Les relations qui peuvent exister entre les structures corporelles à distance, nous permettent au fil du temps, de mieux comprendre la complexité des traitements thérapeutiques à mettre en place. Malgré tout, la connaissance des interactions qui se produisent au sein du corps, nous permettrons d’améliorer la qualité de nos prises en charge.
Depuis des années, nous nous rendons compte de plus en plus du rôle prépondérant que joue le tissu de soutien et les fascias, dans la dynamique corporelle.
Nous savons par exemple, qu’il existe de nombreuses connections entre le muscle grand dorsal (Latissimus Dorsi – LD), le grand fessier (Gluteus Maximus – Gmax) et le fascia thoraco- lombaire (TLF). Ces connections suggèrent, qu'il existe une voie de transmission de force myo-fasciale entre ces différentes structures.
Les études scientifiques indiquent depuis des années, que la tension produite par un muscle n'est pas entièrement transmise au tendon, mais peut aussi être transmise aux tissus de connection présents dans et autour du muscle, mais également aux tissus non musculaires.
Cette transmission de force au travers des tissus de connection a été nommée force de transmission myo-fasciale et peut être classée selon les catégories suivantes (Huijing, 1999) : intramusculaire (entre les fibres musculaires), intermusculaire (entre différents muscles) et extra-musculaire (entre les muscles et le tissu adjacent non-musculaire).
Les voies myo-fasciales permettent aux tensions produites par un muscle, de se propager en dehors de ses frontières et d'affecter potentiellement les structures du non-adjacentes du corps.
Dans ce contexte, les nombreuses connections entre la couche superficielle du fascia profond du fascia thoraco-lombaire, le grand dorsal et le grand fessier, suggèrent qu'il existe des forces de transmission myo-fasciale entre ces structures.
Des études sur des cadavres (Barker et al. en 2004) ont montré qu'une tension au niveau du LD ou du GMax déplace le TLF, même au niveau contro-latéral. Lors de ces études, la tension au niveau du LD et du GMax est réalisée, en plaçant une traction directement sur ces muscles. Ces études suggèrent que le LD et le GMax agissent comme une unité fonctionnelle.
Cependant, plusieurs auteurs (Herbert et al. en 2008) ont questionné la possibilité, d'une transmission de force myo-fasciale, en réponse à un mouvement de l'articulation, car les propriétés mécaniques des tissus étaient modifiées sur les cadavres.
L’une des possibilités, pour démontrer que les forces sont transmises via le TLF, est d'investiguer si l'augmentation des tensions au niveau du LD augmente les tensions au niveau du GMax controlatéral. De manière synthétique, si la tension du LD modifie la tension au niveau du GMax contro-latéral, la variable en lien avec le couple de tension passif au niveau de la hanche dans le plan transversal, devrait changer.
C’est en effet ce qu’ont cherché à démontrer Carvalhais et al. dans une étude parue en 2013 dans le Journal of Biomechanics : Myofascial force transmission between the latissimus dorsi and gluteus maximus muscles: An in vivo experiment.
Dans cette étude, les auteurs ont émis l'hypothèse, que l'augmentation de la tension sur le GMax due à l'augmentation de la tension du LD, déplace la position de repos de la hanche vers la rotation latérale, et augmente la raideur passive de la hanche.
Pour amener des preuves, qu’il existe bien une transmission de force via le TLF, l'étude évalue si l'étirement ou la contraction du LD, modifie la position de repos et la raideur passive de la hanche opposée, chez le sujet sain.
Méthode
Trente sept sujets dont 15 hommes et 22 femmes ont été inclus à l'étude. Les sujets ont subi une évaluation EMG et dynamométrique. Tous les tests ont été réalisés sur le membre supérieur dominant et le membre inférieur controlatéral.
Les sujets ont réalisé 3 contractions isométriques volontaires (MVICs) en adduction d'épaule et abaissement de la scapula.
Pendant les contractions isométriques, le signal EMG du LD a été enregistré. L'activité EMG la plus importante du LD lors des 3 contractions a été utilisée pour normaliser le signal du LD obtenu durant l'état de tension active.
L'évaluation de la raideur passive pendant la rotation médiale a été réalisée grâce à un dynamomètre isocinétique en mode passif à une vitesse de 5°/s.
Les attaches de l'équipement entraînent un mouvement de 25° en rotation latérale et 25° en rotation médiale de la hanche.
Préalablement aux mesures, 15 répétitions des ces mouvements ont été réalisées, pour diminuer l'effet de la viscosité tissulaire.
Après cela, chacun des 3 tests suivants a été réalisé séparément (figure 3 – ci-desous) : (1) position contrôle, (2) mise en tension passive du LD : le patient demeure avec l'épaule placée de manière passive à 120° de flexion et la scapula placée passivement en élévation par un câble attaché au poignet, (3) mise en tension active du LD : le sujet réalise une adduction de l'épaule et de la scapula en pressant le sphygmomanométre jusqu'à 20 mmHg de pression.
Durant l'évaluation passive, l'activité EMG des muscles de la hanche (GMax, moyen fessier, biceps fémoral, TFL et grand adducteur) a été suivie, pour s'assurer que ces derniers étaient dans une position de relâchement.
Depuis des années, nous nous rendons compte de plus en plus du rôle prépondérant que joue le tissu de soutien et les fascias, dans la dynamique corporelle.
Nous savons par exemple, qu’il existe de nombreuses connections entre le muscle grand dorsal (Latissimus Dorsi – LD), le grand fessier (Gluteus Maximus – Gmax) et le fascia thoraco- lombaire (TLF). Ces connections suggèrent, qu'il existe une voie de transmission de force myo-fasciale entre ces différentes structures.
Les études scientifiques indiquent depuis des années, que la tension produite par un muscle n'est pas entièrement transmise au tendon, mais peut aussi être transmise aux tissus de connection présents dans et autour du muscle, mais également aux tissus non musculaires.
Cette transmission de force au travers des tissus de connection a été nommée force de transmission myo-fasciale et peut être classée selon les catégories suivantes (Huijing, 1999) : intramusculaire (entre les fibres musculaires), intermusculaire (entre différents muscles) et extra-musculaire (entre les muscles et le tissu adjacent non-musculaire).
Les voies myo-fasciales permettent aux tensions produites par un muscle, de se propager en dehors de ses frontières et d'affecter potentiellement les structures du non-adjacentes du corps.
Dans ce contexte, les nombreuses connections entre la couche superficielle du fascia profond du fascia thoraco-lombaire, le grand dorsal et le grand fessier, suggèrent qu'il existe des forces de transmission myo-fasciale entre ces structures.
Des études sur des cadavres (Barker et al. en 2004) ont montré qu'une tension au niveau du LD ou du GMax déplace le TLF, même au niveau contro-latéral. Lors de ces études, la tension au niveau du LD et du GMax est réalisée, en plaçant une traction directement sur ces muscles. Ces études suggèrent que le LD et le GMax agissent comme une unité fonctionnelle.
Cependant, plusieurs auteurs (Herbert et al. en 2008) ont questionné la possibilité, d'une transmission de force myo-fasciale, en réponse à un mouvement de l'articulation, car les propriétés mécaniques des tissus étaient modifiées sur les cadavres.
L’une des possibilités, pour démontrer que les forces sont transmises via le TLF, est d'investiguer si l'augmentation des tensions au niveau du LD augmente les tensions au niveau du GMax controlatéral. De manière synthétique, si la tension du LD modifie la tension au niveau du GMax contro-latéral, la variable en lien avec le couple de tension passif au niveau de la hanche dans le plan transversal, devrait changer.
C’est en effet ce qu’ont cherché à démontrer Carvalhais et al. dans une étude parue en 2013 dans le Journal of Biomechanics : Myofascial force transmission between the latissimus dorsi and gluteus maximus muscles: An in vivo experiment.
Dans cette étude, les auteurs ont émis l'hypothèse, que l'augmentation de la tension sur le GMax due à l'augmentation de la tension du LD, déplace la position de repos de la hanche vers la rotation latérale, et augmente la raideur passive de la hanche.
Pour amener des preuves, qu’il existe bien une transmission de force via le TLF, l'étude évalue si l'étirement ou la contraction du LD, modifie la position de repos et la raideur passive de la hanche opposée, chez le sujet sain.
Méthode
Trente sept sujets dont 15 hommes et 22 femmes ont été inclus à l'étude. Les sujets ont subi une évaluation EMG et dynamométrique. Tous les tests ont été réalisés sur le membre supérieur dominant et le membre inférieur controlatéral.
Les sujets ont réalisé 3 contractions isométriques volontaires (MVICs) en adduction d'épaule et abaissement de la scapula.
Pendant les contractions isométriques, le signal EMG du LD a été enregistré. L'activité EMG la plus importante du LD lors des 3 contractions a été utilisée pour normaliser le signal du LD obtenu durant l'état de tension active.
L'évaluation de la raideur passive pendant la rotation médiale a été réalisée grâce à un dynamomètre isocinétique en mode passif à une vitesse de 5°/s.
Les attaches de l'équipement entraînent un mouvement de 25° en rotation latérale et 25° en rotation médiale de la hanche.
Préalablement aux mesures, 15 répétitions des ces mouvements ont été réalisées, pour diminuer l'effet de la viscosité tissulaire.
Après cela, chacun des 3 tests suivants a été réalisé séparément (figure 3 – ci-desous) : (1) position contrôle, (2) mise en tension passive du LD : le patient demeure avec l'épaule placée de manière passive à 120° de flexion et la scapula placée passivement en élévation par un câble attaché au poignet, (3) mise en tension active du LD : le sujet réalise une adduction de l'épaule et de la scapula en pressant le sphygmomanométre jusqu'à 20 mmHg de pression.
Durant l'évaluation passive, l'activité EMG des muscles de la hanche (GMax, moyen fessier, biceps fémoral, TFL et grand adducteur) a été suivie, pour s'assurer que ces derniers étaient dans une position de relâchement.
Résultats
Les résultats de l’étude montrent, que les modifications de la tension passive du LD entraine une modification au niveau de la position de repos (RP) de la hanche, en la déplaçant dans une position de rotation latérale plus importante (p = 0,009). Cependant, aucune modification de la raideur de la hanche n’est trouvée avant ou après l’intervention (p-value > 0,05).
Lorsque l’on regarde les résultats lors du protocole incriminant la tension active du LD, on remarque également une modification de la position de repos de la hanche vers la rotation latérale (p < 0,001), mais également une augmentation de la raideur de la hanche avant et après la position de repos (p = 0,004 avant et p < 0,001 après).
Les résultats de l’étude montrent, que les modifications de la tension passive du LD entraine une modification au niveau de la position de repos (RP) de la hanche, en la déplaçant dans une position de rotation latérale plus importante (p = 0,009). Cependant, aucune modification de la raideur de la hanche n’est trouvée avant ou après l’intervention (p-value > 0,05).
Lorsque l’on regarde les résultats lors du protocole incriminant la tension active du LD, on remarque également une modification de la position de repos de la hanche vers la rotation latérale (p < 0,001), mais également une augmentation de la raideur de la hanche avant et après la position de repos (p = 0,004 avant et p < 0,001 après).
Conclusion
L’étude montre donc qu’il existe bien une transmission de force entre le muscle grand dorsal et le muscle grand fessier, via le fascia thoraco-lombaire.
L’étirement ou la contraction du grand dorsal, décale la position de repos de la hanche vers la rotation externe. La contraction du grand dorsal modifie également la raideur passive de l’articulation de la hanche.
Les auteurs concluent donc que les résultats de leur étude confirment l’existence des transmissions de force myo-fasciale in vivo.
L’impact du grand dorsal sur une articulation à distance via le système myo-fasciale, nous confirme plusieurs choses importantes dans nos processus thérapeutiques.
Tout d’abord, que l’abord d’une pathologie doit toujours se faire de manière globale en considérant tous les éléments qui peuvent interagir. Deuxièmement, que la fonction d’un muscle ne doit pas être considérée seulement dans sa fonction mobilisatrice, mais aussi dans ses impacts sur les autres structures musculaires. Enfin, que le rôle des fascias est prépondérant dans les interactions entre des structures à distance, et que la considération de la transmission des forces myo-fasciales, permettra de préciser notre approche thérapeutique entre autre sur la notion de biomécanique.
Bibliographie
L’étude montre donc qu’il existe bien une transmission de force entre le muscle grand dorsal et le muscle grand fessier, via le fascia thoraco-lombaire.
L’étirement ou la contraction du grand dorsal, décale la position de repos de la hanche vers la rotation externe. La contraction du grand dorsal modifie également la raideur passive de l’articulation de la hanche.
Les auteurs concluent donc que les résultats de leur étude confirment l’existence des transmissions de force myo-fasciale in vivo.
L’impact du grand dorsal sur une articulation à distance via le système myo-fasciale, nous confirme plusieurs choses importantes dans nos processus thérapeutiques.
Tout d’abord, que l’abord d’une pathologie doit toujours se faire de manière globale en considérant tous les éléments qui peuvent interagir. Deuxièmement, que la fonction d’un muscle ne doit pas être considérée seulement dans sa fonction mobilisatrice, mais aussi dans ses impacts sur les autres structures musculaires. Enfin, que le rôle des fascias est prépondérant dans les interactions entre des structures à distance, et que la considération de la transmission des forces myo-fasciales, permettra de préciser notre approche thérapeutique entre autre sur la notion de biomécanique.
Bibliographie
- Huijing, P.A.,2009.Epimuscular myofascial force transmission:a historical review and implications for new research. International Society of Biomechanics Muybridge AwardLecture,Taipei,2007.JournalofBiomechanics42,9–21.
- Huijing, P.A.,Yaman, A.,Ozturk ,C.,Yucesoy, C.A.,2 011.Effects of knee joint angle on global and local strains with in human triceps surae muscle: MRI analysis indicating in vivo myofascial force transmission between synergistic muscles. Surgical andRadiologicAnatomy33,869–879.
- Barker,P.J.,Briggs,C.A.,Bogeski,G.,2004.Tensile transmission across the lumbar fasciae in unembalmed cadavers : effects of tension to various muscular attachments. Spine(PhilaPa1976.)29,129–138.
- Yucesoy, C.A.,2010. Epimuscula rmyofascial force transmission implies novel principles for muscular mechanics. Exercise and Sport SciencesReviews38,128–134.
- Youdas, J.W.,Amundson,C.L.,Cicero,K.S.,Hahn,J.J.,Harezlak,D.T.,Hollman,J.H.,2010. Surface electromyographic activation patterns and elbow joint motion during apull-up,chin-up,orperfect-pull up rotation al exercise. JournalofStrength and Conditioning Research24,3404–3414.
- Huijing, P.A.,2009. Epimuscular myofascial force transmission : a historical review and implications for new research. International Society of Biomechanics Muybridge Award Lecture,Taipei ,2007 .Journal of Biomechanics 42,9–21.