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Comparaison d'un groupe avec entraînement au contrôle moteur versus un entraînement individuel pour les personnes avec douleurs dorsales



L'étude que nous présentons ici a examiné les effets de l'entraînement au contrôle moteur (ECM) en utilisant le modèle des déficits d'activation du transverse de l'abdomen (TA) chez les personnes avec douleurs dorsales chroniques.
 
 
Objectif

 
Le but de cette étude était de déterminer si l'ECM, mis en place au sein d'un nouveau groupe d'intervention (groupe expérimental), est capable de produire des résultats similaires à ceux d'une intervention conventionnelle appliquée individuellement (groupe contrôle) pour les personnes avec douleurs dorsales. Notons que l'ECM est caractérisé comme un exercice peu exigeant musculairement, et qui est à réaliser avec coordination, proprioception et concentration.
 
Méthodes

 
En utilisant le modèle d'un schéma d'étude expérimentale pré-post test, l'étude a consisté en un groupe expérimental (N = 18 (9 hommes et 9 femmes) ; âge moyen M = 45,2 ans ; SD = 18,4) et un groupe de comparaison (N = 13 (6 hommes et 7 femmes) ; âge moyen M = 56,6 ans ; SD = 18,5).
L'entraînement a couvert une période de 6 semaines, avec deux sessions d'entraînement par semaine. La quantité d'entraînement était la même dans les deux groupes. À part la même amplitude d'entraînement, les participants du groupe expérimental ont suivi un contenu d'entraînement dans le groupe intervention identique à celui dans le groupe contrôle avec traitement individuel. En d'autres termes, la différence entre les deux groupes était que les participants dans le groupe expérimental (avec thérapie individuelle) recevaient un feedback individuel sur leurs performances à l'exercice et des remarques personnalisées de la part de l'instructeur. Ce degré d'attention individuelle n'était pas apporté dans le groupe thérapie. L'activation sélective du TA était l'objectif principal de l'intervention, avec l'intention d'améliorer leur fonction stabilisatrice, en particulier au niveau de la région lombaire, via une augmentation de la tension du fascia thoraco-lombaire.
 
Pour enregistrer le progrès dans les deux groupes, le recrutement antéro-latéral des muscles abdominaux du TA a été mesuré comme le facteur d'influence principal à la stabilisation antéro-latérale du rachis. Pour les mesures du recrutement musculaire, l'échographie a été utilisée (Whittaker, 2007).
 
De plus, la relation entre le soulagement de la douleur et le développement du recrutement musculaire a été évaluée. Finalement, le possible soulagement de la douleur et l'amélioration des perturbations pendant la routine quotidienne ont été évalués par l'Échelle Visuelle Analogique (EVA) et le Oswestry Disability Questionnaire (ODQ) (Mannion et al, 2006).
 
Résultats

 
Les deux formes d'intervention ont permis des améliorations significatives du contrôle musculaire abdominal et de la douleur (p > 0,003 ; p < 0,007). Cependant, les tailles de l'effet pourraient être classifiées comme un avantage d'effet faible à moyen au sein du traitement individuel (d >0,5) (en accord avec Cohen, 2008).
Néanmoins, il n'y avait pas de différences statistiquement significatives entre les groupes pour les paramètres mesurés, indiquant que le groupe intervention peut être considéré comme plus efficace car beaucoup de patients ont été aidés en même temps pour un effort similaire.
 
Conclusion
 
Cette étude montre que "l'entraînement au contrôle moteur" peut être intégré avec succès dans les paramètres de groupe au sein d'un dispositif interdisciplinaire de traitement.
Ce résultat apporte des connaissances nouvelles et précieuses pour les médecins, les spécialistes en médecine du sport et les kinésithérapeutes, de même que pour les sponsors des traitements prescris, et il confirme l'utilité de l'intégration de cette forme d'intervention.
De nouvelles approches scientifiques vers ce sujet sont à encourager.
 
 
Article de référence
 
Streicher H, Mätzold F, Hamilton C, Wagner P. Comparison of group motor control training versus individual training for people suffering from back pain. J Bodyw Mov Ther. 2014 Jul;18(3):489-96.
 
 
Références
 
Cohen, J., 1988. Statistical Power Analysis for the Behavioral Sciences 2. Erlbaum, Hillsdale, NJ [u.a.].
 
Mannion, A.F., Junge, A., Fairbank, J.C., Dvorak, J., Grob, D., 2006a. A development of a German version of the Oswestry Disability Index. Part 1: cross-cultural adaptation, reliability, and validity. Eur. Spine J. 15 (1), 55e65.
 
Mannion, A.F., Junge, A., Grob, D., Dvorak, J., Fairbank, J.C., 2006b. Development of a German version of the Oswestry Disability Index. Part 2: sensitivity to change after spinal surgery. Eur. Spine J. 15 (1), 66e73.
 
Whittaker, J.L., 2007. Ultrasound Imaging for Rehabilitation of the Lumbopelvic Region: A Clinical Approach. Churchill Livingstone, Edingburgh.