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CONGRES FIFA : Appréhension de la récidive chez le footballeur après reconstruction du LCA : les effets de la réhabilitation sur le terrain

Le centre isokinétique d'excellence de la FIFA a organisé la conférence en médecine du football 2012 à Stamford Bridge Stadium, Londres, les 21 et 22 avril. Thème : 'Football Medicine Strategies for Knee Injuries'.

Erwann Tanguy y était , il nous a sélectionné quelques interventions !
Plusieurs speed meeting traiteront de ce sujet.



CONGRES FIFA : Appréhension de la récidive chez le footballeur après reconstruction du LCA : les effets de la réhabilitation sur le terrain
Le retour au niveau sportif, qui était celui de l’athlète avant une blessure,  varie de manière non négligeable et notamment après des traumatismes courants mais lourds de conséquences comme la rupture du LCA. Plusieurs études  ont mis en évidence que l’un des facteurs les plus importants dans ce retour est celui de la crainte de la récidive.
Les méthodes de rééducation incluant une phase spécifique à l’activité et fonctionnelle sur le terrain permettent de coller au mieux à l’activité mais aussi d’augmenter la « confiance en soi » du sportif  et de diminuer cette appréhension de la récidive. Cela aura donc pour résultat d’augmenter le pourcentage de récupération à 100% et d’en accélérer les délais.
Une étude italienne  a donc comparé le niveau de crainte de la récidive chez le footballeur, après reconstruction du LCA, dans le cadre de programmes de réhabilitation comprenant ou non une phase sur le terrain (OFR – On the Field Réhabilitation) et cela chez des footballeurs ayant subi la même intervention et étant revenu à un niveau de compétition normal.
 
Méthode :
Deux groupes ; le groupe A composé de 10 footballeurs non-professionnels (âge moyen 27.8) ayant subi une reconstruction LCA et étant en fin de réhabilitation avec protocole sur le terrain. Le groupe B composé de 9 footballeurs (âge moyen : 25.1) ayant subi une reconstruction LCA dans les deux années précédentes et rejouant en compétition mais n’ayant pas eu dans leur réhabilitation, une phase OFR.
Echelles utilisées : version italienne de la Tampa Scale for Kinesophobia (TSK-I) pour mesurer la crainte, et les échelles Marx Activity et Tegner pour évaluer le niveau actuel et aussi le niveau pré-lésionnel .
Puis comparaison des scores pour évaluer si le niveau actuel est comparable avec le niveau antérieur.
 
Résultats :
Ils montrent des seuils d’appréhension significativement  plus faibles chez le groupe A (ayant subi OFR) comparativement au groupe test. En revanche, les niveaux de pratique sont comparables pour les deux groupes comme le montrent les scores obtenus sur Marx et Tegner (nb : l’étude en version anglaise parle de score identiques pour la Marx Scale et la TSK, on en aura déduit que c’est une erreur de passage à l’écrit).

Cf tableau 1.
 

CONGRES FIFA : Appréhension de la récidive chez le footballeur après reconstruction du LCA : les effets de la réhabilitation sur le terrain
Conclusion :

Les résultats montrent une diminution de la crainte de la récidive chez les joueurs ayant bénéficié d’un protocole de réhabilitation sur le terrain. Par ailleurs, les auteurs suggèrent que, demandant à être confirmés par des études sur une population plus large, une réhabilitation sur terrain optimisera le niveau de compétence final et les délais pour recouvrir celui-ci.
 
Discussion autour de cette étude :

Le premier point qui interpelle est le passage aux échelles de Marx et Tegner pour le groupe B (ayant subi l intervention dans les deux ans, sans OFR et revenus à la compétition) pour évaluer leur niveau actuel mais aussi celui antérieur qui peut dater de près de trois ans (délais opératoires…). On peut raisonnablement penser que le temps a pu modifier la perception de la période pré-lésion. Le deuxième point est celui de la logique et de l’empirisme (mais c’est souvent l’objectif d’une étude, de confirmer des notions ressenties sur le terrain), il est évident que de coller au plus près de l’activité est le meilleur moyen de rendre la rééducation efficiente. Que ce soit dans la reprogrammation sensorimotice, dans le maintien au contact de la technique individuelle (et donc l’optimisation du niveau de reprise), dans l’implication du patient, la réhabilitation se trouvera grandement améliorée.