ECHAUFFEMENT ET PREVENTION DES BLESSURES : LE 11+ TOUJOURS D’ACTUALITE ?
Cette dernière décennie, la prévention des blessures a été au cœur des recherches et des publications. Récemment, le CIO a déclaré la protection de la santé des athlètes comme un des objectifs principaux.
En 1994, la FIFA a créé un centre d’évaluations de recherches médicales, le F-MARC, avec comme but d’empêcher les blessures liées au football et d’aider à promouvoir le football comme une activité loisir-santé.
Depuis, le F-MARC a mis en place en 2003 le « 11 », programme destiné à la prévention chez les joueurs amateurs. Mis en place et validé par différentes études à travers le monde du sport, ce programme a été modifié et transformé en un programme d’échauffement plus complet, le « 11+ ».
Le contenu de cet échauffement a été abordé dans une précédente publication que vous pourrez retrouver sur le lien suivant : http://www.kinesport.info/11_a1823.html.
Aujourd’hui encore les effets d’une exposition à un programme de prévention ne sont pas bien compris. C’est pourquoi le programme 11+ fait encore l’objet de publications tentant d’améliorer la compréhension et les connaissances sur ce sujet.
- En 2012, une étude de Van Beijsterveldt et col. parue au BJSM s’intéresse aux effets de ce programme chez des footballeurs amateurs adultes.
L’objectif de l’étude est d’étudier l’impact du 11+ sur l’incidence des blessures. L’un des deux groupes (11 équipes, 223 joueurs) a réalisé le programme 11+, programme se concentrant sur le travail de gainage, le travail excentrique des muscles de la cuisse, le travail neuro-musculaire, la stabilisation dynamique, la pliométrie avec respect des alignements du segment jambier, tandis que l’autre groupe (12 équipes, 223 joueurs) a continué sa pratique habituelle.
Au total, 427 accidents ont été enregistrés touchant 274 des 456 joueurs (60,1%). Le respect du programme de prévention a été mesuré comme bon.
Contrairement à l’hypothèse de départ, le nombre d’accidents était a peu près égal entre les deux groupes. De même aucune différence n’a été retrouvée en termes de gravité des blessures. Néanmoins une différence significative a été retrouvée sur la localisation des blessures, le groupe 11+ ayant contracté un nombre de blessures au genou inférieur au groupe contrôle.
Anna M C van Beijsterveldt, Ingrid G L van de Port, Mark R Krist, Sandor L Schmikli, Janine H Stubbe, Janet E Frederiks, Frank J G Backx. Effectiveness of an injury prevention programme for adult male amateur soccer players: a cluster-randomised controlled trial Br J Sports Med 2012;46:1114–1118.
- En 2014, Saho et col. ont porté leur étude sur l’efficacité du 11+ chez des footballeurs adolescents japonais (première application du programme à des joueurs adolescents asiatiques). Cette étude a porté sur 3 saisons (de 2010 à 2012) sur des équipes U-15 et U-18.
Durant la saison 2010, les joueurs effectuaient les échauffements habituels (saison contrôle). Au total, 986 athlètes ont été inclus dans cette étude. Le programme 11+ a été réalisé au minimum 2 fois par semaine lors des saisons suivantes.
La réalisation du programme a permis une réduction significative de 29% du risque relatif de blessures dans le jeu, de 46% en matchs et de 28% lors des entraînements par rapport à la saison contrôle. Le taux de blessures des membres inférieurs a été réduit de manière significative.
Y Saho, K Haruyasu, C Nakahori, et al. The efficacy of comprehensive warm-up program in male adolescent football players. Br J Sports Med 2014;48(7):560–674
- Les connaissances et les croyances sur les blessures influences l’application d’un programme de prévention. C’est pourquoi Mc Kay et col. en 2014 dans le BJSM propose d’évaluer par des questionnaires l’évolution des connaissances et des croyances sur la prévention des blessures après exposition au 11+ chez une cohorte de 31 équipes féminines de 13 à 18 ans et de 29 entraîneurs. Les résultats de l’étude montre que l’exposition au 11+ semble insuffisante pour faire évoluer les connaissances et les croyances. En effet, après l’étude, aucune différence significative n’a permis de montrer que la population a été sensibilisée à l’utilité de ce type de programme.
Ces résultats tendent à montrer que l’élaboration d’un échauffement spécifique n’est pas suffisante ce qui pourrait influencer l’utilisation de ce type de programme.
CD McKay, K Steffen, M Romiti, CF Finch, CA Emery. The effect of exposure to the FIFA 11+ warm-up program on injury risk knowledge and prevention beliefs in elite female youth soccer. Br J Sports Med 2014 48: 637
- La bonne réalisation d’un programme de prévention est dépendante des personnes le supervisant. Une étude de Steffen et col. en 2013 parue au BJSM a évalué différentes méthodes de transmission et de mise en application du 11+ auprès d’entraîneurs et de joueuses d’équipes féminines de football.
L’étude a montré qu’une bonne éducation des entraîneurs en pré-saison a été plus efficace pour le respect du programme.
Steffen K,Meeuwisse WH, Romiti M, et al. Evaluation of how different implementation strategies of an injury prevention programme (FIFA 11+) impact team adherence and injury risk in Canadian female youth football players: a cluster-randomised trialBr J Sports Med
2013;47:480–487.
Texte écrit par Erwann Le Corre.
En 1994, la FIFA a créé un centre d’évaluations de recherches médicales, le F-MARC, avec comme but d’empêcher les blessures liées au football et d’aider à promouvoir le football comme une activité loisir-santé.
Depuis, le F-MARC a mis en place en 2003 le « 11 », programme destiné à la prévention chez les joueurs amateurs. Mis en place et validé par différentes études à travers le monde du sport, ce programme a été modifié et transformé en un programme d’échauffement plus complet, le « 11+ ».
Le contenu de cet échauffement a été abordé dans une précédente publication que vous pourrez retrouver sur le lien suivant : http://www.kinesport.info/11_a1823.html.
Aujourd’hui encore les effets d’une exposition à un programme de prévention ne sont pas bien compris. C’est pourquoi le programme 11+ fait encore l’objet de publications tentant d’améliorer la compréhension et les connaissances sur ce sujet.
- En 2012, une étude de Van Beijsterveldt et col. parue au BJSM s’intéresse aux effets de ce programme chez des footballeurs amateurs adultes.
L’objectif de l’étude est d’étudier l’impact du 11+ sur l’incidence des blessures. L’un des deux groupes (11 équipes, 223 joueurs) a réalisé le programme 11+, programme se concentrant sur le travail de gainage, le travail excentrique des muscles de la cuisse, le travail neuro-musculaire, la stabilisation dynamique, la pliométrie avec respect des alignements du segment jambier, tandis que l’autre groupe (12 équipes, 223 joueurs) a continué sa pratique habituelle.
Au total, 427 accidents ont été enregistrés touchant 274 des 456 joueurs (60,1%). Le respect du programme de prévention a été mesuré comme bon.
Contrairement à l’hypothèse de départ, le nombre d’accidents était a peu près égal entre les deux groupes. De même aucune différence n’a été retrouvée en termes de gravité des blessures. Néanmoins une différence significative a été retrouvée sur la localisation des blessures, le groupe 11+ ayant contracté un nombre de blessures au genou inférieur au groupe contrôle.
Anna M C van Beijsterveldt, Ingrid G L van de Port, Mark R Krist, Sandor L Schmikli, Janine H Stubbe, Janet E Frederiks, Frank J G Backx. Effectiveness of an injury prevention programme for adult male amateur soccer players: a cluster-randomised controlled trial Br J Sports Med 2012;46:1114–1118.
- En 2014, Saho et col. ont porté leur étude sur l’efficacité du 11+ chez des footballeurs adolescents japonais (première application du programme à des joueurs adolescents asiatiques). Cette étude a porté sur 3 saisons (de 2010 à 2012) sur des équipes U-15 et U-18.
Durant la saison 2010, les joueurs effectuaient les échauffements habituels (saison contrôle). Au total, 986 athlètes ont été inclus dans cette étude. Le programme 11+ a été réalisé au minimum 2 fois par semaine lors des saisons suivantes.
La réalisation du programme a permis une réduction significative de 29% du risque relatif de blessures dans le jeu, de 46% en matchs et de 28% lors des entraînements par rapport à la saison contrôle. Le taux de blessures des membres inférieurs a été réduit de manière significative.
Y Saho, K Haruyasu, C Nakahori, et al. The efficacy of comprehensive warm-up program in male adolescent football players. Br J Sports Med 2014;48(7):560–674
- Les connaissances et les croyances sur les blessures influences l’application d’un programme de prévention. C’est pourquoi Mc Kay et col. en 2014 dans le BJSM propose d’évaluer par des questionnaires l’évolution des connaissances et des croyances sur la prévention des blessures après exposition au 11+ chez une cohorte de 31 équipes féminines de 13 à 18 ans et de 29 entraîneurs. Les résultats de l’étude montre que l’exposition au 11+ semble insuffisante pour faire évoluer les connaissances et les croyances. En effet, après l’étude, aucune différence significative n’a permis de montrer que la population a été sensibilisée à l’utilité de ce type de programme.
Ces résultats tendent à montrer que l’élaboration d’un échauffement spécifique n’est pas suffisante ce qui pourrait influencer l’utilisation de ce type de programme.
CD McKay, K Steffen, M Romiti, CF Finch, CA Emery. The effect of exposure to the FIFA 11+ warm-up program on injury risk knowledge and prevention beliefs in elite female youth soccer. Br J Sports Med 2014 48: 637
- La bonne réalisation d’un programme de prévention est dépendante des personnes le supervisant. Une étude de Steffen et col. en 2013 parue au BJSM a évalué différentes méthodes de transmission et de mise en application du 11+ auprès d’entraîneurs et de joueuses d’équipes féminines de football.
L’étude a montré qu’une bonne éducation des entraîneurs en pré-saison a été plus efficace pour le respect du programme.
Steffen K,Meeuwisse WH, Romiti M, et al. Evaluation of how different implementation strategies of an injury prevention programme (FIFA 11+) impact team adherence and injury risk in Canadian female youth football players: a cluster-randomised trialBr J Sports Med
2013;47:480–487.
Texte écrit par Erwann Le Corre.