieurs questions de fond. A savoir, l’utilisation de l’IRM pour définir les délais de RTP, l’utilisation d’une classification adéquate lors d’atteinte de l’IT et enfin la création d’un algorithme décisionnel concernant le délai de RTP. Enfin il propose une autre classification spécifique face à la BAMIC (classification non validée) et la classification de Peetrons modifiée (classification non validée).
Le contexte
Beaucoup d’études ont utilisé l'IRM pour estimer le retour au jeu (RTP) après une blessure aux ischio-jambiers et ont signalé plusieurs paramètres associés à une augmentation du délai avant le RTP, comme la classification par IRM, la longueur longitudinale ou la section transversale (ASC) de la blessure, la localisation anatomique de la blessure ou la présence d'une rupture du tendon intramusculaire (IT). Cependant, un certain nombre d'auteurs ont critiqué l'utilisation de l'IRM à cette fin. Van Heumen et al. ont rapporté des preuves modérées que les lésions de l’IT sont associées à des risques de blessures plus fréquentes, cependant, une revue systématique de Reurink et al. a rapporté qu'il n'y avait aucune preuve solide pour une quelconque conclusion d'IRM pour aider à prédire le RTP après une blessure aux ischio-jambiers aiguë chez les athlètes en fonction du nombre important de biais dans de nombreuses études disponibles.
La littérature récente a suggéré que des degrés plus élevés des atteintes des IT, comme démontré avec l'IRM, conduisent à un RTP plus long. Un certain nombre d'études antérieures qui remettaient en question l'IRM pour enquêter sur les blessures aux ischio-jambiers n'ont pas reconnu la blessure IT comme un sous-groupe dans les analyses.
Comment ?
Beaucoup d’études ont utilisé l'IRM pour estimer le retour au jeu (RTP) après une blessure aux ischio-jambiers et ont signalé plusieurs paramètres associés à une augmentation du délai avant le RTP, comme la classification par IRM, la longueur longitudinale ou la section transversale (ASC) de la blessure, la localisation anatomique de la blessure ou la présence d'une rupture du tendon intramusculaire (IT). Cependant, un certain nombre d'auteurs ont critiqué l'utilisation de l'IRM à cette fin. Van Heumen et al. ont rapporté des preuves modérées que les lésions de l’IT sont associées à des risques de blessures plus fréquentes, cependant, une revue systématique de Reurink et al. a rapporté qu'il n'y avait aucune preuve solide pour une quelconque conclusion d'IRM pour aider à prédire le RTP après une blessure aux ischio-jambiers aiguë chez les athlètes en fonction du nombre important de biais dans de nombreuses études disponibles.
La littérature récente a suggéré que des degrés plus élevés des atteintes des IT, comme démontré avec l'IRM, conduisent à un RTP plus long. Un certain nombre d'études antérieures qui remettaient en question l'IRM pour enquêter sur les blessures aux ischio-jambiers n'ont pas reconnu la blessure IT comme un sous-groupe dans les analyses.
Comment ?
- Étude longitudinale sur une équipe de 50 joueurs en 2012 et 45 joueurs chaque année de 2013 à 2017 d'un club professionnel de l'AFL sur six saisons (2012-2017), comprenant 132 matchs de football de l'AFL.
- Toutes les blessures aiguës aux ischio-jambiers (pathologies non-contact) survenues au cours de la saison qui ont entraîné une perte de temps de jeu et qui ont subi une IRM dans les cinq jours suivant la blessure étaient éligibles à l'inclusion.
- Le temps RTP en jours a été calculé de la date de la blessure à la date du premier match joué après la blessure.
- Un athlète était considéré comme ayant subi une récidive de blessure lorsqu'une autre blessure aiguë aux ischio-jambiers a été enregistrée dans l'année suivant la blessure initiale.
- Les études IRM de chaque blessure aux ischio-jambiers ont été examinées rétrospectivement par un (un seul !) radiologue musculo-squelettique expérimenté, aveuglé à l'histoire, à l'évolution clinique et au RTP de chaque blessure.
- Pour chaque blessure, les caractéristiques de l'IRM ont été enregistrées permettant une classification standardisée par la British Athletics Muscle Injury Classification (BAMIC) et une classification modifiée des Peetrons (grade 0 : IRM négatif sans aucune pathologie visible; grade 1: œdème sans distorsion architecturale; grade 2: perturbation architecturale indiquant une déchirure partielle; systèmes de grade 3: rupture totale des muscles ou des tendons) .
- Les auteurs proposent en comparaison des deux premières classifications, une classification simplifiée des blessures de quatre degrés. Elle a été générée pour classer les blessures aux ischio-jambiers en fonction de la gravité de la perturbation de l’IT et de la localisation proximo-distale de la blessure.
- Les auteurs ont ensuite choisi d’utiliser les critères de la classification BAMIC, pour déterminer le niveau de bas grade et haut grade des lésions IT. Étaient considérées comme «de haut grade » les lésions lorsque les perturbations s'étendaient sur plus de 5 cm de longueur longitudinale ou sur plus de 50% de la CSA.
- Remarques : le mode de calcul du CSA atteint n’est pas déterminé de manière consensuelle et internationale et les critères de la BAMIC n’explique pas le mode de calcul.
Résultats
- 56 blessures aux muscles ischio-jambiers ont été enregistrées et 41 d'entre elles ont été examinées par l'IRM dans les cinq jours suivant la blessure.
- Les 41 blessures sont survenues chez 24 athlètes (âge moyen 23,5 ans, âgés de 18 à 33 ans).
- Dans l'ensemble, 12/24 (50%) des athlètes ont subi plusieurs blessures aux ischio-jambiers au cours des six saisons : huit athlètes ont subi deux blessures, trois athlètes ont subi trois blessures et un athlète a subi quatre blessures aux ischio-jambiers.
- Muscles impliqués et RTP
- 3/41 (7,3%) des blessures par IRM négative (MR0).
- 38 blessures positives à l'IRM,
- 27/38 (71,1 %%) impliquaient le BF,
- 3/38 (7,9%) impliquaient le ST
- 3/38 (7,9%) impliquaient le SM de manière isolée.
- 5/38 (13,2%) impliquaient une blessure «combinée» du BF + ST.
- Pour les lésions musculaires isolées, le RTP moyen était de 24,9 jours (SD = 8,1) pour BF, 23,3 jours (SD = 8,1) pour ST et 25,7 jours (SD = 10,7) pour SM.
- Le RTP moyen pour les blessures «combinées» BF + ST était de 71,6 jours (ET = 32,7).
- Type de blessure selon Peetrons modifié
- 3 blessures de grade 0 (RTP moyen 12,3 ± 2,9 jours),
- 24 blessures de grade 1 (RTP moyen 23,3 ± 8,5 jours),
- 13 blessures de grade 2 (RTP moyen 44,8 ± 29,3 jours)
- 1 blessure de grade 3 (35 jours).
- Parmi les grades 2,
- 8/13 (61,5%) avaient une atteinte IT
- 7/13 (53,8%) avaient une atteinte IT de haut gade.
- L'évaluation des lésions de grade 2 avec une atteinte IT de haut grade a indiqué que le RTP moyen était de 59 jours contre 28 jours pour les blessures de grade 2 sans atteinte IT de haut grade.
- Grande variabilité dans la classification Peetrons de grade 2 en cas de blessure IT de haut grade.
- Classification britannique des blessures musculaires d'athlétisme
- 3 blessures de grade 0 (12,3 ± 2,9 jours),
- 1 blessure de grade 1a (20 jours),
- 1 blessure de grade 1b (28 jours),
- 4 blessures de grade 2a (24,5 ± 9,0 jours),
- 7 blessures de grade 2b (24,3 ± 4,9 jours),
- 5 blessures de grade 2c (21,4 ± 5,0 jours),
- 1 blessure de grade 3a (35 jours),
- 8 blessures de grade 3b (19,5 ± 6,3 jours),
- 10 Blessures de grade 3c (52,8 ± 30,1 jours) et
- 1 blessure de grade 4 (35 jours).
- Grande variabilité de RTP (21-105 jours) pour les blessures BAMIC 3c (IT de haut grade).
- Dans Les blessures 3c impliquant le BF IT distal ou un seul muscle, le RTP moyen était de 33,0 jours (SD = 8,9)
- Les blessures 3c impliquant le BF IT proximal et les muscles BF + ST avaient un RTP moyen de 82,5 jours (SD = 25,1).
- Aucune lésion IT BF proximale de haut grade avec signal intramusculaire dans BF + ST n'a pris moins de 49 jours pour le RTP.
- REMARQUES
- Classification simplifiée des blessures à quatre degrés (MR0, MR1, MR2 et MR3) basée sur l'IRM
Les délais médians de RTP dans les quatre degrés de blessures étaient les suivants:
- MR0, 14 jours;
- MR1, 21 jours;
- MR2, 35 jours;
- MR3, 88 jours.
- Pour les blessures positives à l'IRM (MR1, MR2, MR3), il y avait une différence significative dans les distributions de RTP entre les groupes de blessures, avec une gravité accrue des blessures associée à une augmentation des temps de RTP (statistique J = 294,00, p <0,001).
- Des analyses post-hoc ont indiqué que les distributions de RTP étaient significativement différentes entre MR1 et MR2 et MR2 vs MR3.
- Taux de récidive
- Il y avait un taux de blessures aux ischio-jambiers de 18,6% (8/41).
- Dans les blessures aux ischio-jambiers avec atteinte IT, le taux de rechute a été de 31,2% (5/16).
- Les blessures aux ischio-jambiers sans atteinte IT avaient un taux de rechute de 12% (3/25).
- Les blessures aux ischio-jambiers avec atteinte de haut grade IT avaient un taux de rechute de 40% (4/10).
QUE RETENIR
- Dans cette étude sur les joueurs d'élite AFL, Eggleston et al. ont constaté que les blessures aiguës aux muscles ischio-jambiers avec une atteinte de IT de haut grade, identifiée à l'IRM, étaient associées à une augmentation significative des temps de RTP en comparaison aux atteintes de bas grade IT.
- Les temps de RTP les plus longs ont été observés dans les blessures qui présentaient une atteinte IT de haut grade (lésion IT longitudinale de> 5 cm de longueur ou> 50% de IT CSA) impliquant le IT BF proximal avec une lésion concomitante des muscles BF + ST (MR3), suivi par des lésions IT de haut grade soit distalement et / ou dans un seul muscle (MR2).
- Les classifications de la BAMIC et Peetrons modifiée ne sont pas adaptées pour définir les délais de RTP lors d’atteintes des tendons intramusculaires des muscles ischio-jambiers
PROPOSITION D’ALGORITHME
Les auteurs proposent l’algorithme ci-dessous
C’est un algorithme pronostique proposé pour les blessures aux ischio-jambiers aiguës de type I (type à grande vitesse) en utilisant une classification IRM simplifiée de quatre grades (MR0, MR1, MR2 et MR3) basée sur la présence et la gravité des atteintes IT des blessures aux ischio-jambiers, leur localisation et les données RTP.
Les auteurs proposent l’algorithme ci-dessous
C’est un algorithme pronostique proposé pour les blessures aux ischio-jambiers aiguës de type I (type à grande vitesse) en utilisant une classification IRM simplifiée de quatre grades (MR0, MR1, MR2 et MR3) basée sur la présence et la gravité des atteintes IT des blessures aux ischio-jambiers, leur localisation et les données RTP.
L'article
Luke Eggleston, Morgan McMeniman, Craig Engstrom. High-grade rate intramuscular tendon disruption in acute hamstring injury and return to play in Australian football players. Scand J Med Sci Sports-
doi: 10.1111/SMS.13642
Luke Eggleston, Morgan McMeniman, Craig Engstrom. High-grade rate intramuscular tendon disruption in acute hamstring injury and return to play in Australian football players. Scand J Med Sci Sports-
doi: 10.1111/SMS.13642