Quand j’étais jeune, ma grand-mère m’a racontée l’histoire de sa voisine, Adélaïde.
Adélaïde avait 78 ans à l’époque. Elle vivait seule. Elle n’avait pas eu d’enfants.
Elle ne vivait pas recluse, loin de là. Elle avait travaillé à l’usine de textile, elle s’y était fait de nombreux amis. Elle aimait parler et rire.
Mais elle ne s’était jamais mariée. Et, très souvent, quand elle se trouvait en comité, dans des réunions amicales, d’un coup elle avait le regard fixe, presque les larmes aux yeux et partait dans ses pensées. Son visage s’assombrissait sans que personne ne sache pourquoi.
Un jour, ma grand-mère, qui était curieuse de nature, alors qu’elle se trouvait seule avec Adélaïde, lui demanda pourquoi, par moment, elle semblait ailleurs. Au début, elle n’a pas voulu répondre, prétextant que ce n’était pas grave, que cela passait.
Mais, ma grand-mère a insisté et a fini par connaître la vérité.
En fait, Adélaïde, dans sa jeunesse, avait fait la connaissance d’un jeune homme dans l’usine où elle travaillait. Ils se côtoyaient tous les jours mais comme elle était très timide à l’époque, elle n’avait pas osé lui parler.
Pourtant, elle pensait continuellement à lui, elle rêvait de lui, elle s’imaginait se marier et avoir des enfants avec lui. Bref, elle l’aimait passionnément.
Le temps passait et la situation n’évoluait pas : Adélaïde avait ce jeune homme dans son cœur mais elle n’osait pas l’aborder.
Et, un jour, une de ses collègues lui apprit que ce jeune homme allait quitter l’usine, parce qu’il allait se marier !
Depuis ce fameux jour qui provoqua en elle un véritable cataclysme, Adélaïde n’a cessé de penser à lui, n’a pas pu aller à la rencontre d’un autre jeune homme. Tous ne lui paraissaient pas à la hauteur.
Ma grand-mère lui rétorqua : « Mais tu ne lui as jamais adressé la parole. Pourquoi avoir ainsi renoncé aux autres hommes ? » Adélaïde lui répondit : « Je n’aurai jamais pu être infidèle à mon premier grand amour. »
Ainsi, malgré son côté jovial, convivial, Adélaïde avait au fond d’elle une cassure, une blessure, une cicatrice qui ne se sont jamais refermées. Tout cela parce qu’elle n’a pas osé aborder son « coup de cœur ». Trop timide, elle est restée paralysée. Elle n’a pas su saisir sa chance au bon moment. Ses rêves lui suffisaient peut-être au départ, mais elle aurait dû se lancer.
A 78 ans, Adélaïde n’avait pas changé. Elle n’arrivait toujours pas à ouvrir son cœur, à dévoiler ses sentiments. Elle continuait à garder pour elle, au plus profond d’elle-même, une tristesse intérieure. Malgré les apparences, elle était profondément attristée, sans que personne n’ait pu le soupçonner avant que ma grand-mère sente son mal-être.
Bien sûr, personne ne saura jamais si ce couple aurait été heureux. En tout cas, on peut être certain qu’un petit moment de bonheur, même très court, vaut mieux que tout une vie de tristesse, de mélancolie.
Adélaïde avait 78 ans à l’époque. Elle vivait seule. Elle n’avait pas eu d’enfants.
Elle ne vivait pas recluse, loin de là. Elle avait travaillé à l’usine de textile, elle s’y était fait de nombreux amis. Elle aimait parler et rire.
Mais elle ne s’était jamais mariée. Et, très souvent, quand elle se trouvait en comité, dans des réunions amicales, d’un coup elle avait le regard fixe, presque les larmes aux yeux et partait dans ses pensées. Son visage s’assombrissait sans que personne ne sache pourquoi.
Un jour, ma grand-mère, qui était curieuse de nature, alors qu’elle se trouvait seule avec Adélaïde, lui demanda pourquoi, par moment, elle semblait ailleurs. Au début, elle n’a pas voulu répondre, prétextant que ce n’était pas grave, que cela passait.
Mais, ma grand-mère a insisté et a fini par connaître la vérité.
En fait, Adélaïde, dans sa jeunesse, avait fait la connaissance d’un jeune homme dans l’usine où elle travaillait. Ils se côtoyaient tous les jours mais comme elle était très timide à l’époque, elle n’avait pas osé lui parler.
Pourtant, elle pensait continuellement à lui, elle rêvait de lui, elle s’imaginait se marier et avoir des enfants avec lui. Bref, elle l’aimait passionnément.
Le temps passait et la situation n’évoluait pas : Adélaïde avait ce jeune homme dans son cœur mais elle n’osait pas l’aborder.
Et, un jour, une de ses collègues lui apprit que ce jeune homme allait quitter l’usine, parce qu’il allait se marier !
Depuis ce fameux jour qui provoqua en elle un véritable cataclysme, Adélaïde n’a cessé de penser à lui, n’a pas pu aller à la rencontre d’un autre jeune homme. Tous ne lui paraissaient pas à la hauteur.
Ma grand-mère lui rétorqua : « Mais tu ne lui as jamais adressé la parole. Pourquoi avoir ainsi renoncé aux autres hommes ? » Adélaïde lui répondit : « Je n’aurai jamais pu être infidèle à mon premier grand amour. »
Ainsi, malgré son côté jovial, convivial, Adélaïde avait au fond d’elle une cassure, une blessure, une cicatrice qui ne se sont jamais refermées. Tout cela parce qu’elle n’a pas osé aborder son « coup de cœur ». Trop timide, elle est restée paralysée. Elle n’a pas su saisir sa chance au bon moment. Ses rêves lui suffisaient peut-être au départ, mais elle aurait dû se lancer.
A 78 ans, Adélaïde n’avait pas changé. Elle n’arrivait toujours pas à ouvrir son cœur, à dévoiler ses sentiments. Elle continuait à garder pour elle, au plus profond d’elle-même, une tristesse intérieure. Malgré les apparences, elle était profondément attristée, sans que personne n’ait pu le soupçonner avant que ma grand-mère sente son mal-être.
Bien sûr, personne ne saura jamais si ce couple aurait été heureux. En tout cas, on peut être certain qu’un petit moment de bonheur, même très court, vaut mieux que tout une vie de tristesse, de mélancolie.
Première publication sur notre ancien site le Jeudi 18 février 2010, modifié ce jour.