Dans le cadre des adaptations du traitement des lésions des muscles ischio-jambiers, je partage avec vous 2 articles intéressants.
Le premier, qui date pourtant de 2017, « Higher Drop in Speed during a Repeated Sprint Test in Soccer Players Reporting Former Hamstring Strain Injury » publié par Roksund et al. en Openacess, a été sélectionné car il nous rappelle qu’il reste important de pouvoir tester les notions de fatiguabilité après lésions.
Ainsi, lors de leur étude portant sur 94 joueurs de football semi-professionnels et professionnels, évoluant en 2 et 3 ème division norvégienne, les auteurs ont organisé une série de tests, notamment un 8X20m Repeated Sprint Test : toutes les 30 secondes, le joueur sprint sur 20 m, avec mesure des temps 0-10m, 10-20m et 0-20m. 2 temps ont été retenus à savoir le temps moyen des 8 sprints, et ce que l’on appelle le drop in the speed, c’est-à-dire le temps moyen du 7 et 8ème sprint et du 1er et 2ème que l’on compare ensuite. Cela permet d’évaluer la capacité à tenir la vitesse maximale.
Qu’ont trouvé les auteurs ?
Le premier, qui date pourtant de 2017, « Higher Drop in Speed during a Repeated Sprint Test in Soccer Players Reporting Former Hamstring Strain Injury » publié par Roksund et al. en Openacess, a été sélectionné car il nous rappelle qu’il reste important de pouvoir tester les notions de fatiguabilité après lésions.
Ainsi, lors de leur étude portant sur 94 joueurs de football semi-professionnels et professionnels, évoluant en 2 et 3 ème division norvégienne, les auteurs ont organisé une série de tests, notamment un 8X20m Repeated Sprint Test : toutes les 30 secondes, le joueur sprint sur 20 m, avec mesure des temps 0-10m, 10-20m et 0-20m. 2 temps ont été retenus à savoir le temps moyen des 8 sprints, et ce que l’on appelle le drop in the speed, c’est-à-dire le temps moyen du 7 et 8ème sprint et du 1er et 2ème que l’on compare ensuite. Cela permet d’évaluer la capacité à tenir la vitesse maximale.
Qu’ont trouvé les auteurs ?
- 16% des joueurs sollicités ont eu, une lésion musculaire des ischio-jambiers dans les 2 ans précédant l’étude.
- Ces 16% présentent un plus grand Drop in the Speed (différence entre la moyenne des 1 et 2 premiers sprints et des 2 derniers) en comparaison aux autres joueurs sans lésion.
- Les autres paramètres ne sont pas affectés dans cette étude (vitesse, VO2max, flexibilité et CMJ).
Rappelons l’étude de Padulo et al. qui mettait en évidence un plus grand RPE significatif lors de ces Repeated Sprint Tests mais lors de 6X40 m shuttle run, montrant plus de fatigue chez les sujets aux antécédants lésionnels.
La fatigue neuromusculaire est souvent discutée lors de ce genre d’étude, potentiellement causale de rechutes.
Un pattern d’activation neuromusculaire inapproprié (Schuermans et al., 2016) est suggéré comme facteurs de risque, en lien entre la fatigue neuromusculaire et le risque accru de blessure aux muscles ischio-jambiers. D’ailleurs Schuermans et al. (2016) ont récemment démontré une causalité entre le pattern intramusculaire et le risque de rechute aux ischio-jambiers. Parallèlement, depuis les années 2000 (Pinnigier), nous savons qu’une technique de sprint inappropriée et modifiée en raison de la fatigue augmente le loading sur les ischio-jambiers notamment en terminal swing.
La fatigue neuromusculaire est souvent discutée lors de ce genre d’étude, potentiellement causale de rechutes.
Un pattern d’activation neuromusculaire inapproprié (Schuermans et al., 2016) est suggéré comme facteurs de risque, en lien entre la fatigue neuromusculaire et le risque accru de blessure aux muscles ischio-jambiers. D’ailleurs Schuermans et al. (2016) ont récemment démontré une causalité entre le pattern intramusculaire et le risque de rechute aux ischio-jambiers. Parallèlement, depuis les années 2000 (Pinnigier), nous savons qu’une technique de sprint inappropriée et modifiée en raison de la fatigue augmente le loading sur les ischio-jambiers notamment en terminal swing.
Ce qui nous amène à la seconde publication sélectionnée : “Hamstring muscles’ function deficit during overground sprinting in track and field athletes with a history of strain injury”. Cette étude, plus récente, (septembre 2019), a été réalisée par des japonais ( Higashihara et al.), les mêmes qui avaient publié en 2017 "Differences in hamstring activation characteristics between the acceleration and maximum-speed phases of sprinting" à propos des activations différentes et des exigences fonctionnelles entre le semi-tendineux et la partie proximate de BFlh, différemment lors d'une accélération ou d'un sprint.
Dans cette nouvelle étude, Ils ont observé 10 sprinters ( faible échantillon) avec antécédent de lésions aux ischio-jambiers. Ils ont réalisé des tests de sprint avec EMG sur la longue portion du Biceps et du muscle Grand Fessier et une analyse 3D des éléments kinématiques. Ils ont ensuite comparé les 2 membres inférieurs sur les paramètres de pelvis tilt, les angles et torques de la hanche et du genou et enfin la longueur de la portion musculo-tendineuse de la longue portion.
Qu’ont-ils trouvé ?
Cette étude corrobore les résultats de l’étude de Schuerman qui met en évidence les troubles proximaux des ischio jambiers dans le late swing phase mais aussi les modifications kinematiques tronc-pelvis-hanche-genou, retrouvées chez les sportifs aux antécédants de lésions musculaires des ischio-jambiers, résultats d’ailleurs dentiques dans la publication de Dobroswki et al de 2019, sur 10 rugbymen professionnels.
Dans cette nouvelle étude, Ils ont observé 10 sprinters ( faible échantillon) avec antécédent de lésions aux ischio-jambiers. Ils ont réalisé des tests de sprint avec EMG sur la longue portion du Biceps et du muscle Grand Fessier et une analyse 3D des éléments kinématiques. Ils ont ensuite comparé les 2 membres inférieurs sur les paramètres de pelvis tilt, les angles et torques de la hanche et du genou et enfin la longueur de la portion musculo-tendineuse de la longue portion.
Qu’ont-ils trouvé ?
- Une diminution de l’activité du BFlh du membre blessé durant la late swing phase (pas le Grand Fessier)
- Plus de flexion de genou et une diminution de la longueur de la longue portion en late swing phase.
Cette étude corrobore les résultats de l’étude de Schuerman qui met en évidence les troubles proximaux des ischio jambiers dans le late swing phase mais aussi les modifications kinematiques tronc-pelvis-hanche-genou, retrouvées chez les sportifs aux antécédants de lésions musculaires des ischio-jambiers, résultats d’ailleurs dentiques dans la publication de Dobroswki et al de 2019, sur 10 rugbymen professionnels.
La réhabilitation après lésion des muscles ischio-jambiers doit prendre en compte
- Les patterns d’activation musculaires, qui sont déficitaires après LMA. Il est donc indispensable de connaître les niveaux d’activation et de ciblage des exercices proposés avec progression ( cf article ICI ),
- Les niveaux d’activation exigés par l’activité, dont la course rapide (Hyygi et al. : kinesport vous en a fait la synthèse ICI ) et les implications pratiques qui en découlent.
- Les paramètres biomécaniques déficitaires.
Arnaud BRUCHARD
Kinesport traite des lésions musculaires dans les formations :
- kinésithérapie du sport
- Upgrade LMA
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