On parle de MTMAI (Mobilisation des Tissus Mous Assistés par Instrument) ou de IASTM (Instrument Assisted Soft Tissue Mobilization). Le terme de Scrapping, couramment utilisé, peut se traduire par grattage ou raclement. Technique ancestrale de la médecine chinoise (Gua Sha) et des combattants gréco-romains (strigile), modifiée depuis, elle est apparue récemment en kinésithérapie du sport.
1) Présentation théorique et description de la technique
Données issues de l’article de Kim J et coll (2017) [1].
a) Champs d’application de la technique
La MTMAI est un traitement pour les restrictions de mobilité des tissus myo-fasciaux. Cette technique peut être utilisé sur les cicatrices cutanées, les zones d’adhérence myo-fasciales, les tendinopathies, la cicatrisation ligamentaire, les lésions myo-aponévrotique (LMA) entre autres.
Les contre-indications relatives sont le cancer, les dysfonctionnements rénaux, la grossesse, la polyarthrite rhumatoïde, les varices, l’ostéoporose, le lymphœdème, les fractures, le syndrome douloureux régional chronique et certains médicaments (anticoagulants, stéroïdes ou anti-inflammatoires non stéroïdiens). Les contre-indications absolues incluent la présence d’une plaie ouverte, de brûlure, de suture non cicatrisée, d’une thrombophlébite, d’hypertension non maîtrisée, d’infection cutanée, d’hématome (récent), d’une myosite ossifiante et de fractures instables.
b) Description pratique
Il existe plusieurs outils (différentes formes et matériaux) et techniques de scrapping: Graston®, Técnica Gavilán®, Hawk Grips®, FAKTR ®, Adhesion Breakers® et Fascial Abrasion Technique ™.
En pratique, il s’agit de racler la peau et les tissus sous-cutanés par des mouvements de va-et-vient sur une zone définie. La surface de l'instrument minimise la force utilisée par le praticien, mais maximise la force transmise aux tissus. L’intensité de la pression exercée permet d’ajuster la profondeur d’action.
Selon les études, l’angle d’application et la durée varient entre les praticiens. En résumé, lors de la MTMAI, un angle de 30 ° à 60 ° et un temps d'application de 40 à 120 secondes sont nécessaires. La fréquence de l'IASTM, en général, était d'une à deux séances par semaine pendant 4 à 5 semaines, mais peut varier en fonction de la gravité de la blessure et du programme de réadaptation. Lorsque l'IASTM est appliquée à la rééducation sportive, la technique n’est pas utilisée de façon isolée. Les protocoles comportent en général les six étapes suivantes : examen, échauffement, IASTM, étirement, renforcement, cryothérapie.
c) Effets escomptés de la technique
On pense que le traitement IASTM stimule le remodelage du tissu conjonctif par résorption d’une fibrose excessive (dégradation du tissu cicatriciel par les macrophages, PNN, etc), mais aussi par la réparation et la régénération du collagène (synthèse, alignement, maturation), consécutives au recrutement des fibroblastes (libérant du tropocollagène précurseur du collagène). Ces changements physiologiques observés sur le rat sont toujours à l’étude sur l’homme. La technique met également en jeu le mécanisme du gate control et la régulation de l’influx nociceptif. De plus, on observe une augmentation de la température cutanée locale par augmentation du flux sanguin sur la zone traitée. Les effets désirés sont donc la diminution de la douleur, l’amélioration de la qualité cicatricielle, l’augmentation de l’amplitude du mouvement et in finé la fonctionnalité. Certaines études relatent également un gain en force, une amélioration de la performance physique et un intérêt préventif.
Données issues de l’article de Kim J et coll (2017) [1].
a) Champs d’application de la technique
La MTMAI est un traitement pour les restrictions de mobilité des tissus myo-fasciaux. Cette technique peut être utilisé sur les cicatrices cutanées, les zones d’adhérence myo-fasciales, les tendinopathies, la cicatrisation ligamentaire, les lésions myo-aponévrotique (LMA) entre autres.
Les contre-indications relatives sont le cancer, les dysfonctionnements rénaux, la grossesse, la polyarthrite rhumatoïde, les varices, l’ostéoporose, le lymphœdème, les fractures, le syndrome douloureux régional chronique et certains médicaments (anticoagulants, stéroïdes ou anti-inflammatoires non stéroïdiens). Les contre-indications absolues incluent la présence d’une plaie ouverte, de brûlure, de suture non cicatrisée, d’une thrombophlébite, d’hypertension non maîtrisée, d’infection cutanée, d’hématome (récent), d’une myosite ossifiante et de fractures instables.
b) Description pratique
Il existe plusieurs outils (différentes formes et matériaux) et techniques de scrapping: Graston®, Técnica Gavilán®, Hawk Grips®, FAKTR ®, Adhesion Breakers® et Fascial Abrasion Technique ™.
En pratique, il s’agit de racler la peau et les tissus sous-cutanés par des mouvements de va-et-vient sur une zone définie. La surface de l'instrument minimise la force utilisée par le praticien, mais maximise la force transmise aux tissus. L’intensité de la pression exercée permet d’ajuster la profondeur d’action.
Selon les études, l’angle d’application et la durée varient entre les praticiens. En résumé, lors de la MTMAI, un angle de 30 ° à 60 ° et un temps d'application de 40 à 120 secondes sont nécessaires. La fréquence de l'IASTM, en général, était d'une à deux séances par semaine pendant 4 à 5 semaines, mais peut varier en fonction de la gravité de la blessure et du programme de réadaptation. Lorsque l'IASTM est appliquée à la rééducation sportive, la technique n’est pas utilisée de façon isolée. Les protocoles comportent en général les six étapes suivantes : examen, échauffement, IASTM, étirement, renforcement, cryothérapie.
c) Effets escomptés de la technique
On pense que le traitement IASTM stimule le remodelage du tissu conjonctif par résorption d’une fibrose excessive (dégradation du tissu cicatriciel par les macrophages, PNN, etc), mais aussi par la réparation et la régénération du collagène (synthèse, alignement, maturation), consécutives au recrutement des fibroblastes (libérant du tropocollagène précurseur du collagène). Ces changements physiologiques observés sur le rat sont toujours à l’étude sur l’homme. La technique met également en jeu le mécanisme du gate control et la régulation de l’influx nociceptif. De plus, on observe une augmentation de la température cutanée locale par augmentation du flux sanguin sur la zone traitée. Les effets désirés sont donc la diminution de la douleur, l’amélioration de la qualité cicatricielle, l’augmentation de l’amplitude du mouvement et in finé la fonctionnalité. Certaines études relatent également un gain en force, une amélioration de la performance physique et un intérêt préventif.
2) Retour scientifique sur la technique (3 études)
A) Une revue systématique menée par Cheatham SW. et coll. en 2016 [2] a eu pour objectif d’évaluer les effets du MTMAI pour traiter une pathologie-squelettique ou pour améliorer l’amplitude articulaire sur la base des données actuelles. La méthodologie de cette étude inclue les données des bases suivantes : PubMed, PEDro, Science Direct, la collection EBSCOhost et des recherches directes dans des revues.
Au final, ils ont évalué sept essais contrôlés randomisés. Cinq études mesuraient l’efficacité de la MTMAI pour le traitement de pathologie musculo-squelettique, par rapport à un groupe témoin. Les résultats des études étaient négligeables (p > 0,05). Deux études comparaient une intervention par MTMAI sur l’amplitude articulaire, par rapport à un groupe de contrôle. La MTMAI a produit des gains en amplitude significatifs (P <0 ,05) à court terme, jusqu’à 24 heures.
B) Une étude prospective longitudinale de Andrea Portillo-Soto et coll. en 2014 [3] cherchait à comparer les effets de la technique de Graston® et le massage sur le débit sanguin du mollet, en utilisant des mesures de température de la peau. Vingt-huit participants (14H/14F), âge moyen 23 ans (+/- 3ans), ont reçu 10 min de traitement de massage ou Graston®, sur 2 séances distinctes (≥3jours). Le mollet non traité servait de témoin. La température cutanée du mollet a été mesuré avant le traitement puis toutes les 5 min après traitement, pendant 1h.
Il en résulte que le massage et le Graston® ont significativement augmenté la température cutanée (maximal à 25min) par rapport aux données contrôles. Le massage a eu plus d’effet que le Graston®. Bien que cette étude mérite d’être approfondie, elle démontre qu’une des techniques de MTMAI augmente le débit sanguin local.
C) Une étude menée en 2018 par Hyun-Seung Rhyu et coll. [4] a évalué l’utilisation de la MTMAI sur les amplitudes actives de mouvement, la souplesse/flexibilité, l’aptitude fonctionnelle et la force isocinétique chez des jeunes basketteurs (lycéens).
La moitié du groupe (N=20) a reçu un traitement MTMAI 6 fois/semaine pendant 8 semaines selon leur protocole, l’autre moitié a servi de groupe témoin (N=20). Ils ont mesuré les amplitudes articulaires de la cheville (genou tendu et plié à 45°) avec un goniomètre. Pour analyser les capacités fonctionnelles, ils ont utilisé le side-step test (Pas latéral sur step) et vertical jump test (saut vertical). Le sit and reach flexibility test (Distance doigt-orteils, assis au sol) a servi à mesurer la souplesse. Pour mesurer la force des fléchisseurs et extenseurs du genou et de la cheville, ils ont utilisé un appareil d’isocinétisme (Isoforce).
Les résultats ont montré une différence significative en faveur du groupe MTMAI dans la plupart des valeurs mesurées. Le scrapping améliore les amplitudes articulaires, la souplesse, la force musculaire et les aptitudes fonctionnelles (performance physiques).
A) Une revue systématique menée par Cheatham SW. et coll. en 2016 [2] a eu pour objectif d’évaluer les effets du MTMAI pour traiter une pathologie-squelettique ou pour améliorer l’amplitude articulaire sur la base des données actuelles. La méthodologie de cette étude inclue les données des bases suivantes : PubMed, PEDro, Science Direct, la collection EBSCOhost et des recherches directes dans des revues.
Au final, ils ont évalué sept essais contrôlés randomisés. Cinq études mesuraient l’efficacité de la MTMAI pour le traitement de pathologie musculo-squelettique, par rapport à un groupe témoin. Les résultats des études étaient négligeables (p > 0,05). Deux études comparaient une intervention par MTMAI sur l’amplitude articulaire, par rapport à un groupe de contrôle. La MTMAI a produit des gains en amplitude significatifs (P <0 ,05) à court terme, jusqu’à 24 heures.
B) Une étude prospective longitudinale de Andrea Portillo-Soto et coll. en 2014 [3] cherchait à comparer les effets de la technique de Graston® et le massage sur le débit sanguin du mollet, en utilisant des mesures de température de la peau. Vingt-huit participants (14H/14F), âge moyen 23 ans (+/- 3ans), ont reçu 10 min de traitement de massage ou Graston®, sur 2 séances distinctes (≥3jours). Le mollet non traité servait de témoin. La température cutanée du mollet a été mesuré avant le traitement puis toutes les 5 min après traitement, pendant 1h.
Il en résulte que le massage et le Graston® ont significativement augmenté la température cutanée (maximal à 25min) par rapport aux données contrôles. Le massage a eu plus d’effet que le Graston®. Bien que cette étude mérite d’être approfondie, elle démontre qu’une des techniques de MTMAI augmente le débit sanguin local.
C) Une étude menée en 2018 par Hyun-Seung Rhyu et coll. [4] a évalué l’utilisation de la MTMAI sur les amplitudes actives de mouvement, la souplesse/flexibilité, l’aptitude fonctionnelle et la force isocinétique chez des jeunes basketteurs (lycéens).
La moitié du groupe (N=20) a reçu un traitement MTMAI 6 fois/semaine pendant 8 semaines selon leur protocole, l’autre moitié a servi de groupe témoin (N=20). Ils ont mesuré les amplitudes articulaires de la cheville (genou tendu et plié à 45°) avec un goniomètre. Pour analyser les capacités fonctionnelles, ils ont utilisé le side-step test (Pas latéral sur step) et vertical jump test (saut vertical). Le sit and reach flexibility test (Distance doigt-orteils, assis au sol) a servi à mesurer la souplesse. Pour mesurer la force des fléchisseurs et extenseurs du genou et de la cheville, ils ont utilisé un appareil d’isocinétisme (Isoforce).
Les résultats ont montré une différence significative en faveur du groupe MTMAI dans la plupart des valeurs mesurées. Le scrapping améliore les amplitudes articulaires, la souplesse, la force musculaire et les aptitudes fonctionnelles (performance physiques).
3) Conclusion
Le traitement des restrictions de mobilité des tissus mous incombant entre autres aux kinésithérapeutes, nous pensons que la MTMAI est un outil supplémentaire et complémentaire dans notre arsenal thérapeutique.
Technique peu onéreuse à l’investissement, facile à réaliser, non chronophage, elle convient bien à la pratique en cabinet libéral mais aussi en structure médico-sportive.
De nombreuses études valident l’intérêt de l’IASTM, néanmoins il faut rester prudent et pondéré dans notre démarche. Le scrapping semble tout de même efficace sur la douleur, le gain d’amplitude, la cicatrisation tissulaire, et par conséquent la fonctionnalité ; et il peut être intéressant pour la force musculaire et la prévention des troubles musculo-squelettiques.
Le traitement des restrictions de mobilité des tissus mous incombant entre autres aux kinésithérapeutes, nous pensons que la MTMAI est un outil supplémentaire et complémentaire dans notre arsenal thérapeutique.
Technique peu onéreuse à l’investissement, facile à réaliser, non chronophage, elle convient bien à la pratique en cabinet libéral mais aussi en structure médico-sportive.
De nombreuses études valident l’intérêt de l’IASTM, néanmoins il faut rester prudent et pondéré dans notre démarche. Le scrapping semble tout de même efficace sur la douleur, le gain d’amplitude, la cicatrisation tissulaire, et par conséquent la fonctionnalité ; et il peut être intéressant pour la force musculaire et la prévention des troubles musculo-squelettiques.
Bibliographie
[1] Kim J, Sung DJ, Lee J. Therapeutic effectiveness of instrument-assisted soft tissue mobilization for soft tissue injury: mechanisms and practical application. J Exerc Rehabil. 2017 Feb 28, DOI: 10.12965/jer.1732824.412
[2] Cheatham SW, Lee M, Cain M, Baker R. The efficacy of instrument assisted soft tissue mobilization: a systematic review. J Can Chiropr Assoc. 2016 Sep;60(3):200-211. PMID: 27713575 PMCID: PMC5039777
[3] Portillo-Soto A, Eberman LE, Demchak TJ, Peebles C. Comparison of blood flow changes with soft tissue mobilization and massage therapy. J Altern Complement Med. 2014 Dec;20(12):932-6. doi: 10.1089/acm.2014.0160.
[4] Rhyu HS, Han HG, Rhi SY.The effects of instrument-assisted soft tissue mobilization on active range of motion, functional fitness, flexibility, and isokinetic strength in high school basketball players. Technol Health Care. 2018;26(5):833-842. doi: 10.3233/THC-181384.
[1] Kim J, Sung DJ, Lee J. Therapeutic effectiveness of instrument-assisted soft tissue mobilization for soft tissue injury: mechanisms and practical application. J Exerc Rehabil. 2017 Feb 28, DOI: 10.12965/jer.1732824.412
[2] Cheatham SW, Lee M, Cain M, Baker R. The efficacy of instrument assisted soft tissue mobilization: a systematic review. J Can Chiropr Assoc. 2016 Sep;60(3):200-211. PMID: 27713575 PMCID: PMC5039777
[3] Portillo-Soto A, Eberman LE, Demchak TJ, Peebles C. Comparison of blood flow changes with soft tissue mobilization and massage therapy. J Altern Complement Med. 2014 Dec;20(12):932-6. doi: 10.1089/acm.2014.0160.
[4] Rhyu HS, Han HG, Rhi SY.The effects of instrument-assisted soft tissue mobilization on active range of motion, functional fitness, flexibility, and isokinetic strength in high school basketball players. Technol Health Care. 2018;26(5):833-842. doi: 10.3233/THC-181384.