Introduction
Le ménisque est une structure critique au niveau du genou. Il participe à la répartition des contraintes, l’absorption des chocs, la stabilité articulaire, et joue un rôle dans le transfert des nutriments. Précédemment, le ménisque était considéré grossièrement comme une structure non essentielle, et la plupart des lésions étaient traitées par ménisectomie totale. Avec l’amélioration de la compréhension de la fonction du ménisque et de la mécanique du genou, la réparation méniscale a été fortement favorisée lorsqu’elle était possible, dans le but de le préserver, réduisant ainsi le risque d’arthrose précoce liée à la ménisectomie totale.
Les blessures méniscales sont assez fréquentes, comptant pour les 2/3 de toutes les blessures de genou. Les lésions sont plus présentes chez les hommes, et le plus souvent traumatique chez les sportifs. Dans une étude sur 10 ans portant sur environ 6000 sportifs, Majewski et al ont montré que la lésion méniscale représentait la seconde blessure la plus commune dans les sports comme le football ou le ski. Le mécanisme lésionnel le plus répandu est une torsion du fémur par rapport au tibia, le genou étant fléchi à environ 45°. Les deux genoux sont autant atteints, bien que le ménisque externe soit plus souvent atteint que l’interne en cas de lésion méniscale isolée.
Dans la population générale, la réparation méniscale fournit des résultats significativement positifs sur le long terme, comparé à la ménisectomie. Pour les sportifs professionnels en revanche, la prise de décision peut s’avérer plus compliquée en raison d’objectifs conflictuels, avec d’une part le retour à la compétition et d’autre part la longévité et la préservation de l’articulation du genou. De plus, la sollicitation importante des activités de changement de direction et de pivot peut placer la réparation méniscale à un niveau équivalent de risque d’échec important.
Objectif
L’objectif de cette revue systématique est de (1) présenter les résultats rapportés à la fois pour les ménisectomies partielles et les réparations méniscales dans le cadre d’une lésion méniscale chez des sportifs professionnels, (2) décrire les taux de RTP et les délais de reprise et (3) d’identifier les complications pour chaque procédure. L’hypothèse est que la réparation méniscale résulte en plus de temps manqué avant la reprise du jeu et un taux d’échec plus important chez une population sportive professionnelle.
Méthode
Les différentes bases de données (Embase, MEDLINE et PubMed) ont servi pour la recherche initiale. Les auteurs ont inclu toutes les études qui présentaient des résultats cliniques, fonctionnels ou radiographiques, pour une réparation méniscale ou un débridement chez des sportifs professionnels.
Résultat
Le ménisque est une structure critique au niveau du genou. Il participe à la répartition des contraintes, l’absorption des chocs, la stabilité articulaire, et joue un rôle dans le transfert des nutriments. Précédemment, le ménisque était considéré grossièrement comme une structure non essentielle, et la plupart des lésions étaient traitées par ménisectomie totale. Avec l’amélioration de la compréhension de la fonction du ménisque et de la mécanique du genou, la réparation méniscale a été fortement favorisée lorsqu’elle était possible, dans le but de le préserver, réduisant ainsi le risque d’arthrose précoce liée à la ménisectomie totale.
Les blessures méniscales sont assez fréquentes, comptant pour les 2/3 de toutes les blessures de genou. Les lésions sont plus présentes chez les hommes, et le plus souvent traumatique chez les sportifs. Dans une étude sur 10 ans portant sur environ 6000 sportifs, Majewski et al ont montré que la lésion méniscale représentait la seconde blessure la plus commune dans les sports comme le football ou le ski. Le mécanisme lésionnel le plus répandu est une torsion du fémur par rapport au tibia, le genou étant fléchi à environ 45°. Les deux genoux sont autant atteints, bien que le ménisque externe soit plus souvent atteint que l’interne en cas de lésion méniscale isolée.
Dans la population générale, la réparation méniscale fournit des résultats significativement positifs sur le long terme, comparé à la ménisectomie. Pour les sportifs professionnels en revanche, la prise de décision peut s’avérer plus compliquée en raison d’objectifs conflictuels, avec d’une part le retour à la compétition et d’autre part la longévité et la préservation de l’articulation du genou. De plus, la sollicitation importante des activités de changement de direction et de pivot peut placer la réparation méniscale à un niveau équivalent de risque d’échec important.
Objectif
L’objectif de cette revue systématique est de (1) présenter les résultats rapportés à la fois pour les ménisectomies partielles et les réparations méniscales dans le cadre d’une lésion méniscale chez des sportifs professionnels, (2) décrire les taux de RTP et les délais de reprise et (3) d’identifier les complications pour chaque procédure. L’hypothèse est que la réparation méniscale résulte en plus de temps manqué avant la reprise du jeu et un taux d’échec plus important chez une population sportive professionnelle.
Méthode
Les différentes bases de données (Embase, MEDLINE et PubMed) ont servi pour la recherche initiale. Les auteurs ont inclu toutes les études qui présentaient des résultats cliniques, fonctionnels ou radiographiques, pour une réparation méniscale ou un débridement chez des sportifs professionnels.
Résultat
- La recherche de littérature a permis d’identifier 1246 études, desquelles 10 études ont atteint les critères d’inclusion et d’exclusion pour cette revue (figure ci-dessous).
- Les 10 études inclues un total de 725 patients, parmi lesquels 355 sont des sportifs élites ayant subi une réparation méniscale ou une ménisectomie partielle. Le choix du traitement se faisait selon le schéma de lésion, ou à l’appréciation du chirurgien. Sept études (244 patients, 68.7%) rapportent le cas de patient subissant une ménisectomie partielle, et 3 études (111 patients, 31,3%) rapportent le cas de patient bénéficiant d’une réparation méniscale. Le suivi moyen est de 5.3 années. La répartition selon les sports est résumée dans le tableau ce dessous.
- A travers 9 études (290 athlètes), rapportant sur le RTP, incluant à la fois la ménisectomie partielle et la réparation, 82.8% (n=240) des sportifs ont effectué un retour au même niveau de compétition après chirurgie. Parmi les patients bénéficiant de la réparation méniscale (incluant les procédures concomitantes), on compte 86,5% de RTP, alors que chez ceux ayant eu une ménisectomie partielle, on compte 80.4% (P=0.24).
- Le temps moyen pour le RTP est de 6.3 mois, rapporté chez 50 athlètes ayant eu recours à une chirurgie méniscale isolée (réparation ou ménisectomie).
- Logan et al rapporte un temps moyen de RTP augmenté pour les patients encourant une reconstruction concomitante du LCA (11.8 mois contre 5.6).
- Les données disponibles chez 60 sportifs ayant eu recours à la réparation méniscale montrent un temps moyen de RTP de 7.6 mois, alors que les données chez 68 sportifs ayant eu recours à la ménisectomie (sans complication) annoncent un temps moyen de RTP de 4.3 mois.
- Après ménisectomie partielle, les sportifs plus grands, draftés à des tours plus élevés et ayant joué ou commencé plus de matchs avant opération, étaient moins enclin à souffrir d’impacts négatifs de façon post opératoire. Le taux de satisfaction global (92% contre 76%) et les scores cliniques (8.8 contre 6.9) étaient plus élevés chez les sportifs amateurs que chez les professionnels.
Conclusion
Les athlètes ayant bénéficié d’une ménisectomie partielle effectuent un RTP plus tôt que ceux ayant eu une réparation méniscale. Les deux opérations sont sécuritaires et la majorité des athlètes retournent à leur niveau de compétition avant compétition, après opération. Chacune des interventions présentes des avantages et des inconvénients. Plus de recherches sont nécessaires pour identifier quand chaque option est préférable au sein de cette population.
Article original : Ekhtiari S, Khan M, Kirsch JM, et al. Most elite athletes return to competition following operative management of meniscal tears: a systematic review.JISAKOS Epub ahead of print: [please include Day Month Year]. doi:10.1136/ jisakos-2017-000181.
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