Introduction
Le muscle squelettique est un tissu adaptable qui peut être modifié en réponse à un stimulus donné. On notera qu’un entraînement en résistance a le potentiel sur le volume et la force du muscle. Traditionnellement, des variables d’exercices en résistances ont été manipulées pour fournir un stimulus souhaité, incluant l’action du muscle, sa charge ou son volume, l’ordre des exercices sélectionnés, les phases de repos inter série, la répétition avec vitesse ou la fréquence des entrainements.
Ces dernières années, la modification de l’environnement intra musculaire, via l’hypoxie, a attisé l’intérêt des chercheurs, comme autre méthode pour favoriser l’expérience physiologique d’une d’entrainement en résistance. Cette méthode était à l’origine investiguée par la restriction du flux sanguin (blood flow restriction) des muscles entrainés, pour susciter une hypoxie localisée, et qui a montré de nombreuse fois une augmentation de la taille et de la force des muscles, même lors de l’utilisation de faibles charges.
Considérant le fait que l’une des réponses fondamentales à l’exercice en hypoxie est une dépendance augmentée au métabolisme anaérobie, on pense que les bénéfices d’un entrainement résisté en hypoxie (RTH) sont largement dus à l’augmentation du stress métabolique. L’augmentation du stress métabolique a été rapporté dans plusieurs études sur le RTH comme étant probablement associée à une augmentation du recrutement des unités motrices, ce qui indique qu’une plus large portion du muscle est stimulée pour s’adapter durant l’entrainement.
La plupart des athlètes, quelques soit le sport, effectue des entrainements en résistance pour améliorer leur performance physique et/ou atténuer le risque de blessure en compétition. L’entrainement en hypoxie comme le RTH peut aussi avoir un intérêt pour les populations ne pouvant supporter des efforts avec charge importante.
Malgré ces bénéfices potentiels en faveur de RTH, il y a débat pour savoir si le RTH peut actuellement faciliter une plus grande force ou un plus grand volume musculaire, par rapport à un entrainement résisté normoxique (NRT)
Objectif
Le but de cet article est de réaliser une revue systématique des études ayant investigué sur l’utilisation du RTH pour améliorer la taille et la force musculaire, et de réaliser une méta analyse pour déterminer l’effet du RTH sur ces différents paramètres.
Méthode
Une recherche compréhensive de la littérature a été réalisée en utilisant les bases de données PubMed-Medline, Web of Science et Cochrane Library.
Les critères d’inclusion ont été entre autres :
Les critères d’exclusion ont été entre autres :
Résultats
Des 663 résumés d’articles initialement sélectionnés, 9 études correspondent aux critères recherche (n=83 pour le CSA, n= 60 pour la masse sèche, et n=143 pour la force).
Le muscle squelettique est un tissu adaptable qui peut être modifié en réponse à un stimulus donné. On notera qu’un entraînement en résistance a le potentiel sur le volume et la force du muscle. Traditionnellement, des variables d’exercices en résistances ont été manipulées pour fournir un stimulus souhaité, incluant l’action du muscle, sa charge ou son volume, l’ordre des exercices sélectionnés, les phases de repos inter série, la répétition avec vitesse ou la fréquence des entrainements.
Ces dernières années, la modification de l’environnement intra musculaire, via l’hypoxie, a attisé l’intérêt des chercheurs, comme autre méthode pour favoriser l’expérience physiologique d’une d’entrainement en résistance. Cette méthode était à l’origine investiguée par la restriction du flux sanguin (blood flow restriction) des muscles entrainés, pour susciter une hypoxie localisée, et qui a montré de nombreuse fois une augmentation de la taille et de la force des muscles, même lors de l’utilisation de faibles charges.
Considérant le fait que l’une des réponses fondamentales à l’exercice en hypoxie est une dépendance augmentée au métabolisme anaérobie, on pense que les bénéfices d’un entrainement résisté en hypoxie (RTH) sont largement dus à l’augmentation du stress métabolique. L’augmentation du stress métabolique a été rapporté dans plusieurs études sur le RTH comme étant probablement associée à une augmentation du recrutement des unités motrices, ce qui indique qu’une plus large portion du muscle est stimulée pour s’adapter durant l’entrainement.
La plupart des athlètes, quelques soit le sport, effectue des entrainements en résistance pour améliorer leur performance physique et/ou atténuer le risque de blessure en compétition. L’entrainement en hypoxie comme le RTH peut aussi avoir un intérêt pour les populations ne pouvant supporter des efforts avec charge importante.
Malgré ces bénéfices potentiels en faveur de RTH, il y a débat pour savoir si le RTH peut actuellement faciliter une plus grande force ou un plus grand volume musculaire, par rapport à un entrainement résisté normoxique (NRT)
Objectif
Le but de cet article est de réaliser une revue systématique des études ayant investigué sur l’utilisation du RTH pour améliorer la taille et la force musculaire, et de réaliser une méta analyse pour déterminer l’effet du RTH sur ces différents paramètres.
Méthode
Une recherche compréhensive de la littérature a été réalisée en utilisant les bases de données PubMed-Medline, Web of Science et Cochrane Library.
Les critères d’inclusion ont été entre autres :
- Les études doivent examiner les effets du RTH durant au moins 4 semaines sur la force et/ou le CSA et/ou la masse sèche.
- La présence d’un groupe contrôle (NRT).
- Les études fournissent des informations à la base du suivi et pendant le suivi.
Les critères d’exclusion ont été entre autres :
- Une population avec pathologies ou qui n’est pas entre 18 et 65 ans.
- Les tests utilisés ne sont pas spécifiés
- L’utilisation de l’hypoxie par l’entrainement en l’altitude, ou par le blood flow restriction
Résultats
Des 663 résumés d’articles initialement sélectionnés, 9 études correspondent aux critères recherche (n=83 pour le CSA, n= 60 pour la masse sèche, et n=143 pour la force).
- Dans l’évaluation de l’effet du RTH, on constate une augmentation significative du CSA (SMD = 0.70, 95%CI 0.05, 1.35 ; p= .04) et de la force (SMD = 1.88, 95%CI = 1.20, 2.56 ; p<.00001)
- Néanmoins, le RTH n’a pas produit de différence significative du CSA (SMD = 0.24, 95%CI -0.19, 0.68 ; p= .27) ou de la force (SMD = 0.20, 95%CI -0.27, 0.78 ; p= .23) lorsqu’il est comparé au NRT.
Conclusion
Bien que le RTH améliore la taille musculaire et le force, ce type de protocole n’a pas fourni de bénéfice significatif par rapport à un entrainement de même type en condition normale d’oxygénation. Néanmoins, les auteurs mettent en avant les différences dans la méthodologie d’application du RTH pour expliquer ces résultats. De futurs recherches sont nécessaires, utilisant des protocoles standarisés pour des résultats plus fiables.
Article original: DOMINGO J. RAMOS-CAMPO 1,2, BRENDAN R. SCOTT3, PEDRO E. ALCARAZ1,2, & JACOBO A. RUBIO-ARIAS. The efficacy of resistance training in hypoxia to enhance strength and muscle growth: A systematic review and meta-analysis. European Journal of Sport Science, 2017 https://doi.org/10.1080/17461391.2017.1388850
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