Le syndrome myofascial douloureux (SMD) est une des causes principales des états de douleurs chroniques. Les termes SMD, trigger point, cordon musculaire induré, réponse contractile locale et les premiers éléments de diagnostic ont été publiées par Janet Travell dans les années cinquante. En 1983, en association avec le Dr David G. Simons, ils ont publié le premier manuel des points triggers [1]. Ces syndromes myofasciaux se caractérisent par des points douloureux (« hyperirritable spots in skeletal muscle that are associated with a hypersensitive palpable nodule in a taut band » [2]) passifs ou actifs et primaires ou secondaires (satellites). L’hypothèse de formation de ces points douloureux est une surcharge musculaire (mauvaise posture maintenue, surutilisation musculaire, traumatisme…) ayant pu entrainer une rupture du réticulum sarcoplasmique et une libération incontrôlée des ions calcium de celui-ci. Cette dernière entraine un phénomène de contraction continue d’un certain nombre de sarcomères pouvant former à terme un véritable cordon musculaire douloureux. Les contractions causent alors la compression des capillaires voisins et réduisent l’apport énergétique, nutritionnel et d’oxygène. Parallèlement, la récupération du calcium dans le rétinaculum sarcoplasmique est perturbée, et des substances neurovasoactives comme la bradykinine par exemple se sont répandues et excitent les fibres nociceptives qui libèrent une grande quantité de transmetteurs nociceptifs (substance P ...) [3]
Les techniques thérapeutiques manuelles des triggers points se sont donc attachées à résoudre ces contractions locales en mobilisant les tissus conjonctifs, en améliorant la vascularisation locale et en tentant, en autre, d’inhiber la réaction inflammatoire. Une autre technique complémentaire à la thérapie manuelle, certes plus invasive, est déjà pratiquée par de nombreux physiothérapeutes dans plusieurs pays (Canada, Chili, Irlande, Hollande, Afrique du sud, Australie, Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Suisse en autre) : le dry needling.
Les techniques thérapeutiques manuelles des triggers points se sont donc attachées à résoudre ces contractions locales en mobilisant les tissus conjonctifs, en améliorant la vascularisation locale et en tentant, en autre, d’inhiber la réaction inflammatoire. Une autre technique complémentaire à la thérapie manuelle, certes plus invasive, est déjà pratiquée par de nombreux physiothérapeutes dans plusieurs pays (Canada, Chili, Irlande, Hollande, Afrique du sud, Australie, Espagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Suisse en autre) : le dry needling.
Le dry needling (littéralement « aiguillage à sec ») aussi appelé « stimulation intra-musculaire » est une technique invasive dans laquelle une aiguille d’acuponcture (jetable) est piquée avec une asepsie rigoureuse dans le trigger point douloureux suite à une palpation clinique minutieuse. La pénétration de l’aiguille et sa mobilisation dans le point douloureux doit provoquer une réponse contractile locale. De nombreuses études ont montré que ce n’est pas l’injection d’un médicament, mais la piqure très précise dans le point myofascial le plus douloureux (point primaire) qui est responsable de la réussite du traitement. L’inactivation d’un point primaire inhiberait alors l’hyperactivité des points secondaires (satellites) située dans la zone de douleur référée [4].
Cette absence d’injection de produit dans les tissus myofasciaux explique l’appellation donnée à cette technique : « dry » needling. Excepté l’usage d’aiguilles, elle n’a aucune similitude avec l’acuponcture qui se base sur des considérations orientales de flux et canaux d’énergie (méridiens). Le physiothérapeute utilisant le dry needling, se base lui, sur la palpation des trigger points puis la stimulation percutanée précise de l’hypertonie myofasciale caractérisée cliniquement par des contractions « réflexes » du muscle stimulé. Etant « invasive », elle est, pour l’instant interdite en France. Méconnue sur notre territoire, mais réalisée en Suisse par certains confrères, elle donnerait de bons résultats.
Le Dry needling est un traitement mini-invasif, bon marché est facile à apprendre avec une formation appropriée et de bonnes bases anatomiques et comporte peu de risques (infections..). Son efficacité ayant été confirmée dans de nombreuses études, quand aurons-nous le droit de la pratiquer ?
La question est posée.
[1] Travell, J.G. and D.G. Simons, Myofascial pain and dysfunction; the trigger point manual. Vol. 1. 1983, Baltimore: Williams and Wilkins.
[2] Dommerholt J, Mayoral-Del-Moral O, Gröbli C. Trigger point dry needling. Journal of Manual and Manipulative Therapy 2006; 14: E70-E87
[3] Vulfsons S, Ratmansky M, Kalichman L. Trigger point needling: techniques and outcome. Curr Pain Headache Rep. 2012; 16(5):407-12
[4] Hsieh YL, Kao MJ, Kuan TS et al. Dry needling to a key myofascial trigger point may reduce the irritability of satellite MTrPs. American Journal of Physical Medicine and Rehabilitation 2007; 86 (5): 397-403
Cette absence d’injection de produit dans les tissus myofasciaux explique l’appellation donnée à cette technique : « dry » needling. Excepté l’usage d’aiguilles, elle n’a aucune similitude avec l’acuponcture qui se base sur des considérations orientales de flux et canaux d’énergie (méridiens). Le physiothérapeute utilisant le dry needling, se base lui, sur la palpation des trigger points puis la stimulation percutanée précise de l’hypertonie myofasciale caractérisée cliniquement par des contractions « réflexes » du muscle stimulé. Etant « invasive », elle est, pour l’instant interdite en France. Méconnue sur notre territoire, mais réalisée en Suisse par certains confrères, elle donnerait de bons résultats.
Le Dry needling est un traitement mini-invasif, bon marché est facile à apprendre avec une formation appropriée et de bonnes bases anatomiques et comporte peu de risques (infections..). Son efficacité ayant été confirmée dans de nombreuses études, quand aurons-nous le droit de la pratiquer ?
La question est posée.
[1] Travell, J.G. and D.G. Simons, Myofascial pain and dysfunction; the trigger point manual. Vol. 1. 1983, Baltimore: Williams and Wilkins.
[2] Dommerholt J, Mayoral-Del-Moral O, Gröbli C. Trigger point dry needling. Journal of Manual and Manipulative Therapy 2006; 14: E70-E87
[3] Vulfsons S, Ratmansky M, Kalichman L. Trigger point needling: techniques and outcome. Curr Pain Headache Rep. 2012; 16(5):407-12
[4] Hsieh YL, Kao MJ, Kuan TS et al. Dry needling to a key myofascial trigger point may reduce the irritability of satellite MTrPs. American Journal of Physical Medicine and Rehabilitation 2007; 86 (5): 397-403