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Les étirements statiques n'améliorent pas la récupération chez les jeunes footballeurs d'élite.



Les étirements statiques n'améliorent pas la récupération chez les jeunes footballeurs d'élite.
Pooley S et al.
 

Introduction


L'étirement statique (SS) est une intervention largement recommandée comme méthode de récupération après l'exercice pour prévenir ou réduire la douleur musculaire (1,2), souvent appelée douleur musculaire à apparition tardive (DOMS). Lors de l'exécution de SS, les muscles sont allongés, jusqu’à un point de léger inconfort pendant une période de temps prescrite (3).
Le SS est connu pour être utilisé par les athlètes d'élite (3,4). En outre, Dadebo et al (6) ont rapporté que les clubs de football de Premier League anglaise consacraient près de 40% de leur temps d'entraînement à la flexibilité, la technique la plus couramment utilisée étant la SS, bien que cette étude ne spécifie pas le moment de mise place.
Il a été suggéré que le SS pourrait aider à la dispersion de l'œdème musculaire après l'exercice (4), réduisant ainsi les effets potentiellement dommageables des espèces réactives de l'oxygène, des neutrophiles, des lymphocytes et des cytokines pro-inflammatoires (5).
Des études appliquées examinant les effets des SS ont exploré de nombreux sports tels que le basketball, le football australien et le football (3,10,11).
L'utilisation de SS comme intervention de récupération a fait l'objet d'études approfondies et, malgré des résultats peu concluants, elle semble toujours être utilisée comme intervention de récupération après l'exercice.
Le but de cette étude était de comparer les effets du SS avec un contrôle de la récupération passive (RP) après des matchs de compétition en utilisant de jeunes joueurs de football d'élite.
 

Méthode


Dix jeunes joueurs de football d'élite (moyenne (SD) : âge 16 (1) ans, taille 173,5 (6,1) cm, poids 63,3 (6,5) kg) ont été recruté au sein d'une académie de football professionnel en Première League anglaise pour participer à cette étude.
Les participants devaient compléter soit le protocole RP qui consistait à maintenir la position assise pendant 10 minutes, soit le protocole SS comportant deux répétitions d’étirement de 15 secondes des muscles gastrocnémiens, ischio-jambiers, quadriceps, fessiers, adducteurs et abducteurs.
L'œdème musculaire, la créatine kinase (CK), les performances au countermovement jump (CMJA) et la douleur musculaire perçue (PMS) ont été évalué avant, immédiatement après et 48 heures après la compétition.
L’œdème musculaire a été évalué en utilisant un ruban à tension constante pour mesurer la circonférence musculaire (12,13) sur trois sites ; les gastrocnémiens ont été mesuré au niveau du tiers distal (OedemaG1) et proximal (OedemaG2) de la longueur de la jambe, calculé par la distance entre le condyle médial du tibia et le calcanéum. Le quadriceps (OedemaQ) a été mesuré au milieu de la distance entre la patella et la crête iliaque.
Les participants ont été exclu de la collecte de données s'ils n’avaient pas effectué au moins 80% du match de 80 minutes, les gardiens de but n’ont pas été inclus dans l’étude.
 

Résultats


Les matchs de football de compétition ont induit des dommages musculaires significatifs, avec des augmentations significatives de CK (p <0,05), et un CMJA montrant des diminutions significatives de performance entre pré-match, post-match et 48 heures post-match pour SS et RP (p <0,05). 
Les comparaisons des effets absolus de SS avec RP ont seulement révélé des diminutions significatives pour la CK à 48 heures post-match (p = 0,032, ES : 0,427, IC 95% 0,024 à 0,362) à la suite de l'intervention SS.

Les étirements statiques n'améliorent pas la récupération chez les jeunes footballeurs d'élite.

Les étirements statiques n'améliorent pas la récupération chez les jeunes footballeurs d'élite.
Figure 1 : Changement des niveaux de créatine kinase (CK) entre la pré-match, immédiatement et à 48 heures post-match (en pourcentage).
 

Discussion


Les principaux résultats de la présente étude montrent que les matchs de jeunes footballeurs d'élite ont induit des lésions musculaires significatives, comme le montre l'augmentation significative (p <0,05) des marqueurs de lésions musculaires en post-match immédiat par rapport aux valeurs initiales.
De plus, cette étude a démontré que les dommages musculaires étaient évidents pendant au moins 48 heures après l'exercice comme l'indique la différence significative des marqueurs de dommages musculaires enregistrés à ce moment (p <0,05) (tableau 1).
Un examen plus poussé des données de la présente étude a démontré une réduction significative de la douleur perçue, de la CK et du CMJA entre le post-match immédiat et 48 heures après, suggérant que bien que les matches de compétition provoquent des dommages musculaires, les valeurs revenaient à leur niveau initial 48h après l’effort, sans différence significative entre les groupes.
Ces résultats suggèrent que durant les 48h suivant un match de compétition le corps subit un processus de régénération et que le niveau optimal de performance n’est pas encore atteint. Cette période devrait donc être orientée vers l’optimisation de ce processus de récupération.
Les comparaisons entre SS et RP ne montrent pas de différences significatives pour OedemaG1, OedemaQ, la douleur perçue et le CMJA (p> 0,05). Ces résultats sont en accord avec les recherches antérieures suggérant que le SS n'a aucun effet sur le temps de récupération en considérant l'œdème musculaire (18), la douleur perçue (10,11,18) et le CMJA (7,10) ; par conséquent, on peut faire valoir que, contrairement aux résultats de Delextrat et coll (4) SS est une méthode inefficace pour réduire l'œdème musculaire chez les jeunes footballeurs d'élite. 
Cependant, contrairement à Gill et al (20) la CK était significativement élevée (p = 0,032) à 48 heures post-match chez les sujets RP par rapport à SS. Bien que cela puisse suggérer que le SS réduit significativement la CK après l'exercice (p <0,05), il est possible que la variabilité individuelle des niveaux de CK au départ puisse avoir une influence sur les résultats ; par conséquent, les valeurs CK ont été aligné pour le changement relatif aux valeurs initiales et exprimées en pourcentage. L'analyse statistique sous cette forme n'a montré aucune différence significative entre SS et RP (figure 1), ce qui est en accord avec les résultats des études précédentes.
En conclusion, les résultats de cette étude indiquent que les matchs de football chez de jeunes élites induisent des dommages musculaires significatifs et que les marqueurs physiologiques restent élevés à 48 heures après la compétition. En outre, l'utilisation de SS n'a montré aucune réduction significative des marqueurs de lésions musculaires par rapport à la RP.

 

Article de référence


Pooley S, Spendiff O, Allen M, et al. Static stretching does not enhance recovery in elite youth soccer players. BMJ Open Sport & Exercise Medicine 2017;3:e000202. doi: 10.1136/bmjsem-2016-000202


Références
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2. Wessel J, Wan A. Effect of stretching on the intensity of delayed- onset muscle soreness. Clin J Sport Med 1994;4:83–7.
3. Nedelec M, McCall A, Carling C, et al. Recovery in soccer : part ii- recovery strategies. Sports Med 2013;43:9–22.
4. Delextrat A, Hippocrate A, Leddington-Wright S, et al. Including stretches to a massage routine improves recovery from official matches in basketball players. J Strength Cond Res 2014;28:716–27.
5. Peake J, Nosaka K, Suzuki K. Characterization of inflammatory responses to eccentric exercise in humans. Exerc Immunol Rev 2005;11:64–85.
6. Dadebo B, White J, George KP. A survey of flexibility training protocols and hamstring strains in professional football clubs in England. Br J Sports Med 2004;38:388–94.
7. Montgomery PG, Pyne DB, Hopkins WG, et al. The effect of recovery strategies on physical performance and cumulative fatigue in competitive basketball. J Sports Sci 2008;26:1135–45.
8. Calleja-Gonzalez J, Terrados N, Mielgo-Ayuso J, et al. Evidence- based post-exercise recovery strategies in basketball. Phys Sportsmed 2016;44:74–8.
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