Introduction
L’instabilité chronique de cheville a été décrite au fur et à mesure des années comme l’expérience récurrente d’entorse de cheville, et une sensation d’instabilité où la cheville « cède », résultant d’un déficit proprioceptif et neuromusculaire de la cheville.
D’un point de vue osseux, quand l’articulation subtalaire et talocrurale sont associées à ces conditions, les individus avec une instabilité de cheville peuvent avoir des difficultés à faire des rotations de jambe sur le membre portant. Cela influencerait le moment de force de même que la force de réaction au sol sur l’articulation subtalaire et les ajustements de la posture debout ou la marche. D’un point de vue musculaire, les muscles éverseurs ont un rôle primordial pour supporter le poids du corps et de créer une mise en charge externe au niveau de la cheville durant la phase portante. Quand n’importe quelle condition brise la mise en charge stable au-delà de cette limite, le couple d’inversion agissant sur les muscles monte rapidement, ce qui par la suite est propice à ce que la cheville « cède ».
L’instabilité de cheville apparait comme une condition pathologique multifactorielle, avec des facteurs mécaniques et neuromusculaires complexes. Tropp et al décrivent dans leur étude que les facteurs de risques primaires sont un trouble de l’équilibre et une faiblesse musculaire. De même, les facteurs de risques secondaires sont un déficit dans le contrôle de la posture et de la coordination des mouvements.
Face à cette atteinte multifactorielle, le clinicien doit être au fait des différentes possibilités de réhabilitation mis à sa disposition, pour les meilleurs résultats. L’intervention assistée par réalité virtuelle (VRAI) a été considérée comme favorisant l’apprentissage moteur en ajoutant des fonctionnalités interactives, ludiques et créant un environnement imaginaire similaire au monde réel, tout en fournissant un feedback immédiat aux patients. Dû à ses avantages ou ses résultats équivalents, de nombreuses publications suggèrent l’utilisation de la VRAI en remplacement potentiel d’intervention de réhabilitation traditionnelle (TRI).
On trouve déjà des applications avantageuses de la VRAI sur les gains de fonction des membres supérieurs et inférieurs chez les patients ayant fait un AVC, ainsi qu’une amélioration fonctionnelle dans les activités physiques, l’équilibre et la qualité de vie chez des patients atteints de la maladie de Parkinson.
L’instabilité chronique de cheville a été décrite au fur et à mesure des années comme l’expérience récurrente d’entorse de cheville, et une sensation d’instabilité où la cheville « cède », résultant d’un déficit proprioceptif et neuromusculaire de la cheville.
D’un point de vue osseux, quand l’articulation subtalaire et talocrurale sont associées à ces conditions, les individus avec une instabilité de cheville peuvent avoir des difficultés à faire des rotations de jambe sur le membre portant. Cela influencerait le moment de force de même que la force de réaction au sol sur l’articulation subtalaire et les ajustements de la posture debout ou la marche. D’un point de vue musculaire, les muscles éverseurs ont un rôle primordial pour supporter le poids du corps et de créer une mise en charge externe au niveau de la cheville durant la phase portante. Quand n’importe quelle condition brise la mise en charge stable au-delà de cette limite, le couple d’inversion agissant sur les muscles monte rapidement, ce qui par la suite est propice à ce que la cheville « cède ».
L’instabilité de cheville apparait comme une condition pathologique multifactorielle, avec des facteurs mécaniques et neuromusculaires complexes. Tropp et al décrivent dans leur étude que les facteurs de risques primaires sont un trouble de l’équilibre et une faiblesse musculaire. De même, les facteurs de risques secondaires sont un déficit dans le contrôle de la posture et de la coordination des mouvements.
Face à cette atteinte multifactorielle, le clinicien doit être au fait des différentes possibilités de réhabilitation mis à sa disposition, pour les meilleurs résultats. L’intervention assistée par réalité virtuelle (VRAI) a été considérée comme favorisant l’apprentissage moteur en ajoutant des fonctionnalités interactives, ludiques et créant un environnement imaginaire similaire au monde réel, tout en fournissant un feedback immédiat aux patients. Dû à ses avantages ou ses résultats équivalents, de nombreuses publications suggèrent l’utilisation de la VRAI en remplacement potentiel d’intervention de réhabilitation traditionnelle (TRI).
On trouve déjà des applications avantageuses de la VRAI sur les gains de fonction des membres supérieurs et inférieurs chez les patients ayant fait un AVC, ainsi qu’une amélioration fonctionnelle dans les activités physiques, l’équilibre et la qualité de vie chez des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Objectif
Le but de cette étude est d’investiguer l’efficacité d’un programme d’intervention assistée par réalité virtuelle (VRAI) chez des individus avec une instabilité fonctionnelle de cheville (IFC), comparée à une intervention de réhabilitation traditionnelle (TRI).
Le but de cette étude est d’investiguer l’efficacité d’un programme d’intervention assistée par réalité virtuelle (VRAI) chez des individus avec une instabilité fonctionnelle de cheville (IFC), comparée à une intervention de réhabilitation traditionnelle (TRI).
Méthode
Concernant le recrutement : Initialement, 25 sujets avec IFC ont été recrutés. Après l’enrôlement initial, 5 sujets ont été exclus du groupe, soit car ils ne remplissaient plus les critères (n=1), soit pour avoir décliné l’enrôlement (n=4). En conséquence, 20 sujets ont participé à l’étude. Le schéma de l’étude est résumé dans la figure ci-dessous.
Les critères d’inclusion de participation étaient les suivants :
Concernant l’intervention : Après un échauffement de 5 minutes, chaque groupe devait réaliser leur programme de 20 minutes, 3 fois par semaines pendant 4 semaines.
Pour le groupe VRAI (n=10) : exercices de renforcement sur Nintendo Wii Fit Plus, incluant des fentes, des single leg extensions, des élévations latérales de jambe, et des singles leg twist, ainsi que des exercices d’équilibre de rowing squat, ski slalom, tight rope walk, table tilt et du snowboard slalom.
Pour le groupe TRI (n=10) : renforcement en flexion plantaire et dorsale, inversion et éversion, en utilisant des theraband, ainsi que des exercices d’équilibre sur step ou de marche sur Posturomed.
Concernant les mesures : un dynamomètre Biodex isocinétique a été utilisé pour mesurer la force de la cheville. La vitesse angulaire était réglée à 60°/s, permettant une mesure optimale de la force. Les peak torques en flexion plantaire, dorsale et en éversion, inversion ont aussi été mesurés. Les mesures ont été réalisées avant puis après l’intervention dans chaque groupe.
Concernant le recrutement : Initialement, 25 sujets avec IFC ont été recrutés. Après l’enrôlement initial, 5 sujets ont été exclus du groupe, soit car ils ne remplissaient plus les critères (n=1), soit pour avoir décliné l’enrôlement (n=4). En conséquence, 20 sujets ont participé à l’étude. Le schéma de l’étude est résumé dans la figure ci-dessous.
Les critères d’inclusion de participation étaient les suivants :
- Des antécédents de 2 entorses de cheville ou plus au cours des 3 derniers mois
- Une sensation d’instabilité de cheville
- Pas de symptôme d’autre traumatisme aigue d’entorse ou d’autre pathologie orthopédique
- Un score de 24 points ou moins au « Cumberland Ankle Instability Tool ».
Concernant l’intervention : Après un échauffement de 5 minutes, chaque groupe devait réaliser leur programme de 20 minutes, 3 fois par semaines pendant 4 semaines.
Pour le groupe VRAI (n=10) : exercices de renforcement sur Nintendo Wii Fit Plus, incluant des fentes, des single leg extensions, des élévations latérales de jambe, et des singles leg twist, ainsi que des exercices d’équilibre de rowing squat, ski slalom, tight rope walk, table tilt et du snowboard slalom.
Pour le groupe TRI (n=10) : renforcement en flexion plantaire et dorsale, inversion et éversion, en utilisant des theraband, ainsi que des exercices d’équilibre sur step ou de marche sur Posturomed.
Concernant les mesures : un dynamomètre Biodex isocinétique a été utilisé pour mesurer la force de la cheville. La vitesse angulaire était réglée à 60°/s, permettant une mesure optimale de la force. Les peak torques en flexion plantaire, dorsale et en éversion, inversion ont aussi été mesurés. Les mesures ont été réalisées avant puis après l’intervention dans chaque groupe.
Résultat
Le groupe VRAI a montré moins de gain de force musculaire que le groupe TRI, après intervention. Néanmoins, cela n’était pas statistiquement significatif, comme déterminé par le t-test indépendant.
Le groupe VRAI a eu une plus grande amélioration de la force musculaire des fléchisseurs plantaires que les autres mouvements. Le groupe TRI a lui eut une amélioration de la force musculaire sur l’ensemble des mouvements.
Conclusion
Les résultats ne concordent pas avec les résultats des études précédentes. Néanmoins, ces études étaient basées sur des déficits neurologiques, et les résultats ce cette étude, sur une condition orthopédique, ils ne peuvent donc pas être directement comparés.
Les limitations de l’étude sont d’abord d’ordre méthodologique. En effet, les interventions n’ont duré au final que 2 semaines. Une si courte période d’intervention ne peut suffire à observer des effets des programmes d’intervention. Plusieurs études indiquent que dans le cadre d’une IFC, le protocole d’entrainement devrait durer au moins 2 mois pour obtenir des résultats cohérents. Il n’existe donc pas de preuve ressortant de cette étude sur le bénéfice de la VRAI par rapport à une intervention traditionnelle pour la réhabilitation d’individus avec instabilité fonctionnelle de cheville.
Article original : Kijong Kim, Bongsam Choi & Wootaek Lim (2018): The efficacy of virtual reality assisted versus traditional rehabilitation intervention on individuals with functional ankle instability: a pilot randomized controlled trial, Disability and Rehabilitation: Assistive Technology, DOI: 10.1080/17483107.2018.1429501
Référence :
Le groupe VRAI a montré moins de gain de force musculaire que le groupe TRI, après intervention. Néanmoins, cela n’était pas statistiquement significatif, comme déterminé par le t-test indépendant.
Le groupe VRAI a eu une plus grande amélioration de la force musculaire des fléchisseurs plantaires que les autres mouvements. Le groupe TRI a lui eut une amélioration de la force musculaire sur l’ensemble des mouvements.
Conclusion
Les résultats ne concordent pas avec les résultats des études précédentes. Néanmoins, ces études étaient basées sur des déficits neurologiques, et les résultats ce cette étude, sur une condition orthopédique, ils ne peuvent donc pas être directement comparés.
Les limitations de l’étude sont d’abord d’ordre méthodologique. En effet, les interventions n’ont duré au final que 2 semaines. Une si courte période d’intervention ne peut suffire à observer des effets des programmes d’intervention. Plusieurs études indiquent que dans le cadre d’une IFC, le protocole d’entrainement devrait durer au moins 2 mois pour obtenir des résultats cohérents. Il n’existe donc pas de preuve ressortant de cette étude sur le bénéfice de la VRAI par rapport à une intervention traditionnelle pour la réhabilitation d’individus avec instabilité fonctionnelle de cheville.
Article original : Kijong Kim, Bongsam Choi & Wootaek Lim (2018): The efficacy of virtual reality assisted versus traditional rehabilitation intervention on individuals with functional ankle instability: a pilot randomized controlled trial, Disability and Rehabilitation: Assistive Technology, DOI: 10.1080/17483107.2018.1429501
Référence :
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