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Le Syndrome du Piriforme



Rappels Anatomiques
Les origines musculaires du muscle piriforme proviennent de la face antérieure des vertèbres sacrées (S2 à S4), muscle se terminant sur le grand trochanter. Le nerf sciatique passe généralement juste en dessous du bord inférieur du piriforme.
Dans environ 7% à 21% des populations étudiées, le nerf sciatique (ou l’un de ses rameaux), traverse le muscle piriforme [3,12,15,30,32,33].
 
Définition
Edwards [14] définit le syndrome du piriforme comme une névrite des branches du nerf sciatique causée par une pression appliquée au muscle piriforme blessé ou irrité. Les symptômes du syndrome du piriforme se composent généralement de douleurs irradiantes dans la fesse, la hanche, à la face postérieure de la cuisse et la partie proximale du segment jambier [28,29]. En général, la douleur augmente en position assise ou accroupie mais les personnes présentant un syndrome du piriforme peuvent éprouver des difficultés à la marche ou dans d’autres activités [12,29].
 
Ce syndrome ne se traduit généralement pas par des déficits neurologiques tels qu’une diminution des réflexes ostéo-tendineux ni par des faiblesses musculaires dans les territoires du myotome correspondant [29].
 
Plusieurs auteurs attribuent le syndrome pyramidal à un raccourcissement ou à un « spasme » musculaire qui aboutit à la compression du nerf sciatique [6,10,15,27,29,33]. La cause de ce « spasme » a été le plus souvent attribuée à un traumatisme direct, à une atteinte post-chirurgicale, aux atteintes des articulations lombaires et sacro-iliaques et à une sur-utilisation [15-17,27,29]. Le traitement standard pour ce type de syndrome met l’accent sur la diminution des spasmes et raccourcissement du muscle piriforme ainsi que sur les phénomènes inflammatoires associés.
 
Traitement médical
La prise en charge médicale peut inclure des injections, [1,3,5,8,11,15,16,26,27,30], la prescription d’anti-inflammatoires et de relaxants musculaires [1,5,8,11,15,16,26,27], une libération chirurgicale [1,5,8,11,14,16] puis un aiguillage vers des spécialistes si nécessaire [1,5,11,15,20,27,30]. Les thérapies les plus utilisées comprennent l’échographie, la mobilisation des tissus mous, l’étirement du piriforme, l’application de compresses chaudes et d’autres traitements sur le rachis lombaire [1,5,8,10,11,13,15,16,19,26,27,30].
 
Place du renforcement musculaire
L’hypothèse commune qui guide les traitements rééducatifs est que le muscle piriforme est raccourci ou spasmé, créant une compression du nerf sciatique. La théorie est que le muscle piriforme fonctionne en course externe et est soumis à des charges excentriques élevées durant les activités fonctionnelles avec une faiblesse des muscles agonistes. Par exemple, en cas d’adduction et de rotation médiale excessives durant les activités en charge, du fait de la faiblesse du grand et/ou du moyen fessier, une plus grande charge excentrique est appliquée au muscle piriforme. Cette majoration des contraintes peut ainsi entraîner une compression ou une irritation du nerf sciatique.
 
De nombreux auteurs ont reconnu qu’une faiblesse des abducteurs pouvait être associée à un syndrome du piriforme [1,2,3,5,8,13,17,27,32]. Malgré ces conclusions, seulement 2 études ont inclus un programme de renforcement des abducteurs de la hanche [1,17]. Par conséquent, un programme abordant le travail de la force musculaire de la hanche et un travail de contrôle postural dans les plans frontaux et horizontaux lors des activités fonctionnelles pourrait jouer un rôle dans le traitement des patients atteints du syndrome du piriforme  et présentant des mouvement excessifs dans le plan frontal et transversal.
 
Etude de cas
L’étude de cas présentée aujourd’hui et publiée dans le JOSPT en 2010 était de décrire un traitement alternatif accentuant le travail sur le renforcement musculaire de la hanche.
Dans cette étude de cas, le patient a réalisé 8 séances sur une période de 3 mois. L’établissement d’objectifs réalistes a été discuté.
Ce programme s’est centré sur le renforcement des abducteurs, des extenseurs et des rotateurs latéraux de la hanche ainsi que sur d’autres mouvements. 3 phases ont été proposées. La première phase correspondait à des exercices en décharge afin de recruter le muscle de façon isolée. La deuxième phase correspondait à des exercices en charge et la troisième phase consistait à réaliser un travail dynamique et balistique (exercices pliométriques). Lorsque le patient pouvait réaliser une phase entière, il passait à la phase suivante. Le  patient a également reçu un programme d’exercices à domicile à réaliser une fois par jour. 
Le Syndrome du Piriforme

Le Syndrome du Piriforme
Conclusion 
Dans ce rapport de cas, le patient présentant des plaintes cohérentes avec le syndrome du piriforme, a répondu favorablement à un programme axé sur le renforcement musculaire de la hanche et de l’alignement des segments corporels.
Ce travail doit être associé aux autres traitements couramment utilisés pour traiter le syndrome du piriforme : étirements, travail des tissus mous, injections ...
Malgré les résultats retrouvés dans cette étude de cas, il est bien évidemment nécessaire de réaliser une étude à plus grande échelle.
 
Traduit par Erwann Le Corre
 
Article Original :
Jason C. Tonley and al. Treatment of an Individual With Piriformis Syndrome Focusing on Hip Muscle Strengthening and Movement Reeducation: A Case Report. journal of orthopaedic & sports physical therapy | volume 40 | number 2 | february 2010
 
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