Introduction
La lésion aigue des ischio-jambiers est courante en athlétisme, en particulier chez les sprinters et sauteurs de haut niveau. (1-7) En outre, les blessures aux Ischio-jambiers sont un groupe hétérogène regroupant différents types de lésions, différentes localisations et tailles, ce qui rend difficile de donner des recommandations en terme de rééducation et un pronostic sur la durée de guérison. (8-14) Le taux de rechute est élevé, (15-17) ce qui indique probablement une rééducation non adaptée ou une reprise trop précoce de l’activité.
Il y a un manque de recherches cliniques et de consensus, basés sur des études randomisées, en regard du manque d’efficacité des nombreux protocoles de rééducation pour les lésions aigues des ischio-jambiers chez les sprinters et sauteurs de haut niveau. Globalement, peu d’études jusqu’à aujourd’hui ont évalué l’efficacité des différents protocoles de rééducation pour la lésion aigue des ischio-jambiers dans n’importe quel sport. (20,21) Cependant, une étude récente sur les footballeurs de haut niveau Suédois a montré qu’un protocole visant à cibler les ischio-jambiers durant la phase d’allongement principalement pendant la contraction excentrique était significativement plus efficace qu’un protocole conventionnel pour améliorer le moment de la reprise après une lésion des ischio-jambiers. (13) Il n’est pas possible de généraliser ces résultats à d’autres athlètes de haut niveau de sports différents avec une méthode d’entrainement différente et d’autres exigences des ischio-jambiers sans appliquer le même protocole dans une nouvelle étude clinique. Cette recherche utilise la même approche méthodologique que l’étude portant sur les footballeurs de haut niveau.
Le principal objectif de cette étude sur les sprinteurs et sauteurs de haut niveau Suédois était de comparer l’efficacité de deux protocoles de rééducation pour les lésions aigues des ischio-jambiers avec différents impacts sur les structures musculo-tendineuses en évaluant le temps nécessaire pour un retour complet à l’entrainement. D’autres objectifs étaient d’étudier la possible corrélation entre le type de lésion, sa localisation, sa taille, la douleur à la palpation et le temps de reprise.
Matériel et méthodes
Quarante-six sprinters et dix sauteurs suédois (dont 8 sauteurs en longueur) étaient utilisés, présentant des signes cliniques de lésion musculaire des ischio-jambiers, confirmés par IRM. Les athlètes ont été répartis au hasard en deux groupes, le L-protocol et le C-protocol, respectivement. Ensuite, ils étaient distribués en sous-groupes suivant leur sexe, mécanisme lésionnel (sprint ou stretching) , et atteinte isolée du tendon ou non.
Protocoles spécifiques de rééducation
Lors des deux protocoles, on a attendu cinq jours à partir du moment de la blessure jusqu’au début de la rééducation. Les exercices du L-protocol avaient pour objectif spécifique de solliciter les ischio-jambiers pendant leur phase d’allongement, principalement lors des mouvements excentriques. Alors que le C-protocol utilisait des exercices plus simples sans solliciter spécialement la composante de contraction excentrique. Chaque protocole comprenait trois exercices, parmi lesquels l’exercice 1 avait pour but d’améliorer l’extensibilité, l’exercice 2 était un combiné de renforcement et stabilisation tronc/bassin et l’exercice 3, était un exercice de renforcement musculaire.(13 ) tous étaient exécutés dans le plan sagittal, en essayant d’apporter une intensité et un volume d’entrainement similaire entre les deux protocoles. Les exercices ne doivent déclencher aucune douleur.
La lésion aigue des ischio-jambiers est courante en athlétisme, en particulier chez les sprinters et sauteurs de haut niveau. (1-7) En outre, les blessures aux Ischio-jambiers sont un groupe hétérogène regroupant différents types de lésions, différentes localisations et tailles, ce qui rend difficile de donner des recommandations en terme de rééducation et un pronostic sur la durée de guérison. (8-14) Le taux de rechute est élevé, (15-17) ce qui indique probablement une rééducation non adaptée ou une reprise trop précoce de l’activité.
Il y a un manque de recherches cliniques et de consensus, basés sur des études randomisées, en regard du manque d’efficacité des nombreux protocoles de rééducation pour les lésions aigues des ischio-jambiers chez les sprinters et sauteurs de haut niveau. Globalement, peu d’études jusqu’à aujourd’hui ont évalué l’efficacité des différents protocoles de rééducation pour la lésion aigue des ischio-jambiers dans n’importe quel sport. (20,21) Cependant, une étude récente sur les footballeurs de haut niveau Suédois a montré qu’un protocole visant à cibler les ischio-jambiers durant la phase d’allongement principalement pendant la contraction excentrique était significativement plus efficace qu’un protocole conventionnel pour améliorer le moment de la reprise après une lésion des ischio-jambiers. (13) Il n’est pas possible de généraliser ces résultats à d’autres athlètes de haut niveau de sports différents avec une méthode d’entrainement différente et d’autres exigences des ischio-jambiers sans appliquer le même protocole dans une nouvelle étude clinique. Cette recherche utilise la même approche méthodologique que l’étude portant sur les footballeurs de haut niveau.
Le principal objectif de cette étude sur les sprinteurs et sauteurs de haut niveau Suédois était de comparer l’efficacité de deux protocoles de rééducation pour les lésions aigues des ischio-jambiers avec différents impacts sur les structures musculo-tendineuses en évaluant le temps nécessaire pour un retour complet à l’entrainement. D’autres objectifs étaient d’étudier la possible corrélation entre le type de lésion, sa localisation, sa taille, la douleur à la palpation et le temps de reprise.
Matériel et méthodes
Quarante-six sprinters et dix sauteurs suédois (dont 8 sauteurs en longueur) étaient utilisés, présentant des signes cliniques de lésion musculaire des ischio-jambiers, confirmés par IRM. Les athlètes ont été répartis au hasard en deux groupes, le L-protocol et le C-protocol, respectivement. Ensuite, ils étaient distribués en sous-groupes suivant leur sexe, mécanisme lésionnel (sprint ou stretching) , et atteinte isolée du tendon ou non.
Protocoles spécifiques de rééducation
Lors des deux protocoles, on a attendu cinq jours à partir du moment de la blessure jusqu’au début de la rééducation. Les exercices du L-protocol avaient pour objectif spécifique de solliciter les ischio-jambiers pendant leur phase d’allongement, principalement lors des mouvements excentriques. Alors que le C-protocol utilisait des exercices plus simples sans solliciter spécialement la composante de contraction excentrique. Chaque protocole comprenait trois exercices, parmi lesquels l’exercice 1 avait pour but d’améliorer l’extensibilité, l’exercice 2 était un combiné de renforcement et stabilisation tronc/bassin et l’exercice 3, était un exercice de renforcement musculaire.(13 ) tous étaient exécutés dans le plan sagittal, en essayant d’apporter une intensité et un volume d’entrainement similaire entre les deux protocoles. Les exercices ne doivent déclencher aucune douleur.
Programme de rééducation global
Aucune douleur ou gêne ne doit être ressentit pendant la rééducation. L’athlète devra soulager le côté lésé avec des béquilles, si jamais il ressent une douleur pendant la marche.
Ce programme général était effectué trois fois par semaine et débutait par 10 min de cyclo ergomètre, 10x20s de stepping rapide de pied sur place, 10x40m de course à petites enjambées, 10×10 m d’accélérations avant/arrière. Lorsque tous ces exercices étaient réalisés sans douleur ni gêne, on démarrait un programme de course progressif. Celui-ci était composé de sprints 6×20, 4×40 et 2×60 m, réalisés trois fois par semaine.
Aucune douleur ou gêne ne doit être ressentit pendant la rééducation. L’athlète devra soulager le côté lésé avec des béquilles, si jamais il ressent une douleur pendant la marche.
Ce programme général était effectué trois fois par semaine et débutait par 10 min de cyclo ergomètre, 10x20s de stepping rapide de pied sur place, 10x40m de course à petites enjambées, 10×10 m d’accélérations avant/arrière. Lorsque tous ces exercices étaient réalisés sans douleur ni gêne, on démarrait un programme de course progressif. Celui-ci était composé de sprints 6×20, 4×40 et 2×60 m, réalisés trois fois par semaine.
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Tableau 1 : Description, IRM et palpation lors du L-protocol et C-protocol respectivement.
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Discussion
Le choix du protocole de rééducation peut avoir un impact important sur le temps de reprise de l’entrainement complet chez les sprinters et sauteurs d’élite suédois. Lors de cette étude, le retour après blessure s’effectue en moyenne 37 jours plus tôt, 49 vs 86 jours (43%) avec des exercices ciblés sur la course externe maximale des ischio-jambiers (L-protocol) comparé à des exercices habituels (C-protocol).
On doit prendre en compte également que l’on a inclus le Test H-Askling parmi ces temps de reprise. En moyenne, la rééducation a été prolongée de dix jours (1SD±3.4, 3–20 jours) pour les athlètes et sept jours (1SD±2.7, 3–14 jours) pour les footballeurs dû à la réalisation du Test H-Askling. (13) Il semblerait primordial d’effectuer ce test avant d’autoriser la reprise complète de l’entrainement/compétition afin de prévenir les récidives de blessure. Lors de cette étude, on a relevé seulement que deux récidives parmi les 56 athlètes (3%) pendant les douze mois de suivi (chez les footballeurs : seulement 1 sur 75).(13) Ceci est très inférieur aux taux de récidives de 14–25% correspondant à ces sports. (16 ,23 ,24 ) A noter également que la deuxième blessure sera plus sévère que la première, nécessitant un temps d’arrêt supérieur par rapport à la blessure initiale.(16 ,23 ,24)
On sait que l’inhibition volontaire neuromusculaire des ischio-jambiers à la suite de la blessure, a un effet négatif sur la cicatrisation en limitant la composante d’étirement pendant les exercices.(18 ,19) Ceci entraine une faiblesse de la force musculaire excentrique et l’atrophie de la portion longue des ischio-jambiers, ainsi qu’une hypertrophie de la courte portion du biceps fémoral. (18)
Le L-protocol utilisé au cours de cette étude avait pour objectif de solliciter les ischio-jambiers lésés à partir de J5 et au long de tout le protocole de rééducation. Une des possibles explication des résultats positifs de ce protocole est l’inclusion d’exercices d’activation volontaire des ischio-jambiers blessés comparé au C-protocol.
Effets des facteurs non liés aux protocoles de rééducation
Les recherches récentes ont démontré que le type de blessure, l’atteinte isolée du tendon des ischio-jambiers, la localisation de la douleur par rapport à la tubérosité isquiatique ainsi que l’étendue de la lésion sont des facteurs importants à prendre en compte pour le temps de reprise.(8–13) Cette étude a démontré qu’une augmentation du temps de cicatrisation est possible plus la douleur est rapprochée de la tubérosité isquiatique, que l’on confirme par IRM l’atteinte du tendon, la présence et la dimension de l’œdème dans cette zone. Le temps de reprise du sport (en moyenne 15 jours) est plus rapide si l’IRM est négative. On a recensé très peu de lésions en étirement (4 sur 56) ne permettant pas une comparaison statistique, mais actuellement le temps de reprise des athlètes était plus long pour ceux ayant subit un pathomécanisme lésionnel en étirement plutôt que lors des sprints. Enfin, les observations pratiques concernant le mécanisme lésionnel et les conditions d’entrainement sont des facteurs à prendre en compte de manière non négligeable.
Plus de la moitié, 26 sur 56 des blessures pendant les séances d’entrainement, étaient distribuées de manière égale entre les deux protocoles : 14 (50%) dans le L-protocol et 12 (43%) dans le C-protocol. Les athlètes ont témoigné que la grande majorité des blessures (20; 77%) se passaient en toute fin de séance d’entrainement à travers un sprint de vitesse maximale, c’est à dire pendant la dernière des dix répétitions prévues sur 120 mètres. Tandis que toutes les lésions du type- étirement, se passaient toujours pendant la partie initiale de l’échauffement.
Conclusion
Un protocole de rééducation composé principalement d’exercices en allongement est plus efficace qu’un protocole conventionnel dans l’optique de la reprise complète de l’entrainement au sein de l’élite des sprinters et sauteurs suédois après une lésion aux ischio-jambiers. En se référant à ce dernier, il est recommandé de baser les protocoles de rééducation d’une lésion aux ischio-jambiers sur des exercices de force et de souplesse qui impriment dans un premier temps des charges élevées dans une position d’étirement du complexe muscle-tendon. On aurait besoin de futures études afin de vérifier si l’application du « Askling H test » permet de diminuer le taux élevé de récidive dans la lésion musculaire des ischio-jambiers.
BIBLIOGRAPHIE
1. . ↵ Alonso JM, Junge A, Renstrom P, et al. Sports injuries surveillance during 2007 IAAF World Athletics Championships. Clin J Sports Med 2009;19:26–32. [CrossRef][Medline][Web of Science]Google Scholar
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9. . ↵ Askling C, Tengvar M, Saartok T, et al. Acute first-time hamstring strains during high-speed running. A longitudinal study including clinical and magnetic resonance imaging findings. Am J Sports Med 2007;35:197–206. [Abstract/FREE Full text]
10. . ↵ Askling C, Tengvar M, Saartok T, et al. Acute first-time hamstring strains during slow-speed stretching. Clinical, magnetic resonance imaging, and recovery characteristics. Am J Sports Med 2007;35:1716–24. [Abstract/FREE Full text]
11. . ↵ Askling C, Tengvar M, Saartok T, et al. Proximal hamstring strains of stretching type in different sports. Injury situations, clinical and magnetic resonance characteristics, and return to sport. Am J Sports Med 2008a;36:1799–804. [Abstract/FREE Full text]
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21. . ↵ Silder A, Sherry MA, Sanfilippo J, et al. Clinical and morphological changes following 2 rehabilitation programs for acute hamstring strain injuries: a randomized clinical trial. J Orthop Sports Phys Ther 2013;43:284–99. [CrossRef][Medline]Google Scholar
22. . ↵ Askling CM, Nilsson J, Thorstensson A. A new hamstring test to complement the common clinical examination before return to sport after injury. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc 2010;18:1798–803. [CrossRef][Medline][Web of Science]Google Scholar
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Le choix du protocole de rééducation peut avoir un impact important sur le temps de reprise de l’entrainement complet chez les sprinters et sauteurs d’élite suédois. Lors de cette étude, le retour après blessure s’effectue en moyenne 37 jours plus tôt, 49 vs 86 jours (43%) avec des exercices ciblés sur la course externe maximale des ischio-jambiers (L-protocol) comparé à des exercices habituels (C-protocol).
On doit prendre en compte également que l’on a inclus le Test H-Askling parmi ces temps de reprise. En moyenne, la rééducation a été prolongée de dix jours (1SD±3.4, 3–20 jours) pour les athlètes et sept jours (1SD±2.7, 3–14 jours) pour les footballeurs dû à la réalisation du Test H-Askling. (13) Il semblerait primordial d’effectuer ce test avant d’autoriser la reprise complète de l’entrainement/compétition afin de prévenir les récidives de blessure. Lors de cette étude, on a relevé seulement que deux récidives parmi les 56 athlètes (3%) pendant les douze mois de suivi (chez les footballeurs : seulement 1 sur 75).(13) Ceci est très inférieur aux taux de récidives de 14–25% correspondant à ces sports. (16 ,23 ,24 ) A noter également que la deuxième blessure sera plus sévère que la première, nécessitant un temps d’arrêt supérieur par rapport à la blessure initiale.(16 ,23 ,24)
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Le L-protocol utilisé au cours de cette étude avait pour objectif de solliciter les ischio-jambiers lésés à partir de J5 et au long de tout le protocole de rééducation. Une des possibles explication des résultats positifs de ce protocole est l’inclusion d’exercices d’activation volontaire des ischio-jambiers blessés comparé au C-protocol.
Effets des facteurs non liés aux protocoles de rééducation
Les recherches récentes ont démontré que le type de blessure, l’atteinte isolée du tendon des ischio-jambiers, la localisation de la douleur par rapport à la tubérosité isquiatique ainsi que l’étendue de la lésion sont des facteurs importants à prendre en compte pour le temps de reprise.(8–13) Cette étude a démontré qu’une augmentation du temps de cicatrisation est possible plus la douleur est rapprochée de la tubérosité isquiatique, que l’on confirme par IRM l’atteinte du tendon, la présence et la dimension de l’œdème dans cette zone. Le temps de reprise du sport (en moyenne 15 jours) est plus rapide si l’IRM est négative. On a recensé très peu de lésions en étirement (4 sur 56) ne permettant pas une comparaison statistique, mais actuellement le temps de reprise des athlètes était plus long pour ceux ayant subit un pathomécanisme lésionnel en étirement plutôt que lors des sprints. Enfin, les observations pratiques concernant le mécanisme lésionnel et les conditions d’entrainement sont des facteurs à prendre en compte de manière non négligeable.
Plus de la moitié, 26 sur 56 des blessures pendant les séances d’entrainement, étaient distribuées de manière égale entre les deux protocoles : 14 (50%) dans le L-protocol et 12 (43%) dans le C-protocol. Les athlètes ont témoigné que la grande majorité des blessures (20; 77%) se passaient en toute fin de séance d’entrainement à travers un sprint de vitesse maximale, c’est à dire pendant la dernière des dix répétitions prévues sur 120 mètres. Tandis que toutes les lésions du type- étirement, se passaient toujours pendant la partie initiale de l’échauffement.
Conclusion
Un protocole de rééducation composé principalement d’exercices en allongement est plus efficace qu’un protocole conventionnel dans l’optique de la reprise complète de l’entrainement au sein de l’élite des sprinters et sauteurs suédois après une lésion aux ischio-jambiers. En se référant à ce dernier, il est recommandé de baser les protocoles de rééducation d’une lésion aux ischio-jambiers sur des exercices de force et de souplesse qui impriment dans un premier temps des charges élevées dans une position d’étirement du complexe muscle-tendon. On aurait besoin de futures études afin de vérifier si l’application du « Askling H test » permet de diminuer le taux élevé de récidive dans la lésion musculaire des ischio-jambiers.
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11. . ↵ Askling C, Tengvar M, Saartok T, et al. Proximal hamstring strains of stretching type in different sports. Injury situations, clinical and magnetic resonance characteristics, and return to sport. Am J Sports Med 2008a;36:1799–804. [Abstract/FREE Full text]
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