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Etirements et sauts verticaux



L’étude présentée aujourd’hui et publiée en Août 2013 [1], porte sur l'effet de différents types d'étirements sur la hauteur de saut vertical en fonction du moment de la journée ou ces étirements sont pratiqués.
Les étirements sont une composante essentielle de l’échauffement d’un athlète. De nombreuses études se sont intéressées aux effets des étirements passifs sur la performance aux sauts verticaux,  avec des résultats peu concluants et souvent un effet négatif significatif [2]. 
En revanche, un effet significatif positif a été montré lors de la pratique d’étirements dynamiques [3] ou tout du moins aucun effet indésirable sur la performance aux sauts verticaux (4].
La performance maximale lors d’un saut vertical fluctue dans la journée avec des minimums retrouvés le matin, et des performances les plus hautes l’après-midi chez les adultes et les jeunes. [5]. La hauteur maximale retrouvée lors d’un Squat JUmp (SJ) et d’un Countermovement Jump (CMJ) est meilleure l’après midi entre [16h-20h] que le matin entre [6h et 10h]. Cependant les données scientifiques disponibles fournissent des résultats contradictoires dans l’explication des origines et des mécanismes du cycle diurne [5].
METHODES :
La population utilisée pour cette étude est composée de 20 joueurs de football affiliés à un club professionnel de première division tunisienne s’entraînant 5 fois par semaine, 1,5 à 2h par session d’entraînement. Une semaine avant la première séance de tests, les participants se sont familiarisés aux techniques de sauts  et d’étirements.
6 sessions de tests ont été réalisées, 3 à 7h et 3 à 17h dans un ordre aléatoire avec soit des étirements passifs, actifs ou sans étirement. Suite au protocole d’échauffement, les performances de 3 SJ et 3 CMJ ont été enregistrées avec 30 secondes de récupération passive entre les sauts. La meilleure performance a été gardée pour l’analyse. La procédure expérimentale est synthétisée dans la figure ci-dessus.
RESULTAT S :
 
- Squat Jump :
Effet significatif pour les types d’étirements et les heures de la journée. Important interaction pour la relation étirement x heure de la journée. 
Différence selon les heures : L’analyse montre une hauteur de SJ supérieure à 17h qu’à 7h lors du protocole « sans étirement ». Cette différence persiste de manière significative avec le protocole « étirements passifs » mais est atténuée durant la session « étirements actifs » (non significatif). 
Différence selon la hauteur du saut : L’analyse montre que la hauteur du saut est  augmenté après étirements actifs, tandis qu’elle est diminuée après des étirements passifs, à 7h comme à 17h en comparant aux mesures « sans étirements ».
L’amélioration de la performance après protocole « étirements actifs » comparée au protocole « sans étirement » était significativement plus haute le matin que le soir. 
 
- Countermovement Jump :
Effet significatif pour les types d’étirements et les heures de la journée. Important interaction pour la relation étirement x heure de la journée. 
Différence selon les heures : L’analyse montre une performance au CMJ supérieure à 17h qu’à 7h lors du protocole « sans étirement ». Cette différence persiste de manière significative durant la session « étirements passifs » mais disparait lors de la session  « étirements actifs ». 
Sur les deux horaires de tests, la hauteur du saut durant le CMJ augmente après étirements actifs comparé au protocole « sans étirement », avec une plus forte amélioration à 7h qu’à 17h.
La hauteur des sauts au CMJ diminuent après « étirements passifs » comparé au protocole « sans étirement ».  
 
 
 

CONCLUSIONS :
 
Cette étude confirme que les étirements passifs sont nuisibles tandis que les étirements actifs sont bénéfiques sur la performance aux sauts verticaux et peuvent surmonter la diminution de hauteur de saut liée aux horaires matinaux. 
Par ailleurs les étirements dynamiques peuvent donc diminuer l’amplitude diurne des variations de hauteurs atteintes pour les SJ et les CMJ en produisant une augmentation de la performance maximale à court terme supérieure le matin à celle du soir.  
Ainsi, au delà de la confirmation de la nécessité d’intégrer des étirements spécifiques lors de la pratique sportive, cette étude nous amène à penser qu’il faudra orienter les étirements en fonction de l’heure et de la performance à venir. 
 

BIBLIOGRAPHIE :
1. Chtourou H, Aloui A, Hammouda O, Chaouachi A, Chamari K, et al. (2013). Effect of Static and Dynamic Stretching on the Diurnal Variations of Jump Performance in Soccer Players. PLoS ONE 8(8): e70534. doi:10.1371/journal.pone.0070534
 
2. Hough PA, Ross EZ, Howatson G (2009) Effects of dynamic and static stretching on vertical jump performance and electromyographic activity. J Strength Cond Res 23: 507–512.
 
3. Pearce AJ, Kidgell DJ, Zois J, Carlson JS (2009) Effects of secondary warm up following stretching. Eur J Appl Physiol 105: 175–183.
 
4. Christensen BK, Nordstrom BJ (2008) The effects of proprioceptive neuromuscular facilitation and dynamic stretching techniques on vertical jump performance. J Strength Cond Res 22: 1826–1831. 
 
5. Chtourou H, Souissi N (2012) The effect of training at a specific time-of-day: a review. J Strength Cond Res 26: 1984–2005.
 
Article écrit par Erwann Le Corre